Est-il déjà trop tard ?

Tribune libre

P.E.Trudeau ne fut jamais une colombe mais un faucon. Repêché par Ottawa, c’est graduellement qu’il y déploya ses ailes. Mais invariablement, et sans jamais discontinuer jusqu’au soir de sa vie, c’est contre Nous d’abord, c’est contre tout ce qui parmi Nous voulait encore relever la tête, c’est contre toute une nation (qu’il n’a jamais reconnue) que P.E. Trudeau tira ses meilleurs plombs.
C’est lui d’abord, P.E.T., au cours de la conférence constitutionnelle fédérale-provinciale de 1968, c’est à cette occasion qu’il détruisit pour de bon l’Union Nationale ¹, et avec elle les positions traditionnelles du Québec défendues alors par Daniel Johnson, ré-ouvrant du coup toute grande la porte au West Island, pour que celui-ci s’installe confortablement au P.L.Q. lors de la fulgurante montée de Robert Bourassa.
C’est le même faucon, Trudeau père de Justin, qui déstabilisa ensuite lui-même, personnellement, le P.L.Q. de R. Bourassa. Et il le fit en toute conscience, au profit du P.Q., qui avait eu cette incommensurable maladresse (peut-être pour sauver, allez savoir, la carrière en danger de R. Lévesque ?) d’inscrire à son programme la tenue d’un référendum sur la souveraineté, qui, aux yeux des faucons d’Ottawa, depuis les effets durables mais ô combien détestables de la « crise d’Octobre », tous les faucons et charognards d’Ottawa étaient tous persuadés, avec raison, qu’aucun référendum ne pouvait pas, et ne pourrait pas, le cas échéant, être gagné par les (maudits) « séparatistes ».
Nous étions annexés et administrés serrés par Ottawa. Nous le sommes encore. Nous pouvons maintenant, évidemment, « creuser » creux concernant la mort de D. Johnson, qui s’est révélé être un patriote plus fidèle que bien des péquistes. Je crois seulement que l’opération de la nationalisation de l’électricité n’a pas révélé tous ses secrets, non plus, surtout, qu’elle n’a jamais révélé le ressentiment très profond de certains intérêts financiers et politiques, ceux-là dominant ensemble depuis longtemps, en anglais et en français s.v.p., la (maudite) province de Québec, et que toute cette opération politique de la nationalisation (un indéniable élan d’émancipation) a sans doute irrité une caste pour très-très-très longtemps aussi.
Ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout le référendum de 1980 (encore bien moins le remake de 1995) qui ont hérissé l’électorat du West Island. Ce maudit « hérissement » d’un certain électorat, il n’est pas même attribuable à l’entrée en scène des séparatistes durant les années soixante, alors pourtant que le F.L.Q. brassait fort, comme d’ailleurs personne n’avait brassé aussi fort depuis l’époque lointaine des patriotes.
Ce ressentiment, qui accompagne cet « hérissement » d’un certain électorat, est comme très vieux… Il provient de très loin…Il provient de fait d’un tout autre sentiment, lui soutenu par une inavouable conviction, celle d’une hypothétique supériorité qui était et qui serait encore supposément intolérable que Nous la contestions. C’était Nous- eh oui, encore et toujours Nous, la nation d’ici- c’était Nous qui étions et qui sommes encore en cause puisque c’est Nous seuls qui avions osé contester une certaine hégémonie économique et financière, à l’occasion d’une nationalisation résultant d’une élection (1962) parfaitement démocratique. Et c’est maintenant Nous encore, avec sous le bras notre société de plus en plus festive mais de moins en moins distincte, c’est Nous qui sommes maintenant suspectés de complaisance à l’égard d’un racisme dont Nous serions partie prenante. Mais par qui, je le demande à tous ceux qui sont encore debout, par qui sommes-Nous donc accusés d’avoir induit puis toléré un « racisme systémique », si ce n’est pas par l’irritable et détestable West Island, dont Radio-Canada en français s.v.p. est désormais le fer de lance?
C’est tout cela qu’avait sans doute compris le général de Gaulle, bien longtemps avant sa Grande Visite au Québec, puisqu’il avait dû composer lui-même, et difficilement, alors que, réfugié à Londres, il avait été contraint de traiter avec l’Anglais, dans le même temps qu’un gouvernement français prétendait parler au nom de tous les français lorsqu’il collaborait avec l’Allemand. Il aurait pu nous redire à Nous aussi, le grand Général, sur le célèbre balcon de l’hôtel de ville de Montréal, qu’il Nous avait « compris », lui qui, par ailleurs et contrairement à tous nos « bons libéraux », lui n’avait jamais craint ni la « Grandeur » ni cette chose qui s’appelle encore la Nation.
Les libéraux-tous les libéraux, de la gang à Couillard jusqu’à nos festifs du West Island qui sévissent maintenant à Ottawa - ils sont toute-toute-toute la gang incapables de Nous défendre, quand ils ne sont pas dressés contre Nous… Nous sommes donc présentement totalement exposés, sans défense aucune devant la déferlante de l’anglais et de tous ses associés provenant de partout à travers le monde. Et Nous entretenir encore de constitution, à mots couverts de « société distincte », ou comme encore Nous bassiner avec la baisse et l’ajustement des seuils d’immigration, cela relève de la politique politicienne la plus lâche et la plus totalement pervertie.
Puisque c’est Nous qui sommes les premiers concernés, je le redemande alors qu’il est minuit moins cinq : est-ce que l’Indépendance ne passe pas simplement et en tout premier lieu par notre propre défense (à Nous), et cela dès maintenant ? Est-ce que Nous ne sommes pas devenus suffisamment festifs, et vulnérables… ?
L’élection de 2018, c’est demain. Faute de s’adresser au seul électorat qui compte encore, une débâcle, une méchante débâcle, non pas une débâcle électorale (cela ne serait pas insurmontable mais cela serait quand même révélateur), non, bel et bien plutôt une méchante débâcle politique, (ce qui serait autrement plus grave), cela pourrait survenir demain itou. Est-il déjà trop tard ? Sur sa lancée, le vaisseau amiral est-il devenu un Titanic ? Je n’ai pas de réponse à cette question. Mais c’est ma conviction que la question doit être posée maintenant si on ne veut pas que demain on s’aperçoive que l’Avenir est irrémédiablement frelaté.
¹ P.E. Trudeau a toujours dénoncé la thèse des deux nations. C’est lui qui déclara, cela au nom du gouvernement canadien, au cours de cette conférence fédérale-provinciale si déterminante de 1968, qu’il fallait bien sûr « reconnaître aux canadiens-français des droits linguistiques et culturels qu’ils ont raison de réclamer, mais, dans un Canada à dix, il n’y a pas de place pour un Canada à deux. »



