Et l’Indépendance du Québec dans tout ça? Le devoir de cohérence

Un peu plus de cohérence de la part des ténors indépendantistes ne serait pas superflue. Une gouvernance nationale n’est possible qu’à la condition que le Québec devienne un État indépendant de langue française.

PQ - gouvernance nationale<br>Conseil national 14-15 et 16 mars


Qu’est-ce que l’Indépendance? C’est mettre un terme à notre état de
dépendance. C’est la capacité à nous autodéterminer. C’est la capacité de
nous gouverner nous-mêmes. C’est d’être responsable de nos réussites comme
de nos échecs. C’est la capacité à prendre en mains notre destinée. C’est
se donner un État plein et entier. C’est la liberté de notre Nation! Sans
un État fort, une nation ne survit pas.
Nous assistons présentement à un débat byzantin entre référendistes et
tenants de gestes de fausses ruptures avec le régime fédéral. Il y a de
quoi semer la confusion et le doute dans les esprits des électeurs quant à
la capacité réel du Parti québécois de réaliser un jour l’Indépendance du
Québec.
Or, voilà : la direction péquiste veut-elle vraiment réaliser
l’Indépendance du Québec? L’histoire récente depuis le référendum volé de
1995 nous enseigne plutôt le contraire. En effet, la volonté de monsieur
Parizeau de faire du Québec un pays n’a pas été relayée par messieurs
Bouchard, Landry et Boisclair. Ces derniers ont préféré adopter une
position attentiste et étapiste malsaine et viciée. Résultat : plus de la
moitié des indépendantistes, depuis 2003, ne votent plus pour le PQ.
Maintenant madame Marois indique qu’elle entend poser des gestes de
souveraineté tout en respectant le cadre constitutionnel canadien, se
rangeant ainsi aux arguments avancés par monsieur Larose. Plutôt que de
proposer l’Indépendance comme solution aux Québécois dès les prochaines
élections, elle confirme que le PQ se contentera de mesures
affirmationnistes en attendant un référendum qui aura possiblement lieu
dans la semaine des quatre jeudi ou quand les poules auront des dents.
D’ici là, le projet d’assimilation de Lord Durham continuera de faire son
œuvre. Bien qu’on ne puisse accuser madame Marois d’être inconséquente
depuis son couronnement de juin dernier, force est d’admettre que ce
qu’elle propose est à des années lumières de l’Indépendance.
En effet, ces fameux gestes de souveraineté ne rompent aucunement avec le
régime qui nous enferme, entretient notre dépendance et nous empêche de
nous exprimer librement sur la scène internationale. Pourtant, à l’heure de
la mondialisation anglo-saxonne débridée, il s’avère impérieux que le
Québec puisse parler de sa propre voix, sans l’entrave d’Ottawa, afin de
défendre les intérêts de notre Nation au sein des forums internationaux
tels l’OMC, l’UNESCO et l’ONU. Le Québec doit pouvoir négocier lui-même,
sans l’ingérence d’Ottawa, les traités internationaux qui ont un impact
significatif sur l’avenir de notre économie, de notre culture au sens large
et de notre environnement.
Les capitalistes néolibéraux menacent notre système de gestion de l’offre
qui représente 50% de nos revenus agricoles. Ces mêmes capitalistes
néolibéraux aimeraient bien privatiser nos systèmes publics d’éducation et
de santé qui favorisent une meilleure égalité des chances et une meilleure
justice sociale afin de s’en mettre plein les poches au détriment d’un
appauvrissement de notre peuple. Quant aux négociations post-Kyoto, le fait
de dépendre d’Ottawa nous coûte très cher, nous qui pourtant sommes
d’accord avec cet accord international visant l’amélioration de la qualité
de notre environnement.
Malheureusement, les gestes de souveraineté proposés par madame Marois ne
permettront pas au Québec d’avoir son mot à dire dans tous ces domaines.
