Duceppe sort l'artillerie lourde contre Harper

Le Bloc tient son plus grand rassemblement de la campagne

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"Rétrograde, menteur, tricheur, obscurantiste, vendu au pétrole! "

Saint-Hyacinthe -- Rétrograde, menteur, tricheur, obscurantiste, vendu au pétrole! Stephen Harper en a pris pour son rhume au premier grand rassemblement du Bloc québécois de la campagne électorale qui a réuni 2000 militants, candidats et personnalités d'horizons divers, hier, à Saint-Hyacinthe.
Gilles Duceppe, qui se défend pourtant de mener une campagne de peur contre son adversaire conservateur, a sorti l'artillerie lourde accusant Stephen Harper d'être un individu exempt de «sens moral», un «tricheur» et un «menteur».
«Quelqu'un qui copie, on n'appelle pas ça un leader, on appelle ça un tricheur», a lancé le chef du Bloc aux partisans enthousiastes, faisant allusion aux allégations de plagiat de discours qui pèsent sur le chef du Parti conservateur.
«Vouloir se rendre en Irak, contre la volonté des Nations unies, des Québécois et des Canadiens, c'est un manque grave de sens moral», a-t-il ajouté par la suite en point de presse.
Pendant son allocution d'une trentaine de minutes, le chef du Bloc a nommé Stephen Harper à 61 reprises, à chaque fois pour lui accoler des épithètes peu flatteuses ou pour lui prêter des intentions malveillantes.
Stephen Harper «veut imposer au Québec son idéologie rétrograde et dangereuse importée des États-Unis. C'est facile à comprendre: au Québec, on ne veut pas de ça. Nous devons rejeter clairement cette idéologie venue d'ailleurs», a clamé le leader souverainiste. Pour Gilles Duceppe, le chef conservateur est prêt à «détruire l'environnement» et «affaiblir l'économie québécoise» au profit des géants du pétrole.
«Vendu!» criaient des militants dans la salle à l'endroit de M. Harper. À leur flanc droit, les conservateurs veulent aussi faire «reculer les femmes» et «démanteler» le registre des armes à feu, a avancé Gilles Duceppe.
Pour noircir encore davantage le portrait, le chef du Bloc soupçonne Stephen Harper de vouloir imposer au Québec «le bilinguisme à la canadienne».
«Il n'y a pas si longtemps, Stephen Harper finançait les efforts de [l'avocat] Brent Tyler pour tailler en pièces la loi 101 devant les tribunaux», a rappelé le président du Bloc, qui n'a épargné aucun effort pour diaboliser son adversaire sur tous les fronts.
Tour à tour au micro, des invités et des candidats du Bloc ont ajouté leurs voix à cette séance qui prenait des allures de «lynchage» politique. L'ancien député et prêtre catholique Raymond Gravel a traité M. Harper de «sans coeur», alors que la professeure Louise Vandelac a reproché au chef conservateur son «obscurantisme» idéologique et son «négationisme» des changements climatiques.
De son côté, l'acteur Gilles Renaud s'en est pris aux compressions en culture, qui selon lui, ne feront que s'amplifier avec le temps sous la gouverne des conservateurs. Si bien que la population finira par être privée «de télévision et de cinéma» d'ici, a-t-il prédit. «Si cela ne s'appelle pas fermer la gueule à une nation, je ne sais pas comme cela s'appelle», a-t-il affirmé sous une salve d'applaudissements.


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