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10 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    13 août 2017

    @ Gilles Verrier.
    Depuis le temps qu’il court à sa perte, le P.Q. va bien finir par s’essouffler pour de bon ! Pourquoi d’ici-là, bientôt, se salir et se tacher les mains ?
    Changer le nom du P.Q. peut-être, pour refonder l’indépendantisme québécois et lui donner un véritable élan ? Même pas !
    Un « certain » électorat, certainement fidèle et certainement attaché dur au P.L.Q., tout un électorat fidèle sait très bien par ailleurs qu’on peut parfaitement être « du Québec », et même « au Québec » depuis très longtemps, sans pour autant être québécois. Être canadian, cela serait aussi une autre façon d’être québécois.
    Évidemment, une telle attitude des libéraux fait un ti-peu dur, c’est ben certain. Mais toute cette gang à Couillard fait déjà si dure et si profondément ! Mais nous, les indépendantistes, nous savons faire « durs » aussi, mais d’une autre façon… encore récemment avec cette idée de « convergence »… ( pouvait-on pousser plus loin l’expérience folle du « repoussoir », toujours portée par la gogauche ?) qu’un peu plus de temps encore ne nous dévaluerait pas beaucoup plus aux yeux de l’électorat.
    Le seul et unique « Cap » à tenir ne commence-t-il pas d’abord par simplement s’éloigner de ce qui Nous (la nation) a divisés depuis longtemps, et qui pourrait Nous diviser encore tout à fait inutilement ? Le nom lui-même du navire serait-il devenu un si grand empêchement (celui-là ou un autre, un parti ou un autre…cela est-il vraiment si important si c’est la méthode politique employée qui n’est pas la bonne ?
    Ce sont les losers et les péquisteux sentimentaux qui se cooptent à la barre du navire amiral, c'est eux qui freinent la Marche. Mais seront-ils encore là en 2019 ? J’en douterais beaucoup.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2017

