André Pratte, perroquet du pouvoir

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne


Ça m’ennuie quasiment d’utiliser un tel titre pour ce petit billet d’humeur, mais que voulez-vous…, cela épouse si étroitement les comportements récurrents de Monsieur Pratte que je ne puis faire autrement. En effet, notre ami André ne lâche pas son gros nonosse : l’impertinence de la présence du Bloc Québécois dans une élection fédérale. Et, cet ami objectif de la cause souverainiste n’a de cesse d’utiliser sa tribune privilégiée d’éditorialiste en chef pour nous rabâcher les mêmes arguments répétitifs sur ce sujet.
Encore une fois, [Monsieur Pratte s’en prend à Gilles Duceppe qu’il décrit comme étant un « phénomène »->15386]. Pas le bloc, mais son chef ! Il rappelle que n’ayant jamais gouverné, Monsieur Duceppe n’a pas de bilan à défendre (comme si son parti n’avait soulevé aucun « lapin » important à la chambre des Communes et comme s’il n’avait jamais forcé la main du gouvernement dans le dossier de la reconnaissance - bien symbolique, j’en conviens - de la nation québécoise…).
« Puisque le Bloc ne gouvernera jamais, il peut tout promettre et tout critiquer », de rappeler ad nauseam notre servile perroquet de service. Cela ne vous fait-il pas penser à cette dégueulasse affiche publicitaire juchée sur un camion conduit par le sénateur-bien payé-non élu, Michael Quelque chose, qui s’indigne du coût effarant que l’on paye pour les députés bloquistes ?
Bien sûr, cette publicité de fort mauvais goût passe sous silence le coût engendré par la présence du farfelu député prétendument indépendant, André Arthur, à qui on ouvre toute grande la porte pour sa réélection en refusant de lui opposer un adversaire conservateur. Oui, oui, je parle bien du bouffon qui prétend qu’il n’est pas nécessaire d’occuper ce job à temps plein puisque lui-même en occupera trois après sa réélection : disputé à Tawa, chauffeur d’étobus et animateur-vedette à TQS ! Il est vrai que ce député conservateur-indépendant est infiniment plus rentable pour Harpeur que tous les députés bloquistes réunis.
Et le bon perroquet fédéraliste de poursuivre sur le même ton : « Les conservateurs de Stephen Harper ont pris des décisions importantes en faveur du Québec, notamment la reconnaissance de la nation. Néanmoins, beaucoup de gens balaieront du revers de la main ce geste historique au motif que quelques programmes de soutien aux arts ont été annulés ».
Franchement ! Faut vraiment que les bloquistes lui tombent sur le gros nerf pour qu’il établisse un lien aussi farfelu. Un peu de sérieux dans sa démarche pseudo-analytique pourrait l’aider. Par contre, il faut bien admettre que sa convalescence pourrait être très longue afin de rétablir un minimum de crédibilité lorsqu’il aborde ce sujet. Mais pourquoi donc s’en surprendre ? Surtout, lorsque la mafia fédéraliste gescaïenne continue à mener sa petite guéguerre envers la pertinence de la présence du Bloc québécois.
En effet, à la lumière des derniers sondages qui indiquent que la Grosse Presse aurait perdu cette première manche et pour soutenir le discours de Harpeur qui revient à la charge contre la présence du Bloc, Monsieur Pratte remonte aux barricades. Essayer de nous faire croire que le bon peuple est prêt à disqualifier la reconnaissance de la nation pour cause de bouderie extrême vis-à-vis la disparition de quelques programmes de soutien aux arts n’est rien de moins que risible…
Pour conclure en beauté, notre chef éditorialiste souligne à grand trait que « Stéphane Dion sera boudé par les Québécois pour l’unique raison que sa personnalité ne leur plaît pas ».
Là, ça commence à faire !... Monsieur Pratte croit-il que la Loi sur la clarté et le scandale des commandites n’ont eu aucun effet sur la répulsion fort légitime que les Québécois puissent avoir à voter pour cette pâle imitation des valeurs libérales prônées par les Trudeau-Chrétien ?
C’est à se demander ce que Monsieur Pratte inhale dans l’air de son environnement.
Serge Longval,

Longueuil
P.-S. : Avez-vous remarqué que depuis le début de la campagne électorale, il n’y a eu aucun soldat Québécois ou Canadien tué en Afghanistan ? Je me réjouis de cette situation et si cela devait permettre de sauver la vie et même d’épargner des blessures graves aux soldats qui combattent dans cette guerre non déclarée, je souhaiterais que la campagne électorale se poursuive sans arrêt jusqu’en 2011, année du retrait annoncé de nos troupes. À moins que les conservateurs ne forment un gouvernement majoritaire, auquel cas...


