Deux fois plus cher que prévu pour les traversiers chez Davie

La STQ écartée du dossier par le ministère de l’Économie dirigé par Dominique Anglade

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Un dossier qui mériterait à lui seul une Commission Charbonneau





Le ministère de l’Économie a décidé d’enlever des mains de la Société des traversiers du Québec (STQ) la gestion du contrat de construction de deux traversiers accordé au chantier Davie, qui coûteront finalement deux fois plus cher que prévu.


Après deux ans de retard sur le calendrier de livraison initial, Québec s’attend maintenant à ce que les deux traversiers commandés au chantier de construction navale de Lévis lui soient livrés au début de l’année 2018.


Tout ce retard coûtera cher aux contribuables : au moins 250 M$, confirme maintenant le gouvernement du Québec, alors que le contrat conclu de gré à gré en 2011 par la Société des traversiers du Québec se chiffrait à 120 M$, avant d’être revu peu de temps après à 125 M$.


Groupe d’experts


Craignant vraisemblablement que la saignée se poursuive, le ministère de l’Économie a décidé d’écarter la STQ du dossier en rapatriant le contrat au gouvernement et en formant sa propre équipe d’experts afin d’assurer la finalisation des deux navires.


Ce groupe, qui est composé « d’experts-comptables et du domaine maritime, a été mis en place afin d’assurer la livraison des traversiers au moindre coût », a confirmé le porte-parole du ministère de l’Économie, Jean-Pierre D’Auteuil.


La Société des traversiers du Québec, à qui Davie réclame des millions de dollars d’extra en raison d’erreurs ou de modifications sur les plans originaux, « ne sera plus impliquée dans la construction », a confirmé à notre Bureau parlementaire l’attachée de presse de la ministre Dominique Anglade, Gabrielle Tellier.


Un désaveu pour la STQ


Pour le porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière de stratégie maritime, Donald Martel, il s’agit d’un désaveu retentissant pour le ministre des Transports, Laurent Lessard, et la Société des traversiers du Québec, dont il est responsable.


« Ce sont les contribuables qui vont payer la note pour l’incompétence des gestionnaires. [...] C’est un cafouillage épouvantable », a déploré le député caquiste de Nicolet-Bécancour, en rappelant que ce dossier n’est pas la seule ombre au tableau de la STQ.


Au cours des dernières années, les problèmes de la STQ ont souvent fait les manchettes, que ce soit avec le traversier de construction italienne NM F.-A. Gauthier à Matane, ou à Sorel-Tracy avec les importants dépassements de coûts prévus pour la rénovation des deux traversiers qui y sont destinés et des quais qui doivent y être rénovés.


Chronologie



  • 2011: Le gouvernement libéral confie de gré à gré un contrat de 120 M$ à Davie pour la construction de deux traversiers à système de carburation mixte (GNL/Diesel) destinés à la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine.

  • 2013: Le prix du contrat est révisé à 125 M$, l’entrée en service des deux navires est alors annoncée pour 2015.

  • 2015: La STQ annonce que les deux navires ne pourront être livrés à temps.

  • 2016: Les coûts explosent. C’est l’impasse avec Davie. Le ministère de l’Économie, avec Investissement Québec, avance 14,2 M$ au chantier pour la poursuite des travaux.

  • 2017: Des experts sont mandatés en début d’année par le gouvernement afin d’évaluer les options possibles. Au cours de l’été, le ministère de l’Économie entame le rapatriement du contrat avec Davie et écarte la STQ de la gestion du dossier.




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