    Marcel Haché :
    L’élection de 2018, c’est demain. Faute de s’adresser au seul électorat qui compte encore, une débâcle, une méchante débâcle, non pas une débâcle électorale (cela ne serait pas insurmontable mais cela serait quand même révélateur), non, bel et bien plutôt une méchante débâcle politique, (ce qui serait autrement plus grave), cela pourrait survenir demain itou
    Monsieur Haché, je vous apprécie beaucoup mais le PQ n'a jamais fait ce que vous espérez et il ne le fera jamais. Si jamais il le faisait, le fédéral emploierait tous les moyens, TOUS les moyens pour lui nuire et le priver de toute victoire, même une victoire populaire. Il faut revenir aux fondamentaux de notre histoire longue, nous sommes un peuple opprimé, pas un peuple sur «le dernier droit» de l'indépendance. Comme se plaisaient à le dire certains jovialistes.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2017

    Monsieur Haché
    Mon commentaire suite à votre article a fait sûrement bouger les politiciens à Québec puisqu'aujourd'hui dans les médias, on apprenait de Kathleen Weil, la ministre de l'Immigration, que Québec veut une première sélection des migrants à la frontière des États Unis et François Legault a déclaré que Québec est devenu une passoire pour les migrants. Vigile est une référence politique incontournable et tous les vigiliens ne devraient pas avoir peur d'émettre leurs commentaires ou opinions personnelles envers la classe politique; c'est comme ça que les choses vont bouger au Québec.
    INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!
    André Gignac 9/8/17

  • Marcel Haché Répondre

    7 août 2017

    @ André Gignac
    En effet, M. Gignac…À quoi bon transformer Montréal en « ville-sanctuaire », si le prix réel et conséquent à payer est de transformer toute cette ville en « ville-cimetière » pour Nous ?
    Je sais bien que la gang à Couillard espère intensément que le P.Q. prenne un virage « identitaire » pour le diaboliser avec intensité itou. Je le sais. Et tout le monde sait, y compris les péquisteux, qu’il s’agit d’une redoutable stratégie défensive.
    Le P.Q. est donc cette situation très difficile : la même qu’une équipe de football en phase offensive, alors cependant qu’elle est en arrière au pointage et que le match s’achève. Pour sa part, le P.Q. ne traîne-t-il pas présentement dans les sondages ? Les libéraux ne se contentent-ils pas tout simplement de faire barrage, de jouer défensif et jouer fessier, sans jamais rien Nous proposer ?
    Je pense que le P.Q. devra, en tous les cas devrait, et s’il le pouvait il le devrait en effet… eh oui, simplement profiter de ce que lui laisse si dédaigneusement mais si gratuitement la défensive des libéraux. On dit alors, en termes de stratégies de football, qu’à ce stade-ci du match, l’ « offensive » prend ce que la « défensive » adverse lui laisse…
    Et qu’est-ce qu’ils nous laissent les maudits libéraux ? Qu’est-ce qu’ils nous laissent présentement si dédaigneusement, à nous les indépendantistes, si ce n’est pas précisément cette partie du terrain occupé par Nous ?
    N’est-il pas grand temps que nos «stratèges » se réveillent ?

