Si les libéraux sont capables de questionner le gouvernement péquiste sur ses intentions réelles de mettre fin à la corruption dans l’industrie de la construction, c’est qu’ils sont capables de tout. Si le fait que le gouvernement péquiste est minoritaire leur donne du tonus, tonus qu’ils ont jamais eu du temps qu’ils formaient eux-mêmes un gouvernement majoritaire-Majoritaire- pourquoi alors des indépendantistes ne seraient-ils pas capables de questionner un gouvernement minoritaire de la même façon, et reprocher à un gouvernement sans mandat de taire pour un temps son option, et qui reste pourtant celle de faire le pays ?
La drive et la démagogie des uns ne valent pas mieux que celles des Autres. Mais la drive des uns peut conforter la démagogie des Autres. Ce n’est pas seulement le gouvernement péquiste qui est minoritaire, c’est toute la mouvance indépendantiste qui l’est. Il n’y a eu aucun déplacement majeur de l’électorat depuis 1995, mais il y a eu souvent et encore une immense impatience chez les indépendantistes, mais aussi, pour d’autres raisons, une grande impatience à l’intérieur de l’immense électorat fédéraliste itou. C’est Nous tous qui sommes devenus impatients. Cela pourrait être pris en compte, si on espère que l’indépendantisme ne frappe pas un « mur » à l’intérieur même de l’Assemblée Nationale…
C’est au plus grand mérite du gouvernement péquiste minoritaire de chercher à obtenir une majorité d’abord, puis un mandat, mais une majorité d’abord, et par tous les moyens, si on veut bien considérer qu’une déclaration d’indépendance (dont nous rêverions tous paraît-il sur la Tribune de Vigile) est une chose bien plus sérieuse qu’une autre de ces déclarations citoyennes, qui serait faite au Jardin Botanique par tous-tous-tous les partis souverainistes réunis autrement mais toujours dans l’opposition, et tous-tous-tous réunis pour péter dans les fleurs de l’Opposition, plutôt que dans celle possible maintenant - selon la formule ici-maintenant - de l’Union sacrée. Le temps d’une telle Union se rapproche et le temps presse toujours…
Que le P.Q. incendie donc d’abord son opposition arrière, celle qui lui tire dans le dos. L’Union sacrée n’en sera que plus facile. Car il n’y a plus en face, chez nos « amis d’en face » comme disait le grand homme, que couardise et lâcheté. Le public le voit et s’impatiente. Au gouvernement péquiste de ne pas s’associer à son opposition et même de ne pas avoir la simple apparence de s’y être associé.
Du nerf s.v.p. La prochaine bataille électorale pourrait être bien plus décisive qu’un référendum.
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2 commentaires
Marcel Haché Répondre
20 novembre 2012M. Cloutier.
Pas d’accord-cadre. Pas d’accord d’aucune nature avec le fédéral. La guerre. La guerre des nerfs que le P.Q. gagnerait facilement s’il n’avait pas peur de perdre et encore moins de gagner.
Mais vous avez raison. La question très « nette et claire » devrait être fournie au public. Mais très longtemps à l’avance, question de faire monter très haut la température du parlement d’Ottawa et aussi, comme par hasard ici… celle du West Island. Mais garder contrôle aussi longtemps que possible l’agenda, le maudit agenda référendaire fermé-farmé s’tie-…qui est l’atout majeur et le maître du jeu.
Évidemment, le référendum et sa question ne sont qu’un moyen parmi d’autres, pour un gouvernement qui a du nerf. Qu’il soit provincial ou national ne change pas beaucoup la nature de la stratégie, si le bon cap est décidé. Mais s’il est décidé, le cap, le Rêve, le plus grand pas est ou sera fait, s’il n’est pas fait encore. Seul un gouvernement décidé peut entreprendre ce qui doit l’être, et gagner pour Nous, par Nous…Toute stratégie ne peut partir que de Nous. Le reste, comme vous le dites souvent si bien, c’est de…
J'ai la naiveté de croire que si le P.Q. gagnait la prochaine bataille électorale, un goût de la réussite s'installerait, puis la réussite elle-même.
Salutations.
Archives de Vigile Répondre
18 novembre 2012Et si le PQMarois avait autant de nerf en ce qui concerne l'indépendance que son ministre de l'environnement en manifeste dans son secteur, vous ne pensez pas qu'on pourrait y arriver enfin au lieu de continuer à piétiner dans le carré de sable provincial?
Le PQMarois a une chance en or de gagner les prochaines élections s'il décidait de mettre vraiment le cap sur l'indépendance comme le fait actuellement le président Mas en Catalogne et le premier ministre Salmond en Écosse.
Si le PQMarois revient dans un an ou deux avec un thème électoral provincial, il n'ira pas loin.
Est-ce vraiment trop compliqué d'offrir au fédéral un accord-cadre au gouvernement fédéral dans lequel on connaîtrait, entre autres, la nature de la question et la date du prochain référendum?
Pierre Cloutier