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 octobre 2008

    Ce n'est pas le PC qui amené une motion reconnaissant la NATION QUÉBÉCOISE, c'est le BLOC. Faudra-t-il le répéter ad nauseam. Une motion règlementaire qui devait passer au vote dans les 30 jours et que les fédéralistes libéraux et conservateurs voyaient venir avec les médias de Power-Gesca-RC. Un vote contre la motion aurait entrainé la réprobation générale de l'humanité et les québécois risquaient de se fâcher . Les conservateurs craignaient qu'un rejet ne précipite la marche vers l'indépendance. Ils ont donc pris le taureau par les cornes et ont ajouter ¨à l'intérieur du Canada uni¨à la motion pour l'adopter modifiée. Donc c'est le Bloc qui a le mérite de cette reconnaissance officielle. Treize libéraux ont voté contre la motion dont Ken Dryden et 3 conservateurs. Si le Bloc n'avait pas été là, aucune motion de la sorte n'aurait vu le jour et la nation québécoise, connue depuis le cri de De Gaulle jusqu'à Tokyo, n'aurait aucune existence légale. La preuve est facile a faire. Harper vient de refuser de reconnaître la nation acadienne. Si le Bloc induit une motion à cett effet en chambre bien des capots vont virer de bord et voter pour cette motion, en quête de votes aux prochaines élection. N'est-ce pas ce que Dion, Trudeau junior et nos députés s'apprêtaient à faire avant de se raviser. Puis pour garder le vote du ROC ils se sont empressés de dire que cette reconnaissance ne valait rien.
    Pratte restera toujours l'éditorialiste de La Presse, organe officielle tantôt des libéraux, parfois des conservateurs -tout dépend lequel des deux peut bloquer le Bloc québécois - mais toujours du fédéralisme anti-nation- québécoise. Les patrons lui ont donné des directives et quand le capital parle, selon lui, le peuple doit obéir à son maître.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2008

    J'ai aussi remarqué qu'aucun soldat n'était tombé au combat. Est-ce un hasard où est-ce qu'ils ont reçu l'ordre de rester tranquille dans le camp, de moins patrouiller pendant la campagne, donc de moins s'exposer aux bombes des Talibans?

  • Archives de Vigile Répondre

    4 octobre 2008

    Excellentes observations.
    Notamment cette dernière en PS, qui suppose que des ordres ont été donnés pour limiter les risques de décès. C'est fort plausible. Comme quoi si cette hypothèse est valide, ce gouvernement utilise l'État pour la promotion de ses propres intérêts, comme il l'a fait pour les coupures dans les arts. Il s'est bien gardé de faire état de ce que les technocrates de l'État on produit pour que ce gouvernement parvienne à en faire des cas de mauvaises administration, contre l'avis des autorités du Québec en la matière, technocratie comprise.
    Faudrait voir s'il en est de même en Irak pour les Républicains ? Ont-ils donnés des ordres pour que pendant la campagne électorale présidentielle, le nombre de mort soit limité au minimum ?
    J'ajouterais quant au reste de votre productive contribution :
    Faudrait savoir !
    Le Bloc détient ou pas du pouvoir ! Celui par exemple de ne pouvoir, ne vouloir, jamais le prendre, à Ottawa du moins.
    Faudrait savoir ! Il y a ou pas des avantages à ce que le Bloc québécois souverainiste forme une opposition forte aux visées unilatérales et centralisatrices du Canada ?
    « Le parti fondé par Lucien Bouchard a tellement bien réussi à se définir comme seul défenseur des intérêts du Québec qu’il est devenu périlleux de le critiquer. Quel adversaire, pendant le débat des chefs, aurait osé lancer au chef bloquiste : « Cou’donc, M. Duceppe, vous qui savez comment régler tous les problèmes, vous n’auriez pas le goût de gouverner quelque chose, quelque part, au lieu de critiquer sans cesse ? » »

    Non sans avoir écrit précédemment...
    « Des imprudents donnaient le Bloc pour mort au début de la campagne électorale. C’était sous-estimer les talents exceptionnels de M. Duceppe. C’était aussi oublier à quel point il s’est bâti au fil des ans une tribune privilégiée. N’ayant jamais gouverné, il n’a pas de bilan à défendre ; puisqu’il ne gouvernera jamais, il peut tout promettre et tout critiquer. »

    Pathétique.
    Comme s'il fallait tomber dans le panneau et encourager M. Duceppe à quitter tout court en fermant les livres du Bloc québécois, ou à quitter pour postuler le poste de Premier ministre du Québec. On l'a fait pour M. Bouchard... Y a-t-on gagné au change ?
    M. Duceppe assure la stabilité et la pérennité du souverainisme, à Ottawa et c'est très bien ainsi.