  • Archives de Vigile Répondre

    6 août 2017

    Monsieur Haché
    À votre question, je m'interroge de plus en plus sérieusement sur notre avenir collectif. Actuellement, regardez ce qui se passe avec la détérioration de la langue française au Québec et l'arrivée de plus en plus massive de migrants qui sont en train de remplir le stade olympique à Montréal sans compter les 55 000 immigrants qui entrent, annuellement, au Québec grossir les rangs du West Island et du PLQ (Quebec liberal party).
    Voyez-vous Lisée monter aux barricades pour dénoncer cet état de fait? Et Legault et Nadeau Dubois? Nyet! Couillard, je n'en parle pas, il est au service d'Ottawa et du West Island. Qui nous gouverne et qui nous protège au Québec contre cette assimilation et ce génocide en marche?
    André Gignac 6/8/17

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    5 août 2017

    M. Haché,
    Pour l'identitaire, je suis d'accord sur deux choses le multiculturalisme à la Trudeau est une menace, les accommodements raisonnables lorsqu'ils sont déraisonnables sont un problème, de faire entrer au Québec trop d'immigrants est une menace pour notre société et faire entrer des gens d'une religion comme la religion musulmane qui entre en conflit avec notre société de culture judéo-chrétienne et occidentale pose problème. On est d'accord là-dessus je crois.
    Je tends simplement ma main au citoyen anglophone qui serait d'accord avec cela. Un anglo protestant et un franco catholique sont surtout différent par la langue et sur les questions d'argent à la base car chez le catholique, l'usure était péché et le matérialisme était naguère condamné !

  • Marcel Haché Répondre

    5 août 2017

    @ JCMichaud et bien d’autres indépendantistes…et quelques péquisteux aussi...
    Ce n’est pas à vous, JC Michaud, ni d’ailleurs à aucun indépendantiste, de décider qui est québécois ou qui ne l’est pas. Cela n’est pas plus à moi non plus d’en décider.
    Mais cette façon d’éluder le problème politique lancinant comme la volonté populaire et souveraine d’être ceci plutôt que cela, ce droit maintenant, eh oui, ce droit d’être canadien plutôt que québécois, les péquisteux ont fait beaucoup de chemin sur cette fausse route consistant à prétendre qu’il n’y avait qu’un seul peuple ici, advenant l’avènement d’un état-nation, ceci afin d’éviter d’ici-là une bataille politique qu’ils n’ont jamais réussi, et qu’ils ne réussiront d’ailleurs jamais-jamais-jamais à éviter.
    Vous prétendez qu’il y aurait ici un peuple alors qu’il y en aurait au moins deux. Et la réalité est ainsi faite que ce n’est pas parce que vous prétendez qu’il y en a un ou qu’il y en aurait un, qu’il n’y en pas deux ou trois ou quatre déjà. Voyez vous, les péquisteux, dans leur grande frousse d’être associés aux « frères de sang » que dénonçaient jadis P.ET. se sont imaginés et s’imaginent encore que ça n’existe pas des « frères de sang », et que toute une nation pourrait être dans la fraternité pour peu que nous aimions tous, en français et en anglais, la future grande république du Québec. Eh ben, elle n’est pas encore advenue la grande république du Québec, et tout un électorat continue à bon droit de se percevoir comme canadien, en même temps que québécois « aussi ». Vous croyez et espérez, vous, avec JFL aussi, à ces « québécois aussi ». Je n’y crois pas.
    Je crois, moi, à la portée « électorale » de l’Identitaire. Vous n’y croyez pas. C’est notre droit à chacun de croire ou ne pas croire à ceci ou à cela. Mais je crois être dans la réalité historique si j’affirme que l’électorat du West Island n’a jamais voté indépendantiste ni même jamais-jamais-jamais avec Nous (la nation), si par ailleurs Nous existons encore un peu…
    Cet électorat anti-Nous a même résisté à la « vague orange », qui n’était pas du tout, vous en conviendrez, une vague séparatiste, ni péquiste ni bloquiste très évidemment !
    Depuis 1980, ces « québécois aussi » n’ont jamais cessé de se défier des indépendantistes, des « separatists » comme ils nous appellent, et, petit rappel, beaucoup des premiers comtés qui avaient élus les premiers députés péquistes sont passés depuis, et pour très longtemps, quoi que vous en pensiez, sous la domination politique (et légitime) de ces « québécois aussi », qui ont un jour investi le P.L.Q., soit depuis qu’ils se sont aperçus que le parti Égalité était devenu obsolète.
    Nos ennemis disent depuis très longtemps que si le Canada est « divisible », le Québec le serait itou…Voilà bien le thème et la contradiction que n’ont jamais su relever les péquisteux : au nom de quoi le Québec pourrait-il être « divisible », en effet, et divisé éventuellement… si ce n’est pas au nom de la souveraineté des peuples concernés et qui existent déjà ?
    Les péquisteux sont en fin de course. Une très dure Réalité va finir par s’imposer. On jase.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2017

