Québec doit reculer

Écoles privées juives

mercredi 19 janvier 2005
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Afin d'éviter que la controverse sur le financement des écoles juives n'entraîne une succession d'effets pervers, dont la détérioration des relations entre les Québécois d'origine juive et la majorité, le gouvernement Charest doit revenir sur sa décision d'accroître le financement des écoles privées juives.
Le vote défavorable pris hier soir par les commissaires de l'une des commissions scolaires concernées lui donne une occasion rêvée de reculer sans perdre complètement la face.
Le chef de l'opposition, Bernard Landry, l'a fort bien dit: " Que ce soit sous l'angle de l'intégration et des échanges interculturels, du financement de l'école privée ou encore de la laïcisation de notre système d'éducation, cette décision est insensée et inéquitable. Le gouvernement a ouvert une véritable boîte de Pandore. "
Les explications données par le premier ministre n'ont convaincu personne. M. Charest a insisté sur le fait que le financement accru visait à faciliter l'intégration des élèves de ces écoles à la société québécoise. Comme tous ceux qui ont dénoncé cette décision, nous sommes évidemment tout à fait favorables à l'objectif; c'est le moyen que nous trouvons particulièrement mal choisi. Comment le gouvernement peut-il justifier de bousculer, sans crier gare, des politiques établies depuis nombre d'années en matière de déconfessionnalisation de l'école et de financement de l'enseignement privé?
Si l'État québécois veut encourager financièrement les écoles de différentes communautés à organiser conjointement des concours d'art oratoire, des visites au Musée de l'Holocauste ou des échanges de livres, rien ne l'empêche de le faire. Toutefois, on voit mal pourquoi la participation d'écoles privées à de telles activités justifie que leur budget soit presque doublé.
Si le gouvernement maintient sa décision, la controverse finira évidemment par se calmer. Mais elle aura laissé des marques qui risquent d'empoisonner bien des débats au cours des prochains mois. Chaque fois que le gouvernement dira non à une demande de fonds supplémentaires, on entendra: " Pourtant, vous en aviez pour les écoles juives! " Dans certains cas, le commentaire camouflera mal un antisémitisme latent. Mais de façon générale, ces propos traduiront simplement un sentiment d'injustice parfaitement compréhensible. Le danger, c'est que ce sentiment se transforme lentement, imperceptiblement en grogne contre la communauté juive elle-même. Et que pour cette raison, les efforts de rapprochement, en effet essentiels, tournent court.
C'est pourquoi Québec doit renoncer à cette décision. Un tel revirement suscitera de la déception au sein de la communauté concernée. Mais compte tenu du risque de ressac qu'ils constatent aujourd'hui, certains Juifs québécois en seront plutôt soulagés. Laisser tomber l'idée des écoles associées ne doit pas signifier l'abandon du principe des projets communs. Au contraire, Québec devrait prendre acte de la volonté des commissions scolaires et des écoles juives de travailler ensemble, et offrir son appui financier aux projets spécifiques qui lui seront présentés.
Pour ce qui est d'un lien éventuel entre les dons versés au Parti libéral par des membres de la communauté juive et la décision relative aux écoles privées juives, il serait bien imprudent de sauter aux conclusions à partir de ce qui n'est, jusqu'à preuve du contraire, qu'une coïncidence.

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André Pratte878 articles

  • 308 190

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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