Ce qu’il y a de bien avec la question de l’indépendance du Québec c’est qu’il ne saurait y avoir de choix entre la raison ou la passion, car les deux sont omniprésents.
En effet, avoir un pays c’est aussi bien une question de raison, une évidence, que de passion, d’amour.
Mais, nous reparlerons de cela un peu pus tard, car aujourd’hui, avec ce scrutin, ce n’est pas l’indépendance du Québec qui est à l’ordre du jour. Ce qui importe dans l’immédiat, c’est ce que nous pouvons faire le 19 octobre.
La semaine passée, j’ai dit ce que j’attendrais des deux chefs de l’opposition si je demeurais dans une autre province canadienne. Mais, pour moi, résident du Québec, ce n’est pas tout à fait la même situation.
Nous, Québécois, sommes confrontés à un dilemme cornélien et dans cette élection cela me paraît plus inquiétant que jamais.
Depuis quelques années, j’ai, à plusieurs à plusieurs occasions exprimé mon incompréhension face à la stratégie indépendantiste, notamment lors de ma démission de l’exécutif du Parti québécois du comté de Vannier.
Il me semble que nos leaders, ces aspirants à la patrie du Québec, s’enfoncent de plus en plus dans une réelle impasse. Déjà l’élection fédérale de 2011 a amputé cruellement notre idéologie de ses espérances.
Qu’en sera-t-il de celle-ci ? Pourrons-nous nous éloigner de notre destin d’humiliés historiques ? Probablement. Mais nous devons unir nos forces, nous devons envoyer à tous les Québécois un message d’unité et d’affirmation patriotique, un réel message d’espoir.
Nous avons au parlement canadien un authentique représentant du Québec, le Bloc québécois. Tous les autres partis sont fédéralistes et considèrent que le Québec est une province comme les autres.
Nous savons que quelques soient les résultats au soir du 19 octobre nous n’aurons aucune prise sur notre futur. Notre représentation à Ottawa sera essentiellement symbolique. Elle sera la conséquence d’un vote idéologique, d’un vote d’affirmation. Serons-nous effectivement toujours vivants. Il n’en tient qu’à nous Québécois.
Alors, que faire ? Comment voter ?
Tout d’abord il convient d’affirmer fortement, " notre ras le bol " de ce parti antidémocratique, notre rejet des conservateurs de Monsieur Harper, en les renvoyant dans leur terre bitumineuse.
Pour ce faire, dans les cinq (5) circonscriptions* détenues par les conservateurs, nous indépendantistes et nationalistes québécois, quel que soient notre allégeances partisanes sur la scène provinciale, nous devrions voter, pour le représentant du parti arrivé second en 2011 et, dans tous les cas, c’est le NPD. (Vous avez le droit de vous pincer le nez)
Ensuite dans sept circonscriptions (7) ** c’est le NPD qui a devancé les conservateurs. Nous avons ici l’opportunité de poser un très fort geste d’affirmation démocratique. Les partis indépendantistes devraient se retirer de la lutte et laisser la place au NPD et les électeurs de ces circonscriptions devraient, à nouveau, réélire le NPD. (Dur, dur, mais c’est pour la démocratie)
Dans Mont-Royal, c’est le NPD qui devrait aider le libéral à consolider son élection en se retirant, à son tour de la course. (ne vous en faites pas il ne le fera pas)
Je sais, ma vision dans ce vote n’est pas dans l’orthodoxie politique, mais elle est indépendantiste et démocratique.
Voilà en ce qui concerne l’élection du 19 octobre.
Si vous me le permettez, je m’autorise une autre suggestion.
Et si ce suffrage fédéral devenait, pour nous indépendantistes, une opportunité extraordinaire d’affirmation patriotique et qui, en plus, nous permettrait de faire une évaluation de la vigueur de l’option indépendantiste.
Nous pourrions procéder selon les modalités des pétitions publiques.
Je rêve, mais on jase.
Nous avons, au Québec, un organisme, OUI Québec, qui a pour objet essentiel :
« De favoriser l’engagement des Québécoises et des Québécois pour réaliser l’indépendance du Québec et de rassembler dans un cadre non partisan l’ensemble des organismes, groupes et personnes favorables au projet d’indépendance du Québec. »
Selon ses statuts OUI Québec peut notamment :
« Mener des campagnes publiques sur des enjeux nécessitant une mobilisation active en défense de l’indépendance du Québec et contre tout rapetissement de la souveraineté populaire des Québécois et Québécoises; »
Quel merveilleux outil !