    @ M. Haché,
    Quand je dis peuple à deux cultures, je fais référence au fait que le Québec a été construit par les cultures française dans un premier temps et anglaise par la suite. Également, au fait que soyons honnête, les Anglos-Québécois sont Québécois comme nous excepté pour la langue qui est la leur. Le Québec est au 21e siècle composé de deux groupes linguistiques qui dans le cadre d'un État-nation en fait un seul peuple. Plus les nations autochtones qui sont des nations à part entière sur le plan culturel et ethnique doté de territoire à eux enclavé dans l'État Québécois.
    Je pense aussi à Papineau qui voulait une union de deux peuples pour fonder une vraie démocratie. Le Canada est une monarchie constitutionnelle, une démocratie de base mais on est rendu ailleurs, il faut une démocratie directe et le pouvoir au peuple et peu importe la langue, la République du Québec pourra faire une place à tous ce que le Canada a échoué à faire jusqu'à présent. Il y avait des anglos et des Irlandais parmi les patriotes.
    La patrie, pour citer votre commentaire appartient à tous ceux qui aime cette terre et les jeunes de 30 ans et moins font déjà ce qu'ils veulent. Je suis de la génération X donc je suis entre les boomers et cette jeune génération et en me situant entre les deux, je suis forcé d'admettre qu'il y a un changement d'attitude et de vision. Certes, on peut dire que l'histoire ne leur a pas été enseigné comme à nous autres mais il faut aussi dire que les priorités des gens ont changé ce qui fait si mal au PQ et au nationalisme.
    Sur le multiculturalisme, j'ai entendu des anglophones et des italiens de Montréal critiquer l'immigration musulmane et les problèmes d'intégration de ceux-çi. Nous avons ce point en commun avec eux.
    Nous devons bâtir des ponts au lieu de nous diviser ce que le mouvement souverainiste à le malheur de faire en se divisant entre lui-même en une panoplie de chapelles qui fait en sorte que le projet national de pays recule et est en train de mourir.
    Pour vous répondre sur le progressisme, je fais référence à notre généreux système socio-économique et aussi à notre libéralisme sur le plan des moeurs et de notre tolérance. Les excès de la gauche, je les conteste comme vous semblez le faire par votre commentaire.
    Merci pour votre temps pour m'avoir répondu !

  • Marcel Haché Répondre

    3 août 2017

    « C’est aussi sur notre statut unique de peuple à deux cultures, notre projet de société plus progressiste économiquement que le reste du Canada… »
    J.C. Michaud.
    @ J.C. Michaud.
    Cela n’existe pas des peuples « à deux cultures ». Le Canada a deux grandes cultures fondées sur deux grandes langues parlées à travers le monde. Quelle utilité y aurait-il de faire l’Indépendance « du Québec » si c’était pour recréer ici un p’tit Canada à deux cultures et à deux langues officielles ? Cela existe déjà !
    Tout votre commentaire concernant le « choix des jeunes » laisse entrevoir que vous n’accordez aucune importance à ce qui s’appelle la patrie.
    Pourquoi les français et les anglais « lucides », comme vous les décrivez, pourquoi s’allieraient-ils contre le fédéral à propos du multiculturalisme ? Vous ne semblez pas prendre la mesure de ce qu’est le multiculturalisme canadien. Cette doctrine(d’État) ne laisse pas seulement toute liberté aux individus de choisir et garder la patrie ( et ses valeurs…) qu’ils décident de garder en toute légitimité, cette doctrine pose qu’il n’y a même plus de patrie, que chacun des canadiens et des canadiennes est sa propre patrie ; de telle sorte qu’une fille de 12 ans, unilingue française, sera encouragée et légitimée de chanter en anglais parce que cela serait à la mode, mais qu’en plus, tout un plusse… cela serait parfaitement légitime qu’une (ou un) unilingue renonce à la langue de ses ancêtres comme s'il s'agissait d'une vieille chaussette.
    Enfin, cette prétention que vous avancez, typiquement québécoise, selon laquelle le Québec serait plus « progressiste » que l’ensemble du Canada est éminemment contestable lorsqu’elle n’est pas détestable. Aussi détestable par ailleurs que la gauche québécoise sclérosée ! On jase.
    Voyez-vous, le P.Q. ne coule pas par un trop plein d’activisme. C’est tout le contraire : il coule parce qu’il est sclérosé depuis trop longtemps. Si d'ailleurs il n’était pas aussi sclérosé, jamais il n’aurait voulu faire alliance avec Q.S. qui est la sclérose avancée de tout le Québec.
    Salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2017