C’est Ottawa qui déterminera encore une fois notre avenir national. À voir
ce que le fédéral a fait de Kyoto pour servir les intérêts des pétrolières
de l’Alberta, l’avenir ne peut que nous inquiéter. En agriculture, il est à
prévoir qu’Ottawa utilisera la gestion de l’offre québécoise comme monnaie
d’échange à l’OMC afin de protéger les intérêts des producteurs de blé des
prairies. À l’UNESCO, le strapontin dont se réjouit monsieur Charest ne
pourra jamais remplacer la voix d’un Québec indépendant qui n’aurait que
les intérêts de la Nation québécoise à promouvoir. Quant aux négociations
sur l’après-Kyoto, Ottawa, confronté à des intérêts pancanadiens divergents
ne peut prétendre défendre notre Nation avec la même ferveur que Québec
pourrait le faire. La position anti-environnementale du gouvernement
fédéral à Bali illustre parfaitement cet état de fait.
Tant et aussi longtemps que nous ne romprons pas définitivement le lien de
dépendance avec Ottawa, il nous sera impossible en tant que Nation de
définir entièrement notre avenir, condition essentielle à notre plein
développement économique, social et culturel. Aussi, la guerre en
Afghanistan illustre parfaitement le coût de notre enfermement dans le
Canada et de notre inexistence sur la scène internationale. L’Indépendance
de notre Nation vaut le coup, ne serait-ce que pour rapatrier nos soldats
québécois à la maison, eux qui meurent inutilement dans une guerre
insensée.
Le débat actuel au sein de la mouvance péquiste occulte cette réalité.
C’est carrément inacceptable. La seule façon d’être entièrement responsable
de notre avenir consiste en la création d’un État du Québec indépendant.
C’est ce que le Parti indépendantiste proposera aux Québécois dès la
prochaine élection. Le PI, c’est le choix électoral de l’Indépendance. Nous
entendons mettre un terme à l’attentisme et à l’étapisme péquistes en
proposant une démarche légitime, légale et démocratique : la voie
électorale.
Dès qu’une majorité de députés indépendantistes sera élue à l’Assemblée
nationale, nous procéderons à la Déclaration d’Indépendance et à l’adoption
d’une Constitution provisoire d’État du Québec indépendant. Ensuite,
l’Assemblée nationale mettra sur pied une assemblée qui, à la suite de
consultations populaires, élaborera un projet de Constitution permanente
lequel sera soumis au peuple par référendum. Ainsi, l’entrave d’Ottawa sera
annihilée et le Québec pourra enfin enter en relation sur une base
d’égalité avec toutes les nations libres du monde. Notre infantilisation
cessera enfin. Seul un État du Québec indépendant fort peut préserver notre
Nation des dérives de la mondialisation néolibérale et assurer la pérennité
de notre langue, de notre culture et de notre identité. Afin d’améliorer
notre niveau de vie et notre qualité de vie, nous devons nous gouverner
nous-mêmes en adoptant toutes nos lois, en prélevant tous nos impôts, en
signant et en ratifiant nous-mêmes les traités internationaux et en nous
exprimant librement sur la scène internationale.
Les gestes de souveraineté proposés par madame Marois ne sont en fait que
des mesures faussement nationales qui ne font que confirmer notre statut
d’éternels minoritaires dans un Canada anglicisant. Les projets de Loi sur
l’identité et de Constitution provinciale n’y changeront rien. Pire, le
projet constitutionnel de monsieur Turp risque de confirmer notre adhésion
à la Constitution canadienne de 1982 que tous nos gouvernements ont depuis
refusé de signer. Ainsi, le gouvernement des juges nommés par Ottawa
continuera d’invoquer la Charte canadienne des droits et libertés afin de
charcuter les lois québécoises qui définissent ou définiront ce que nous
sommes. Sans la véritable rupture confirmée par la Déclaration
d’Indépendance, ces gestes de souveraineté subiront le même sort que la
Charte de la langue française.
