En réponse à l'article de Richard Gervais :

« Quittons l’imploration pour la politique »

Tribune libre

Bonsoir Richard,

Je suis heureux que [mon texte->25883] ait suscité une telle réaction de votre part, contribuant, je l’espère, à garder le débat ouvert.

Je crains, par contre que vous n’ayez pas bien lu, ou bien compris l’esprit de ma démarche.

Comme le titre de mon texte l’indique, « Au front, salariés de l’indépendance! » je crois que je suis en droit comme contribuable québécois et comme militant indépendantiste de demander poliment, mais fermement aux 99 élus « souverainistes » de se mettre au travail pour « réaliser un plan menant le Québec à son indépendance ». En quoi mon appel est-il « de l’imploration sempiternelle », « une imploration pieuse, de la rêverie compensatoire »? À quel endroit dans mon texte est-ce que je « supplie (les 99 députés) d’y consacrer leurs lundis et mardis? »

Ce qui me désole un peu, c’est que [vous me répondez->25920] en essayant de ridiculiser ma démarche comme si j’étais un étudiant du secondaire sans aucune expérience politique alors que vous savez bien que c’est tout le contraire et que bien qu’on soit à peu près du même âge, j’ai plus d’expérience que vous en politique et en organisation.

Vous êtes renversé et vous tentez de discréditer mon appel à la mobilisation parce que je n’ai pas présenté dans le texte le Plan pour réaliser l’indépendance. J’ai dit : « Le Plan aurait été élaboré en étroite collaboration avec les autres organisations indépendantistes. Je ne m’attarderai pas sur le défi d’en arriver à un consensus au sujet de ce Plan, mais plutôt sur la force d’un tel mouvement et sur les objections qui pourraient vous effleurer l’esprit. » Je ne me suis donc pas attardé au Plan parce que je voulais mettre l’accent sur le fait que les « salariés » qui sont élus comme « souverainistes » doivent travailler activement à la réalisation de l’indépendance; c’est pour ça qu’ils sont payés. De là le titre : « Au front, salariés de l’indépendance! » Aussi, je crois que les leaders des organisations indépendantistes sont suffisamment nombreux, intelligents et capables de travailler ensemble pour assumer cette tâche d’élaborer un Plan, de le présenter aux militants indépendantistes, de le soumettre à la discussion et de tenter d’en dégager un consensus afin de le réaliser.

Je suis surpris que vous ne trouviez pas intéressante l’idée que « 554 pédagogues de l’indépendance pourraient oeuvrer à réaliser le Plan de l’indépendance! » Toute personne ayant de l’expérience en organisation politique et communautaire sait qu’une telle petite « armée » de militants peut produire un effet d’entraînement surprenant!

Vous me demandez aussi : « À quoi devraient-ils donc consacrer le reste de leur semaine, d’après vous (les députés)? » Surprenante question! Réponse évidente! À vaquer à leurs tâches habituelles de député en acquérant le goût de toujours y mettre la touche « favorisant l’accession à l’indépendance nationale. »

Vous dites « Promouvoir l’indépendance, on veut bien. On veut même beaucoup. Mais ça reste des paroles creuses, de la bouillie pour les chatons si ça ne veut pas dire une action organisée en vue de faire voter par l’Assemblée nationale la loi déclarant cette indépendance ». Premièrement, je n’ai jamais employé l’expression « promouvoir l’indépendance » mais plutôt « réaliser un plan menant le Québec à son indépendance ». Je suis plutôt d’accord avec votre idée « de faire voter par l’Assemblée nationale la loi déclarant cette indépendance. » Et si le Plan pour réaliser l’indépendance comprenait cette idée?

Vous dites qu’il faut : « rompre avec les ronflardises compensatoires sur la « promotion de la souveraineté », l’« actualisation de l’argumentaire », le « pays à venir » et autres creux blablabla dont on amuse les troupes ». Je comprends votre frustration. Moi aussi, je suis souvent frustré avec l’immobilisme actuel, mais vous devriez savoir comme ex-professeur d’université que beaucoup de jeunes du secondaire, du cégep, de l’université et du monde du travail n’ont aucune idée de plusieurs enjeux vitaux reliés à l’indépendance nationale, connaissant peu ou pas leur histoire nationale. Que vous soyez d’accord ou pas, l’accession à l’indépendance passe également par de l’information, de l’animation, de la pédagogie. Vous savez bien que depuis 1995, c’est le désert à cette enseigne!

