Loi 104 sur les écoles passerelles - Les anglophones veulent se faire entendre

«Le réseau anglophone ne causera pas de tort au réseau francophone»

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En perte de clientèle, les écoles anglophones craignent plus que jamais leur disparition. C'est dans un véritable cri du cœur que quatre commissions scolaires anglophones du Québec ainsi que des associations et des comités de parents ont réclamé d'avoir voix au chapitre dans la révision de la loi 104 interdisant les écoles passerelles.
«La communauté reconnaît qu'on a un problème et souhaite envoyer le message que comme communauté anglophone, on veut que le gouvernement reconnaisse nos droits et prenne le temps de nous écouter. C'est la moindre des choses!» a lancé hier en conférence de presse Angela Mancini, présidente de la commission scolaire English Montreal.
Il ne s'agit pas ici de toucher à la loi 101 pour permettre par exemple aux francophones de fréquenter les écoles anglophone,s note-t-elle. «La langue française est là. On l'apprend. Le réseau anglophone ne causera pas de tort au réseau francophone. C'est plutôt une richesse que d'avoir les deux dans la province», a-t-elle insisté.
La Cour suprême ayant jugé inconstitutionnelle la loi 104, le gouvernement a jusqu'au mois d'octobre pour décider ce qu'il fera de ces établissements privés non subventionnés qui donnaient le droit à des élèves qui les fréquentaient pendant un an d'intégrer le réseau des écoles anglaises.
Malgré les rumeurs qui laissaient entendre le contraire, la ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, a déclaré il y a trois semaines que le recours à la clause dérogatoire est toujours parmi les options envisagées. On s'attend à ce que le gouvernement dépose sous peu un projet de loi ou entreprenne des changements réglementaires à la loi 104.
Tous unis pour la cause
Hier à l'école Nesbitt du quartier Rosemont, la communauté anglophone a ainsi voulu montrer qu'elle était bien soudée et que ses membres étaient déterminés à se battre pour la cause. Dans une offensive sans précédent, les représentants de quatre commissions scolaires anglophones ainsi que des comités de parents et des associations des écoles indépendantes et des commissions scolaires anglophones sont venus tour à tour au micro pour dénoncer l'hostilité à leur égard et implorer le soutien de Québec.
«Restreindre l'accès aux écoles anglophones publiques va non seulement les décimer, mais ça va aussi enflammer le débat linguistique dans cette province», a déclaré Moira Bell, présidente de la commission scolaire Riverside. «Nous sommes ici aujourd'hui pour nous assurer de conserver ce précieux droit pour les générations futures et de protéger l'accès à nos écoles anglophones», a affirmé Steve Bletas, président de la commission scolaire Sir Wilfrid Laurier.
La présidente de l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec, Debbie Horrocks, a dit avoir déjà fait connaître plusieurs solutions à la ministre de l'Éducation, notamment de faire passer de une à deux le nombre d'années de fréquentation d'une école privée anglophone requis pour aller dans une école publique anglophone. Selon elle, le gouvernement aura la difficile tâche de trouver «le juste équilibre entre la protection et la promotion du français et la stabilité et la sécurité du réseau des écoles publiques anglophones».
Hier, un sondage Léger Marketing-The Gazette révélait qu'à la question «Est-ce que les Québécois, incluant les francophones, devraient avoir accès aux écoles de langue anglaise s'ils le désiraient?» 87 % des anglophones interrogés ont bien sûr répondu oui, de même que 61 % de francophones interrogés.


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