Je propose donc à cet organisme quelque chose de simple et de très facile à réaliser dans temps éclair. Que, Oui Québec ouvre une page sur son site internet sur laquelle tous les indépendantistes pourront s’inscrire et affirmer leur détermination.
Le libellé de ce message d’affirmation nationaliste pourrait ressembler à ceci :
Moi (votre nom et votre prénom), citoyen du Québec, j’exprime ici ma détermination à avoir un pays indépendant.
J’aspire à ce que mon pays participe pleinement, avec tous les autres pays du monde, à l’évolution d’un monde meilleur.
Aussi, le 19 octobre 2015, par mon vote pour le Bloc québécois dans la circonscription électorale de (nom de votre circonscription électorale), j’entends affirmer pleinement mon soutien à la cause indépendantiste.
Mon message se veut simple et sans ambiguïté.
Je suis bien conscient que pour certaines personnes, il peut être délicat de s’identifier. Un fonctionnaire indépendantiste travaillant pour le gouvernement fédéral (il y en a) subirait probablement des représailles de la part de son employeur.
Je suggère donc que OUI Québec gère ce type de problème.
Pour terminer, je propose que tous les premiers ministres, tous les ministres et tous les députés-ées du parti québécois, élus depuis 1970, montrent l’exemple.
Qu’ils et qu’elles participent à cet exercice pédagogique et s’inscrivent en renouvelant publiquement leur affirmation patriotique.
Mon appel s’adresse également à tous les leaders politiques des partis indépendantistes québécois. L’invitation s’adresse évidemment à tous et à toutes, quelle que soit votre allégeance politique provinciale.
Je renouvelle ce que j’écrivais la semaine dernière : «Ma naïveté ne va pas jusqu’à croire que ce texte fera des vagues. Mais comme je crois encore à la vraie démocratie, j’ose toujours exprimer mes rêves.
Et si nous Québécois, pour une fois, tous et toutes, exprimions, à la face du monde, notre fierté et notre solidarité en attendant le jour ou ensemble… ».
Bon show électoral
*
Beauce
Levis/Bellechasse
Lotbinière/Chutes-de-la-Chaudière
Mégantic/L’érable
Roberval/Lac-Saint-Jean
**
Abitibi/Baie-James-Nunavik-Feyou
Beauport/Limoilou
Charlebourg/Hautre-Saint-Charles
Jonquière/Alma
Louis-Saint-Laurent
Pontiac
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3 commentaires
Gilles Paquin Répondre
22 septembre 2015Voter contre les conservateurs ne fait pas avancer notre cause d'un pouce, d'autant plus que vous suggérez de les remplacer par un NPD aussi fédéraliste et encore plus centralisateur que le parti de Harper. De toutes manières, le NPD a fait le plein de votes au Québec lors des dernières élections et Harper a gagné quand même. Même si les Québécois se pinçaient le nez et donnaient 5 sièges de plus à Mulcair, il ne parviendrait pas à gagner assez de sièges en Ontario pour battre les conservateurs. Enfin, je ne vois aucune raison de voter pour ce Mulcair qui dit le contraire de la vérité lorsqu'il prétend ne pas avoir de position déterminée sur la construction du pipeline albertain ici tout en assurant l'Ouest qu'il n'imposera jamais de limite à l'exploitation des sables bitumineux. Comment savoir si Mulcair ment? Facile, c'est quand ses lèvres bougent.
François Ricard Répondre
22 septembre 2015Pour moi, un véritable indépendantiste démocrate vote selon sa conscience et selon ses convictions.
Le vote "stratégique" est un leurre qu'il faut éviter à tout prix.
J'ose espérer que tous les indépendantistes voteront selon leurs convictions.
Archives de Vigile Répondre
22 septembre 2015Cher Monsieur Pfisterer, permettez moi d'exprimer mon désaccord. La meilleur stratégie est de voter selon ses convictions. Le 19 octobre nous, les indépendantistes, devons appuyer le Bloc Québécois, où que nous soyons. Tout d'abord cela va nous donner le portrait réel de nos forces et l'ampleur du travail qui va suivre. Mais surtout, simplement un petit rappel, beaucoup d'indépendantistes ont voté pour Thomas Mulcair en 2007 pour "stratégiquement" empêcher un libéral d'être élu. Voyez où cela nous a conduit, le génie est sorti de la bouteille et nous devons désormais composer avec lui.
Vous avez probablement raté mon texte du 7 septembre sur ce site où j'exposais toutes les erreurs passées du mouvement indépendantiste. Je vous invite à le lire car il semble que certains indépendantistes s'apprêtent à répéter les mêmes erreurs. Misère...