Des Québécois errants

La nation québécoise vue par les fédéralistes québécois


Usant à la fois de courage politique et d'opportunisme, le premier ministre canadien, Stephen Harper, a fait adopter une motion par laquelle la Chambre des communes reconnaît que les Québécois forment une nation. Depuis, une certaine confusion a cours au Canada anglais : qu'est-ce qu'un Québécois, exactement?
Or, qui est à la source de cette confusion? Pas l'Albertain Stephen Harper. Pas le démissionnaire ontarien Michael Chong. Les responsables du gâchis sont nuls autres que les ministres Lawrence Cannon, Jean-Pierre Blackburn et Josée Verner, trois des quatre représentants élus du Québec au sein du cabinet Harper. Alors que la motion allait inévitablement soulever la controverse au Canada anglais, il leur aurait fallu être prêts à expliquer, patiemment, le sens de la motion. Or, ils ont même été incapables de définir ce qu'est un Québécois! Si bien que le Globe and Mail avait en manchette mercredi : «Ottawa et Charest en désaccord sur la définition d'un Québécois»
Comment est-ce possible? La classe politique québécoise a pourtant réglé cette question depuis longtemps : est Québécois qui vit au Québec. Point.
Première source de confusion : la décision du bureau de M. Harper d'employer le vocable français «Québécois» dans la version anglaise de la motion, comme l'avait fait le Bloc dans son propre texte, plutôt que «Quebecker». Les ministres québécois auraient dû prévoir les questions que ce choix soulèverait.
Deuxième source de confusion : les définitions changeantes ou louvoyantes fournies par les porte-parole québécois du gouvernement. M. Cannon a d'abord exclu les Québécois qui ne sont pas de souche française, pour ensuite se raviser. Son collègue Jean-Pierre Blackburn a pour sa part soutenu qu'il appartenait aux souverainistes de définir la nation québécoise, un autre cas d'abdication fédéraliste dans le débat sur l'avenir du Québec. Puis Mme Verner a proposé sa propre défintion : sont Québécois ceux qui se sentent «interpellés» par le titre.
La faiblesse de la représentation québécoise au sein du gouvernement Harper, son incapacité à expliquer les décisions du cabinet, ont déjà fait mal aux conservateurs dans plusieurs dossiers. Mais dans celui-ci, vraiment, les ministres québécois n'ont aucune excuse pour avoir trébuché comme ils l'ont fait.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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