    On le voit avec les statistiques sur la progression de l'anglais au Québec et le recul du français partout au Canada et aussi au Québec et également on doit noter que l'anglais recul aussi dans le reste du Canada à cause de l'immigration. Le rêve du Québec français unilingue est une utopie à cause de notre faible taux de natalité et de l'immigration massive qui se répartit dans son intégration entre les francophones et les anglophones.
    On doit donc conclure que la Loi 101 a été un mélange de succès un temps et d'échec sur le long terme en plus d'avoir rassuré les nationalistes modérés non souverainistes qui craignait l'indépendance avec le projet que les Québécois puissent vivre dans un Québec français dans le Canada uni.
    C'est donc en partie la preuve que le PQ a échoué sur le plan linguistique et constitutionnel.
    Je fais un constat dur et je pense qu'il va falloir accepter de partager notre territoire avec de plus en plus d'anglophones sur le territoire du Québec. C'est donc à cause de la démographie et du manque d'attrait du français en terre d'Amérique que le français va décliner au Québec.
    Les parents francophones veulent de plus en plus en grand nombre que leurs enfants soit bilingues. Les jeunes écoutent en grands nombres les films et série télé anglophone en version originale anglaise. Il y aura de plus en plus de mariages interculturels et les enfants parleront plusieurs langues à la maison et avec leurs amis.
    C'est dans ce contexte que j'ai proposé récemment qu'on se donne un seul réseau publique d'éducation qui donnera un enseignement visant le bilinguisme à la fin du secondaire ou du cégep. C'est aussi parce qu'il permettra de mettre fin aux deux solitudes qu'il faut mettre ensemble tous les étudiants.
    L'avenir ne sera plus de débattre d'appliquer la loi 101 au Cégep mais bien d'avoir un seul système de Cégep bilingue et d'université bilingue lorsqu'il s'agit de financement public. La loi 101 devra se concentrer sur l'affichage avec le français prédominant et de s'assurer que les francophones reçoivent un service en français dans les commerces et de l'État. La langue de travail devrait resté inchangé dans le contexte des petites entreprises car si quelqu'un ne veut pas travailler en anglais avec des anglophones, il peut toujours aller travailler ailleurs et la même chose est vrai pour l'anglo qui ne veut pas parler et travailler en français.
    Je pense que le Québec comme société à majorité francophone mais aussi avec une minorité anglophone de plus en plus grosse devra se concentrer sur la prédominance du français au lieu de l'unilinguisme par réalisme.
    Cette terre appartiendra aux générations futures et il va falloir accepter les choix en matière de langue que font déjà les jeunes. C'est donc au Québec que le bilinguisme aura le plus marché au Canada et ça deviendra l'élément clé qui fait de ce territoire une société distincte. Il faudra en tirer un avantage au lieu de toujours avoir l'approche de l'échec, de notre disparition prochaine, etc.
    C'est sur les questions de multiculturalisme que les francophones et les anglophones lucides du Québec devront s'opposer contre le régime fédéral Canadien. C'est aussi sur notre statut unique de peuple à deux cultures, notre projet de société plus progressiste économiquement que le reste du Canada et sur une réforme de notre démocratie par l'établissement d'une constitution d'abord interne et par la suite de pays si la population le veut que le Québec pourra se développer et survivre comme État nation pour le bien commun des Québécois.