Et si nous étions racistes?

Les commissaires ont tenté de nous imposer des remords

Tribune libre 2008


La commission Bouchard Taylor sur les accommodements raisonnables n’était
pas une enquête sur le racisme, ni sur l’apport des immigrants à notre
belle société. Elle était une enquête sur les permissions sociales
qu’accordent les Québécois à ceux qui choisissent leur pays, ne l’oublions
pas.
Les commissaires ont tenté de nous imposer des remords et la
responsabilité d’assouplir nos méthodes d’accueil. Bouchard, et surtout
Taylor, parce qu’il est anglophone de formation, se sont posés en juges en
nous faisant la morale.
Et si nous étions racistes?
Vous pensez qu’Outremont serait entourée d’un érouv?
Et que les enfants juifs joueraient librement au basketball dans les
parcs avec leur attriqûre de Juifs?
Vous pensez que le boulevard Saint-Laurent serait envahi de commerces
italiens que nous fréquenterions avec un large sourire?
Vous pensez que les cours d’école ressembleraient à des boîtes de
Smarties?
Vous pensez que le Chinatown posséderait une arche scintillante et
miroitante et que nos petites-filles porteraient des pyjamas chinois?
Si nous étions racistes…
Vous pensez que nous parlerions anglais dans Beaconsfield et Hudson?
Vous pensez que nous dînerions en compagnie de nos collègues arabes au
bureau?
Vous pensez que nous laisserions nos enfants jouer avec les petits
haïtiens dans notre cour?
Vous pensez que nous accepterions les commerces unilingues anglophones
comme Home Sense, Tim Horton, Wall-Mart, Loblaw’s, Second Cup?
Vous pensez qu’on aurait laissé les immigrants voter pour l’avenir de
notre pays en 1995?
Vous pensez qu’on lirait Dany Laferrière, Sergio Kokis et même Alice
Parizeau?
Vous pensez qu’on écouterait seulement palabrer Dany Laferrière?
Si nous étions racistes comme tentent de nous le dire Taylor et Bouchard,
nous serions un peuple triste, ennuyeux, solitaire comme le sont les
Anglais, les Russes et les Américains.
Soyons donc fiers de ce que nous sommes
Un peuple libre doit être fier de ce qu’il est.
Cessons de nous tourmenter : nous sommes le pays le plus ouvert sur le
reste du monde. Probablement beaucoup trop.
Francine Allard

