Course à la direction du Bloc: Duceppe pourfend Beaulieu

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La Presse confirme l'influence grandissante de Vigile

(Ottawa) Bien qu'il refuse de prendre position dans la course à la direction du Bloc québécois, Gilles Duceppe critique vertement le candidat Mario Beaulieu, lui reprochant de manquer de «rigueur» et de tenir des «propos populistes qui attirent le radicalisme».


L'ex-leader bloquiste insiste: il n'entend pas appuyer l'un ou l'autre des candidats dans la course. Mais il n'hésitera pas à répliquer aux critiques formulées par M. Beaulieu sur l'action du parti au cours des dernières années.





«Je suis incapable d'accepter des propos qui manquent de rigueur ou qui ne reposent pas sur une analyse historique solide», a affirmé Gilles Duceppe, hier.





L'ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal souhaite que le Bloc se consacre davantage à la promotion de la souveraineté. Une position qui contraste avec celle de son adversaire André Bellavance, qui propose d'élargir la clientèle du parti et de tendre la main aux électeurs fédéralistes.






Lors d'une entrevue avec le journaliste Gilles Toupin, diffusée sur le site souverainiste Vigile.net dimanche,





M. Beaulieu a promis «la fin du comportement trop complaisant» qui a caractérisé le parti depuis 20 ans. Chef du Bloc de 1997 à 2011,





M. Duceppe n'a pas apprécié ce commentaire.





«Ce sont des propos populistes, sans rigueur, que j'ai beaucoup de difficulté à accepter, a-t-il rétorqué. Ça ne tient pas la route.»





M. Duceppe dit n'avoir jamais caché ses convictions souverainistes au cours de son mandat. Le dernier débat des chefs auquel il a participé, en 2011, a été marqué par plusieurs échanges sur cette question. Il cite aussi Jacques Parizeau, qui a déjà qualifié le Bloc de «fer de lance du mouvement souverainiste».





Moins de temps à Ottawa





L'ex-leader bloquiste s'insurge contre une autre proposition de M. Beaulieu, qui propose que les députés bloquistes passent moins de temps en travaux parlementaires à Ottawa et plus de temps dans leur circonscription à relancer le mouvement indépendantiste.





Puisqu'ils versent la moitié de leurs impôts à Ottawa, les Québécois sont concernés par toutes les activités du gouvernement fédéral, dit





M. Duceppe, y compris celles qui semblent lointaines comme l'agriculture dans l'Ouest canadien. Si le Québec aspire à devenir un pays, dit-il, il n'a pas intérêt à s'opposer en bloc à tous les gestes du fédéral.





«Est-ce qu'il faudrait toujours être contre tout ce qui est proposé à Ottawa et, en même temps, dire qu'on sera des partenaires économiques avec le Canada comme avec les États-Unis? a-t-il demandé. Ça ne tient pas la route. On a beaucoup de choses en commun avec le Canada, comme avec les États-Unis, comme avec la France, comme avec toutes les démocraties du monde.»





Les membres du Bloc choisiront le successeur de Daniel Paillé lors d'un scrutin téléphonique qui débutera ce matin. Quelque 19 000 membres du Bloc québécois ont le droit d'y participer. L'identité du gagnant sera dévoilée samedi.





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