Enfin, vous dites : « Invitons-les donc (les élus souverainistes) à rallier le Parti indépendantiste! » C’est peut-être une bonne idée, mais il faut tenir compte du fait que la poignée de personnalités connues qui se sont jointes à ce Parti n’a pas persévéré plus de six mois dans cette formation politique? Vous savez, et je sais pour avoir été près de sa direction que pour avoir un avenir, ce jeune Parti indépendantiste devra effectuer de sérieuses remises en question!

En espérant que cette réponse clarifiera certains de vos malaises au sujet de mon appel : « Au front, salariés de l’indépendance! »

P.-S. Je n’ai jamais prétendu que ma démarche provoquera une entrée soudaine et massive de « salariés souverainistes » dans « l’armée de l’indépendance »! Mais, on ne pourra pas dire que je n’ai pas essayé!


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2010

    À Philippe qui a écrit le 4è commentaire, je suis entièrement d'accord avec vous; c'est la seule façon de faire bouger les choses. Donner un chèque en blanc à un parti politique à tous les 4 ans, ça donne les résultats qu'on voit présentement avec Charest et sa gang de pillards.
    André Gignac des Laurentides le 25/2/10

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2010

    Salut, je crois qu'il est grand temps de mener une action politique au delà de la démocratie. L'action politique nationaliste ne doit pas se résumer à voter pour un parti indépendantiste, et chercher à convaincre les nationalistes mous de la justesse de notre cause. La démocratie véritable est une utopie, il est grand temps à l'instar du défunt FLQ, des Patriotes, du RRQ, de la milice patriotique québécoises, d'organiser des actions politiques stratégiques pour favoriser notre marche vers l'indépendance. À quand une manifestation monstre au royaume de Sagard ou sur le terrain privé de John James Charest. A quand une manifestation monstre pas seulement pacifique et devant le parlement, mais qui decide par volonté et force du nombre à pénétrer dans le parlement pendant que la session parlementaire est en cour. je sais je dois rever, car peu de Québécois sont de véritable patriote et sont pret a faire de la prison pour la libération de notre peuple.
    Philippe

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2010

    Vous avez raison monsieur Perry!
    Plusieurs militants et militantes ont goûté à la suffisance et à la condescendance des gens du PI par le passé. Certains devraient faire un acte d'humilité. Je ne nommerai personne. C'est de cela qu'il est question lorsque je parle de gros égos. Ces gens-là n'aiment personne à part eux! Je me méfie des individus qui prétendent détenir la seule vérité. Cela sent le sectarisme!

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2010

    La lutte pour la souveraineté fut menée depuis plus de 40 ans par les politiciens avec les résultats que nous récoltons aujourd'hui. Un débat mené avec les mêmes faces, les mêmes idées perdantes et les mêmes institutions (PQ, BLOC, MQF, MNQ etc) Nous avons le résultat suivant: Une désaffectation totale des militants de 50 ans et plus et une fragmentation en dizaines de groupuscules qui se font la guerre sur le terrain avec des petits colonels aux égos gigantesques.
    Je suis dur, mais c'est la triste réalité! On assiste au cour des dernières années au concours pour savoir qui est le plus souverainiste. On organise des dîners, on se remet des médailles du patriote de l'année. On s'auto-congratule mutuellement!
    CELA A ASSEZ DURÉ!
    Il nous faut maintenant retomber sur nos jambes. Il nous faut revenir à la case départ. La case départ; c'est d'aller sur le terrain pour parler d'indépendance nationale à nos concitoyens avec un discours neuf et des têtes nouvelles dans un mouvement rassembleur qui a les mains propres.
    Les québécoises et les québécois se méfient pour mille raisons et ils n'ont pas tort!

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2010

    Bonjour monsieur Le Gal,
    Rien ne sert de perdre ni énergie ni temps avec l'auteur auquel vous vous attardez, lorsqu'en dehors de notre petite chapelle il ne peut y avoir ni espoir ni salut, on comprendra assez rapidement que le dialogue avec des gens se prétendant unique intendants de la vérité est impossible.
    Je vous parle à partir d'expériences vécues et bien malheureuses.