Écoles passerelles: St-Pierre se défend de tergiverser

«Il faut travailler très, très fort pour faire en sorte que les jeunes aient un français qui s'améliore et soit impeccable», a-t-elle dit.

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Alexandre Robillard - La ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, s'est défendue mercredi de tarder à annoncer de quelle façon le gouvernement souhaite empêcher des parents de contourner la loi 101 afin d'envoyer leurs enfants dans le réseau scolaire anglophone.
Alors que des militants fourbissent leurs pancartes en prévision d'une manifestation en fin de semaine, Mme St-Pierre a répété qu'elle étudie encore tous les scénarios, y compris le recours à la clause dérogatoire.
La ministre a indiqué qu'elle annoncera sa décision d'ici octobre, à la suite d'un jugement de la Cour suprême, rendu l'automne dernier, obligeant le gouvernement à légiférer à ce sujet.
Le mois dernier, le Conseil supérieur de la langue française a recommandé à Mme St-Pierre d'appliquer la loi 101 aux écoles privées non subventionnées, qui permettent à certains enfants d'obtenir un accès au réseau d'enseignement en anglais.
Le CSLF, un organisme indépendant, a ainsi adopté la même position que celle mise de l'avant par le Parti québécois.
En vertu de la loi 101, l'accès au réseau scolaire anglophone est réservé aux enfants dont les parents l'ont eux-mêmes fréquenté.
La loi 104 avait été promulguée en 2002 afin de colmater une brèche dans la loi 101, par laquelle des parents fortunés inscrivaient momentanément leur enfant à l'école privée anglophone non subventionnée, dans le but de lui permettre d'intégrer ensuite le réseau scolaire anglophone régulier.
Mercredi, alors qu'elle ripostait à des allégations du PQ concernant le recul du français au Québec, Mme St-Pierre a soutenu qu'il ne fallait pas agir précipitamment pour trouver une solution définitive qui permettra de contrer les écoles passerelles.
«Nous travaillons toujours sur ce dossier là, a-t-elle dit lors d'une entrevue. C'est un robinet qu'il ne faut pas rouvrir. Il a été fermé avec la loi 104 mais elle a été invalidée par la Cour suprême.»
Mme St-Pierre a rappelé que la loi 104 s'appliquait encore jusqu'en octobre, ce qui lui laisse le temps d'agir.
«C'est un dossier sur lequel on travaille très fort, on travaille sérieusement et il faut arriver avec une solution qui va tenir la route», a-t-elle dit.
La Société Saint-Jean-Baptiste doit dévoiler jeudi la programmation d'un grand rassemblement prévu dimanche à Montréal, durant lequel des artistes et des personnalités dévoileront une nouvelle stratégie pour lutter contre le jugement de la Cour suprême.
Mme St-Pierre a affirmé qu'elle attendra de voir l'ampleur du rassemblement avant de conclure qu'il témoigne de l'humeur de l'opinion publique face à ce dossier.
«On va voir qui va être là et combien ça va attirer de personnes, a-t-elle dit. Je ne commenterai pas une manifestation avant qu'elle ait lieu.»
Par ailleurs, Mme St-Pierre a défendu le bilan de son gouvernement et de ses efforts de promotion du français, notamment à Montréal, où le PQ s'inquiète du pouvoir d'attraction de l'anglais.
La ministre a reconnu qu'il existe une tendance à la baisse quant à l'utilisation du français sur l'île de Montréal mais il faut selon elle développer «la fierté de bien parler français», entre autres initiatives.
Selon Mme St-Pierre, les jeunes doivent être particulièrement ciblés de manière à améliorer leur orthographe.
«Il faut travailler très, très fort pour faire en sorte que les jeunes aient un français qui s'améliore et soit impeccable», a-t-elle dit.
Le porte-parole péquiste en matière de langue, Pierre Curzi, a distribué mercredi une étude de 85 pages qui, selon lui, démontre une croissance plus élevée du nombre de personne choisissant l'anglais comme langue d'usage à Montréal et dans les banlieues.
Selon M. Curzi, si la tendance se maintient, 43 pour cent de la population montréalaise aura le français comme langue maternelle en 2016.
M. Curzi a affirmé qu'il souhaitait lancer un débat avec ces constats, obtenus à partir des chiffres de plusieurs études qui ont été colligées.
«Je veux rendre tout le monde conscient du portrait de la situation et que ça soulève un débat pour savoir si on accepte ça ou pas», a-t-il dit.


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