D’ailleurs, monsieur Camille Laurin, père de la Loi 101, disait avec
justesse en 1977, que cette loi deviendrait progressivement inefficace sans
la réalisation rapide de l’Indépendance du Québec. L’histoire lui a donné
raison. Trente ans après l’adoption de la Charte de la langue française,
plus de la moitié des nouveaux arrivants choisissent le Cégep anglais et
vivent en anglais à Montréal. Notre incapacité à sortir du cadre canadien
fait en sorte que les nouveaux arrivants s’intègrent à la nation d’à côté
sur notre propre sol. Ottawa instrumentalise l’immigration afin de nous
folkloriser. Cette réalité révoltante doit cesser!
Nous ne devons plus nous accommoder d’Ottawa, mais le congédier en
déclarant l’Indépendance dès la victoire électorale du Parti
indépendantiste à la majorité des sièges, et ce, dans le respect des règles
démocratiques de notre système électoral et de notre régime parlementaire
québécois. Un gouvernement majoritaire a l’obligation de réaliser
l’entièreté de son programme. Puisque le Parti indépendantiste proposera
l’Indépendance du Québec comme première priorité nationale, alors il
procédera à la Déclaration d’Indépendance si une majorité de députés
indépendantistes est élue. L’urgence de la situation exige que l’on cesse
d’avoir peur d’offrir aux Québécois le choix électoral de l’Indépendance!
Le débat surréaliste actuel au sein de la mouvance péquiste doit donc
cesser. L’Indépendance du Québec ne saurait souffrir de ce débat stérile et
contre-productif entre les référendistes et les affirmationnistes. Ces deux
branches de l’étapisme péquiste retardent indument l’avènement du pays du
Québec. Non seulement ce débat repousse l’Indépendance aux calendes
grecques, mais il embrouille davantage les Québécois. Il pourrait même être
fatal à la cause en discréditant pour toujours le mouvement national. Ce
cirque doit se terminer. D’ailleurs, pour paraphraser monsieur Parizeau,
les étapistes n’ont aucunement l’intention de réaliser l’indépendance du
Québec.
Les indépendantistes ne veulent pas rejouer dans la sinistre farce d’un
troisième référendum qui permettrait à Ottawa de nous voler une seconde
fois. Ils ne sauraient non plus se contenter d’un peu plus de souveraineté
interne dans le Canada. Ils attendent d’un parti qu’il réalise
l’Indépendance du Québec une fois qu’il se retrouve aux commandes d’un
gouvernement majoritaire. C’est ce que le Parti indépendantiste entend
faire une fois élu à la majorité des sièges. Rien ne vaut la clarté, la
franchise, l’honnêteté et la transparence. Le PI fait confiance à
l’intelligence des Québécois. Si ces derniers le portent au pouvoir avec
une majorité de sièges, il réalisera ce pour quoi il aura été élu :
déclarer l’Indépendance du Québec, seul véritable geste de rupture. Le
Canada a été fondé sans référendum. Le Québec peut donc devenir un État
indépendant en le déclarant.
Un peu plus de cohérence de la part des ténors indépendantistes ne serait
pas superflue. Une gouvernance nationale n’est possible qu’à la condition
que le Québec devienne un État indépendant de langue française. Toute autre
gouvernance ne peut être que provinciale. Aux prochaines élections
générales, le PQ et l’ADQ réclameront à divers degrés un peu plus de
pouvoirs pour la province de Québec. Le PLQ se contentera du statu quo. Le
PI, lui, proposera le contrôle de tous les pouvoirs d’un État normal. Les
Québécois auront donc enfin la possibilité de choisir l’Indépendance par la
voie électorale. Tous les Québécois voulant que le Québec devienne un pays
normal sont invités à participer à la construction du Parti
indépendantiste. Les forces libératrices résident dans le peuple, le PI
entend les canaliser afin que le Québec puisse enfin voler de ses propres
ailes.
Éric Tremblay

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