« Le phénomène Duceppe » - Éditorial - La Presse partisane - André Pratte

Une occasion en or

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne

Une occasion en or pour déclarer vouloir renoncer à diriger une province sans pouvoirs réels.

M. Duceppe,
L’éditorial de M. Pratte d’aujourd’hui vous donne l’occasion de déclarer que vous ne ferez pas le saut au Québec pour répondre à son invitation. Une occasion en or pour déclarer vouloir renoncer à diriger une province sans pouvoir réels.
Voilà une belle occasion de déclarer que vous ne postulerez jamais le poste de Premier ministre d’une province, comme je vous invitais à le faire dans mon texte «  M. Duceppe, le Chef du Bloc québécois, Un vrai chef pour un vrai peuple souverain  » publié dans Vigile.
Bien que vous soyez éminemment qualifié pour être Premier ministre d’une Province, vous avez une excellente occasion pour déclarer que vous n’en ferez rien. Après avoir songé à cette séduisante hypothèse qui vous ferait devenir Premier ministre du Québec, vous déclarez maintenant et solennellement que si un jour vous postulez aux plus hautes fonctions de l’État du Québec, ce ne pourra être que dans celles qui comptent vraiment, celles qui procureraient le vrai pouvoir pour le Québec. À savoir, lorsque le peuple démocratique et souverain du Québec fondera l’État souverain du Québec ce qui vous permettra d’éventuellement poser votre candidature aux suffrages qui éliront le premier Président de la République du peuple souverain du Québec.
Une présence souverainiste forte du Bloc à Ottawa, constitue de l’aveu de M. Pratte d’une tribune privilégiée. Son chef peut se tenir à distance, puisqu’il délègue la gouvernance souverainiste à la cheffe du PQ. Le Chef du Bloc québécois joue en fait le rôle d’un Chef d’État, qui, tel le ou la titulaire du poste de Gouverneur(e) général(e), n’a pas à gouverner. Ce qui le prépare fort bien à devenir le Chef de l’État souverain du Québec, Gouverneur général en moins.
Luc A.
www.luc-archambault.qc.ca
PS
M. Pratte, dans son éditorial intitulé «  Le phénomène Duceppe  » - Éditorial - La Presse André Pratte du 4 octobre 2008 prend la mesure de l’échec leur stratégie politique contre le Bloc fondée sur la diffusion partisane de la supposée inutilité du Bloc à Ottawa. Il admet maintenant que l’utilité du Bloc se manifeste dans ce pouvoir que détient son chef, de ne pas avoir à s’exposer au blocage de la situation que ne manquent pas de provoquer les canadianisateurs, quand un Premier ministre souverainiste est en poste au Québec.
Faudrait savoir ! Le Bloc détient ou pas des avantages à devenir une opposition forte aux visées unilatérales et centralisatrices du Canada ?
« Le parti fondé par Lucien Bouchard a tellement bien réussi à se définir comme seul défenseur des intérêts du Québec qu’il est devenu périlleux de le critiquer. Quel adversaire, pendant le débat des chefs, aurait osé lancer au chef bloquiste : « Cou’donc, M. Duceppe, vous qui savez comment régler tous les problèmes, vous n’auriez pas le goût de gouverner quelque chose, quelque part, au lieu de critiquer sans cesse ? » »

Non sans avoir écrit précédemment...
« Des imprudents donnaient le Bloc pour mort au début de la campagne électorale. C’était sous-estimer les talents exceptionnels de M. Duceppe. C’était aussi oublier à quel point il s’est bâti au fil des ans une tribune privilégiée. N’ayant jamais gouverné, il n’a pas de bilan à défendre ; puisqu’il ne gouvernera jamais, il peut tout promettre et tout critiquer. »

