Du référendum à la Constitution de la République du Québec

Tribune libre 2010


Après deux référendums portant sur le droit de négocier, et trente ans de valse-hésitation, il est aujourd’hui temps de changer notre approche.
Absente du discours indépendantiste québécois, laissée pour compte du Parti Québécois, l’idée de république fait aujourd’hui surface comme un vent de fraîcheur.
Pour bâtir la république, il faut commencer par des consultations publiques à la grandeur du Québec, une Commission Bélanger-Campeau version républicaine pour connaître les aspirations et les valeurs profondes qui constituent notre nation. Nous pouvons facilement imaginer ce qu’il va en ressortir : langue française, laïcité, égalité homme-femme, lutte à la corruption, séparation des pouvoirs, nationalisation de nos ressources naturelles, lutte à la pollution, etc.
Car fondamentalement, tous les citoyens de la terre aspirent aux mêmes valeurs basées sur la justice, la démocratie, l’égalité et la fraternité tout en tenant à leur spécificité nationale (histoire, culture, langue commune).
À partir de ces consultations, il ne restera qu’à écrire le texte fondateur de notre pays.
La page est blanche, cette constitution républicaine c’est la nation qui l'écrira. Une véritable révolution axée sur un pacte social entre les citoyens québécois. Jamais, dans notre histoire, nous n’avons eu une constitution démocratique, un texte fondamental à nous.
La Constitution n’appartient pas au Parti Québécois, ni à aucun autre parti, elle appartient au peuple. C’est le fondement et le début d’un temps nouveau pour nous : celui du citoyen responsable, chien de garde de la République et de ses institutions.
La meilleure façon d’intéresser quelqu’un, c’est de l’impliquer directement dans les affaires de l'État; de le responsabiliser.
C'est cela un peuple souverain!
Par la suite, le texte en main, il ne restera qu’à le faire adopter par la population en l’opposant à la constitution canadienne. Opposer la constitution de la nation à celle de l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique, rapatriée par Trudeau. Une Constitution, qui nous a été imposée et que nous avons toujours rejetée. Que le meilleur gagne!
Le pays ainsi défini, les citoyens ne voteront pas dans le vide avec un référendum dont ils ne connaissent jamais la réelle teneur du pays à venir.
Une fois la république établie nous ferons le débat gauche/droite comme tout les pays responsables de leur destiné.
Vive la République!
Janin Laliberté


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3 commentaires

  • Serge Côté Répondre

    25 octobre 2010

    Absolument d'accord sur ce principe fondamental. Et tant qu'à y être, faire un concours pour un hymne national bien à nous.
    Ça presse.
    Et refaire l'enseignement de notre histoire véritable à tous les niveaux scolaires et publiques.

  • Guillaume Labelle Répondre

    24 octobre 2010

    Tout à fait d'accord avec vous! D'ailleurs, les propos de Daniel Turp, en fin de semaine, à l'effet que l'élaboration d'une constitution fait partie des plans du PQ, ont entièrement fait revivre l'espoir que je porte en la faculté de ce parti à faire du Québec un pays. Il y a de tout dans ce plan explosif: de quoi donner espoir, de quoi montrer tout ce qui nous distingue du Canada, de quoi donner confiance en un après-référendum... le véritable premier pas de l'indépendance!
    Et j'espère être ici assez clair en affirmant implicitement qu'il s'agit de la meilleure stratégie indépendantiste depuis Chaput. Je considère que l'affirmation de notre autonomie, par une constitution, va bien au-delà du simple pouvoir de négocier que demandaient René Lévesque et Jacques Parizeau. En ce sens, je dirai à tout ceux qui chialent sur ce que le PQ devrait faire d'aller refaire leurs devoirs de stratégie 101!
    Une constitution et un projet de citoyenneté feront ouvrir les yeux de ceux qui ne considèrent pas la chose nationale comme primordiale et nécessaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2010

    Absolument. C'est claire comme de l'eau de roche. Je me demande pourquoi ce n'est pas déjà fait cette consultation à la grandeur du Québec. Au diable les référendums avec ces questions perdantes à force d'être compliquées.
    Les gens du pays doivent parler.