Écoles privées: musulmans et catholiques réclament le même traitement

Écoles privées juives

Les réactions sont nombreuses et tranchées au lendemain de l'annonce dans les médias de la décision du gouvernement Charest de financer à 100 % des écoles privées juives.
Si cette décision du gouvernement Charest en a fait bondir plus d'un, dans les communautés ethniques et religieuses du Québec, on se réjouit de cette annonce.
En effet, selon le quotidien Le Devoir, le président du Conseil musulman de Montréal, Salam Elmenyawi, s'est dit très intéressé par ce financement des écoles privées confessionnelles par Québec. Le président du Conseil musulman a ajouté toutefois qu'il espérait que Québec fasse preuve de la même ouverture face aux autres communautés que celle qu'il a démontrée à l'égard de la communauté juive de Montréal.
Même son de cloche à l'Association des parents catholiques qui accueillent également cette décision du ministre comme une opportunité d'accroître le financement de leurs écoles privées. « Lorsque les chrétiens québécois présenteront la même demande, pour les mêmes raisons, nous souhaitons qu'ils soient écoutés aussi respectueusement » a déclaré au Devoir la président de l'association, Jeanne Chevrier.
Tollé dans les écoles publiques et chez les partisans de la laïcité
Dans les milieux scolaires publics on dénonce fermement ce financement accordé aux écoles privées alors que Québec peine à financer convenablement son réseau d'écoles publiques.
Chez les partisans de la laïcité dans les écoles, on considère cette intrusion subventionnnée par l'État des écoles confessionnelles dans des commissions scolaires publiques comme un recul important.
De quoi s'agit-il exactement?
Toutes ces réactions font suite à la décision du gouvernement du Québec, en décembre dernier, d'accorder à des écoles privées juives de Montréal les mêmes subventions que reçoivent les écoles publiques laïques, soit 5200 $ par élève. En règle générale, les écoles privées ne reçoivent pas plus de 60 % des subventions publiques versées à l'école publique.
En retour de ce financement, les écoles privées juives doivent s'associer à une commission scolaire publique pour élaborer des projets d'échanges d'étudiants et de perfectionnement des enseignants. La commission scolaire prélèvera pour sa part 10 % de la subvention à titre de frais de gestion.
Cinq écoles ont déjà signé des ententes
Selon Le Devoir, cinq écoles privées juives ont déjà signé une telle entente avec la commission scolaire francophone Marguerite-Bourgeois. Deux autres pourraient s'associer sous peu à la Commission scolaire anglophone Lester-B.-Pearson.
En tout, une quinzaine d'écoles juives de la Fédération de l'appel juif unifié et de l'Association des écoles juives (7000 élèves) pourraient se prévaloir de ce type de partenariat.
Ces écoles restent privées, malgré la subvention
Malgré l'octroi de cette subvention importante du gouvernement québécois, ces écoles demeureront totalement privées. Toutefois, elles ne pourront plus exiger de frais de scolarité aux parents pour l'enseignement des matières qui font partie du programme du ministère de l'Éducation.
Le ministre s'explique
Le ministre de l'Éducation, Pierre Reid, qui a fait l'annonce de programme le 7 décembre dernier lors de la réouverture de la bibliothèque de l'école Talmud Torah Unis de Montréal, incendiée par des vandales l'an dernier, a justifié sa décision par la crainte de voir se produire de tels incidents à caractère haineux. Le ministre craindrait de voir se développer une incompréhension entre les groupes qui forment la société québécoise, particulièrement à Montréal.
Le ministre de l'Éducation, Pierre Reid, justifie cette subvention
Interrogé sur le précédent que pourrait représenter sa décision, il affirme que si une demande d'association provenant d'une école privée repose sur le seul critère religieux, elle sera automatiquement rejetée. Il faut que les demandes d'association (et donc de financement à 100 %) soient faites sur des bases culturelles ou communautaires, pour favoriser le rapprochement entre les groupes de la société, poursuit le ministre.


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