Pathétique.
M. Pratte tente encore d’inviter M. Duceppe à faire le saut au Québec. M. Pratte donne plutôt d’excellentes raisons de n’en rien faire et de voter en bloc pour le Bloc à Ottawa... Ce qui consiste à faire en sorte qu’un chef souverainiste n’ait pas à être brûlé comme tous les autres par les manœuvres des canadianisateurs qui font tout pour enfarger le Québec, surtout quand il est dirigé par un souverainiste. Du non-respect de la loi 101, au non-respect des dépenses référendaires via des manifestations « d’Amour infini », jusqu’à la manipulation de ses propres règles immigratoires canadiennes, en passant par des manœuvres illégales commanditaires et les menaces de représailles économiques, politiques et culturelles.
Une présence souverainiste forte du Bloc à Ottawa, constitue de l’aveu de M. Pratte d’une tribune privilégiée. Son chef peut se tenir à distance, puisqu’il délègue la gouvernance souverainiste au PQ. Le Chef du Bloc québécois joue en fait le rôle d’un Chef d’État, qui, tel le ou la titulaire du poste de Gouverneur(e) général(e), n’a pas à gouverner. Ce qui le prépare fort bien à devenir le Chef de l’État souverain du Québec, Gouverneur général en moins.
M. Pratte ajoute :
« Il n’y a qu’un lieu où nous continuons à nous satisfaire du rôle de simples spectateurs : Ottawa. »
Quel est le problème ?
Jamais les souverainistes n’ont dit qu’ils prendraient le pouvoir à Ottawa. Quand bien même nous serions observateurs de la fourberie canadienne au lieu de faire semblant d’y jouer un rôle important alors qu’on y sera toujours minoritaires. Autant y être là, observateurs, que faussement titulaire d’un faux pouvoir. Autant jouer ailleurs le rôle d’acteur, là où ça compte, sur les planches, dans les entreprises, et partout ailleurs comme le dit si bien M. Pratte.
« De nos jours, les gens de chez nous, qu’ils soient entrepreneurs, artistes, chercheurs, relèvent des défis à l’échelle de la planète. Rien n’est à leur épreuve : ils construisent, inventent, prennent des risques, négocient sans complexes avec des Américains, des Chinois, des Russes. »
Le faux pouvoir auquel nous convie M. Pratte nous empêche justement de négocier dans l’état actuel de l’État du Québec et du Canada, directement et « sans complexes avec des Américains, des Chinois, des Russes. » et tous les autres, la France, l’Allemagne, le Royaume Uni, alors que la souveraineté de l’État du Québec nous ouvrirait les portes du monde, et non pas celles biens restreintes et si peu entrouvertes du Canada, si radin à l’égard de notre reconnaissance, toujours absente de l’Acte qui le fonde, le constitue et le gouverne. Pourquoi M. Duceppe renoncerait à son rêve de devenir Chef de l’État d’un vrai État ? Pourquoi nous faudrait-il être acteur d’un film bas de gamme de demi-mesures, de demi-pouvoirs, ratatinés au seul Canada ?


