Une guerre cesse-t-elle d’être une agression quand elle se drape d’humanitaire ? Une occupation étrangère est-elle une stratégie de défense quand elle a lieu à des milliers de kilomètres de nos frontières ?
Confondre aide internationale et « opération paix robuste » sera-t-il le nouveau prétexte pour le Canada de recouvrer les anciens privilèges des nations dominantes coalisées au sein de l’OTAN ? Quel sera le prochain discours belliciste pour expliquer aux Québécois-e-s que le Canada fait vertu de la violence qui s’accroit dans les rapports Nord-Sud ?
Dans les cercles militaristes mijote peut-être déjà la recette pour convaincre un peuple suspicieux, comme celui du Québec, des bonnes grâces que nous ferons les nations du Sud si nous perpétuons l’habitude de les soumettre militairement à la prédation des transnationales pétrolières, minières ou autres du monde développé. Quelle reconnaissance ne nous voueront-elles pas, affirment les plus proches des armées du Nord ?
Il faudrait compter sur bien des naïvetés si ce discours d’Ottawa arrive à camoufler une agressivité de l’armée canadienne qui s’est déjà manifestée au Québec. S’il en est désormais tout autre chose quant aux nations amies du Sud, francophones ou autres, comment les persuaderons-nous que nous aspirons à la paix alors que le Canada est passé en vitesse de croisière supérieure dans ses engagements militaires pour chaque sollicitation de l’OTAN ?
J’en ai bien peur, et je l’apprends durement en me butant aux faits tenaces, le complexe militaro-industriel occidental ne ralentira ses appétits, à ce qu’il peut sembler après s’être gagné même les sympathies du NPD sur la Libye, que devant des opérations d’alliances et de tractations du Sud contre l’agressive tendance des États du Nord à demander à ce secteur stratégique de ses économies, des armes de plus en plus sophistiquées comme les drones étasuniens.
Après avoir appelé à la paix toutes ces décennies, nous en revoilà presque convaincus, si on ne le dément pas par des gestes vraiment nouveaux, de la renaissance des stratégies de domination impériales du monde développé sur les plus pauvres. Comme au temps valeureux des conquêtes coloniales et du « lourd fardeau de l’homme blanc » !
Si ces pays apprennent comme nous, au rythme des agressions justifiées pour leur bien, mais contre leurs indépendances, ils n’auront plus comme réponse que de se regrouper, par affinités économiques ou politiques, comme l’ont été un temps les pays non-alignés, pour s’affirmer et éventuellement se défendre. Et ce sera de la légitime défense, qu’elle prenne le visage du terrorisme aveugle ou d’une lutte armée d’État.
À ce moment-là, le dernier recours pour une élémentaire justice humaine, sera-t-il d’appeler au défaitisme révolutionnaire de la part des occidentaux non encore sympathisants d’un plaidoyer toujours plus insistant, et étayé par les armes de l’OTAN, en faveur d’une soumission abrupte et cruelle au néocolonialisme ?
Quelques leçons
Du retrait de l'Afghanistan
Les politiques sauront-ils en apprendre ?
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