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    11 octobre 2008

    @ Michel David - Le Devoir 2008 10 11 - « Le prétendant » - Vigile - Le Devoir
    Cher Michel,
    Dans ton article intitulé « Le prétendant », publié dans Le Devoir d'aujourd'hui, 11 octobre 2008, je ne suis pas étonné que tu fasses ce qui me semble être la même erreur qu'en 1995 en favorisant le rapatriement du Chef du Bloc québécois à Québec :
    « ... ( M. Duceppe ) a prouvé qu’il était un homme de devoir, pour ne pas dire de mission. Si les souverainistes se tournaient finalement vers lui, il pourrait difficilement dire non. À 61 ans, il tient encore la forme et il semble avoir retrouvé le goût de la politique, si jamais il l’avait perdu. Qu’il le veuille ou non, il est redevenu un prétendant. »
    Qu'il le veuille ou non a son importance. Il peut dire ne pas le vouloir et dire non. En souhaitant qu'il veuille dire non dans les conditions actuelles. Je souhaite qu'il le fasse et pour les raisons justement qui le font homme de « mission ». Sa mission justement serait de faire en sorte que l'on dispose au Bloc d'un chef comme l'a été M. Bouchard et comme il l'est lui, maintenant. D'autant qu'il en a fallu du temps pour qu'il le devienne vraiment et avec autant de profondeur après avoir chaussé les souliers de M. Bouchard ( non sans « l'intérim » de M. Michel Gauthier ). Il faudrait tout recommencer après son départ... à moins que M. Parizeau le remplace... ( ce qui nous priverait de l'impact d'avoir une femme dans l'équipe de rêve ) et pour peu que cela soit possible et souhaitable, je ne vois pas comment.
    Il n'est nommément « prétendant » que par toi pour le moment. J'espère pour ma part que l'on en reste là et que les souverainistes résisteront à faire comme toi. S'il est effectivement « prétendant » au poste de Premier ministre du Québec, cela ne peut que miner la crédibilité de Madame Marois, ne peut qu'encourager le fait qu'on ne l'appuie pas comme on le devrait, puisqu'elle ne serait qu'un chef en sursis, en attente du « messie »... Cela n'est absolument pas souhaitable et il y a une autre avenue possible. On pourrait essayer autre chose, non ?
    Le saut funeste de M. Bouchard
    M. Bouchard en devenant Premier ministre du Québec n'a fait que perdre l'avantage que lui procurait le fait de n'avoir pas à gouverner... M. Parizeau le faisait très bien. En préférant M.Bouchard tout au long de l'avant campagne référendaire de 1995, nous nous sommes affaiblis, et nous avons déchanté quand M. Bouchard a fait le saut, lui le premier... Il formait avec M. Parizeau une équipe de rêve. S'il n'avait pas été encouragé par des gens comme toi, peut-être que nous aurions pu disposer d'une équipe gagnante plus longtemps. M. Parizeau aurait pu être dans d'autres dispositions le soir de la défaite s'il n'avait pas senti qu'on espérait le voir remplacé par le « messianique » Lucien Bouchard de l'époque. En lieu et place, nous avons perdu deux grands chefs... Mais pour cela il aurait fallu que dès le début 1995, M. Bouchard renonce au poste de Premier ministre d'une « Province ». Le fait qu'on a espéré qu'il vienne à Québec avant l'accession à la souveraineté de l'État, nous aura affaiblis. Par contre, le fait qu'il se dise être disponible pour le faire seulement après une décision en ce sens, nous aurait rassurés pour la suite des choses, et nous aurait incités peut-être à passer la rivière. En lieu et place... on sait ce qu'il est advenu de ce « messie »...
    Je préfère de beaucoup ce que j'encourage dans le texte suivant :
    « Bien que vous soyez éminemment qualifié pour être Premier ministre d’une Province, vous avez une excellente occasion pour déclarer que vous n’en ferez rien. Après avoir songé à cette séduisante hypothèse qui vous ferait devenir Premier ministre du Québec, vous déclarez maintenant et solennellement que si un jour vous postulez aux plus hautes fonctions de l’État du Québec, ce ne pourra être que dans celles qui comptent vraiment, celles qui procureraient le vrai pouvoir pour le Québec. À savoir, lorsque le peuple démocratique et souverain du Québec fondera l’État souverain du Québec ce qui vous permettra d’éventuellement poser votre candidature aux suffrages qui éliront le premier Président de la République du peuple souverain du Québec. » ( Il pourra bien sûr le dire en ses propres mots... )
    J'étais en désaccord avec toi et tes invitations semblables faites en 1995... et le suis toujours aujourd'hui. M. Duceppe, le Chef du bloc, incarne on ne peut mieux la stabilité, la constance et la pérennité du mouvement souverainiste et en exprime et défend fort bien le bien-fondé. Comme un chef d'État peut le faire. Nous devrions en convenir et en tirer profit, au lieu d'espérer qu'il se transforme en sauveur de la patrie. Il forme avec madame Marois, qui n'a pas eu encore la chance de montrer ce qu'elle peut faire dans la bataille, une équipe rêvée... Pourquoi déjà miner cette équipe en supposant qu'il pourrait faire mieux, seul...
    Au plaisir,
    Luc A.