écrivaine
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 décembre 2009

    Je trouve ce texte très intéressant pour différentes raisons que je vais m’efforcer d’expliquer. La première chose qui enlève de la crédibilité à ce texte est l'utilisation du "NOUS", "NOUS LE PEUPLE QUÉBÉCOIS", "NOUS" ne somme pas raciste. Madame Allard, qui vous donne le droit de parler au nom de TOUS LES QUÉBÉCOIS? Je me le demande bien. Vous n'êtes peut-être pas raciste.... mais quand est t'il des autres? (Évidemment, on a tous entendu le fameux commentaire qui dit "il y a des racistes partout". Mais ce n'est pas dans ce sens-là que je pose ma question madame Allard.) Je m'explique alors plus clairement: on dirait que pour vous, la loi(je parle ici de lois écrites, et des lois formées par les normes sociétales) n'ont aucun effet sur les actions des individus en société, car vous parlez comme si les racistes aux Québec pouvaient aller dans les rues et exprimer leurs racismes librement en empêchant par exemple, comme vous le dîtes, les "juifs de jouer librement au basketball dans les parcs avec leur attriqûre de juifs ".(D’ailleurs, je me demande toujours ce que vous appelez attriqûre) C'est bien évident qu'aucun québécois, même raciste, ne courra dans les rues pour exprimer son racisme librement et ouvertement!
    Je ne suis pas en train de dire que le peuple québécois est raciste, je suis SIMPLEMENT en train de critiquer votre texte qui ne semble se baser sur le fait que, comme les minorités ont une certaine liberté, alors le peuple québécois n'est pas un peuple raciste! Franchement, je trouve cela très très incohérent comme analyse. Aussi, vous sembler dire que le Québec est un peuple ouvert aux autres cultures à cause du pourcentage de l'immigration. Vous pensez réellement que les Québécois ont eu une fois dans leur vie la chance de voter pour accepter plus d'immigrants ? La réponse est "non". Le gouvernement du Québec comprend l'importance de l'immigration(on n'a qu'à observer l'effet de l'immigration aux États-Unis, qui soit dit en passent, a le plus haut taux de pourcentage d'immigration madame Allard, et non le Québec comme vous le croyez) Je crois que si on avait demandé la PERMISSION aux Québécois de décider du flux, du taux de l'immigration, ce taux serait un peu plus bas.(On n'a qu'a lire votre dernier commentaire qui dit que "le Québec accepte trop d'immigrants", commentaire que j'ai entendu à mainte et mainte reprise). Alors, s'il vous plaît, votre argumentation ne tient absolument pas debout, premièrement parce que vous parlez au nom du PEUPLE QUEBÉCOIS...vous êtes leur porte-parole. Deuxièmement, vous vous basez sur des preuves qui en fait, n'en sont pas, quand vous parler de la liberté qu'ont les immigrants. Sachez qu'il n'y a aucun Québécois assez sensé, pour aller manifester son racisme ouvertement et ainsi entraver la liberté des immigrants malgré les lois directes(lois écrites dans le droit) et lois indirectes (normes de la société). Vous parlez comme si le fait d’être raciste était un droit!(comme si du jour au lendemain, les Québécois pouvaient tout à coup changer d’idées et enlever les libertés des immigrants), comme si le fait de permettre à un immigrant d’être libre était un avantage et une preuve de « non-racisme ». Troisièmement, votre analyse ne tient pas debout parce que, le taux d'immigration n'est AUCUNEMENT décidé par la population québécoise elle-même. Les États-Unis ont un taux d'immigration immensément élevé, pour des raisons bien spécifiques, qui ne sont décidé aucunement pas les citoyens américains!. Si j'utilise votre logique du taux d'immigration(logique qui ne tient pas debout), je pourrai donc dire que les États-Unis seraient le pays qui compte le moins de racistes au monde ? Je n'en suis pas si sûr.
    (Ce texte est une analyse du texte de madame Allard. Je ne suis aucunement en train de prétendre que le Québec est un peuple raciste, mais plutôt que la tentative du texte de madame Allard qui était de DÉMONTRER que le Québec n’est pas un peuple raciste est une analyse biaisée, faussée.)

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2009

    Ne pas être raciste ou être ouvert ne sont pas des choses qui se déclarent. Ils se prouvent dans toutes les sphères de la vie quotidienne.
    L'ouverture est la capacité qu'on a à donner à l'autre le temps de se parfaire et de nous connaître. C'est aussi la capacité qu'on a à accorder à l'autre la place qu'il mérite selon ses compétences. C'est également la capacité qu'on a à accepter ce que l'autre ne peut pas changer (Accent, Couleur, etc).
    Après avoir fait la France, la Belgique, l'Italie et maintenant le Québec, je me demande parfois si un jour je serai seulement vu qu'à travers mes compétences.
    Pour reconnaître un peuple raciste(ou xénophobe), c'est très simple : il suffit de regarder les travaux qu'occupent les minorités. Si ces derniers sont beaucoup plus présent dans les emplois instables et ... comme :
    gardiennage , ménage, manutention, baby siting, travail du soir, du Week-end ; bref les emplois temporaires et /ou instables
    alors on est incontestablement face à un peuple RACISTE et XENOPHOBE.
    A vous donc de faire votre constat et de m'aider à trouver la bonne réponse.
    Vers un monde où la couleur et la voix seront méconnaissables.
    EPEL

  • Francine Allard Répondre

    22 mai 2009

    Pour les auteurs des commentaires que je viens de lire, sachez que je suis très sensible à vos propos.
    François Munyabagisha et Karine X ; je prèfère les gens qui s'identifient.
    J'ai oublié les Amérindiens, dites-vous?
    On ne peut pas considérer être raciste envers les premières nations, voyons donc.
    Les Amérindiens vivent du rejet, ce n'est pas la même chose. Ils ont été floués par les Sulpiciens et plusieurs, comme ceux de Kanesatake, sont devenus mauvais garçons par manque d'amour, comme dans bien des familles québécoises. Ils se sont lancés dans le crime.
    Dans mon texte, j'aurais pu ajouter: si nous étions racistes, vous croyez que nous irions acheter nos cigarettes, notre marijeanne et nos armes chez les Indiens?
    Je ne l'ai pas écrit car cela aurait voulu dire que je ne considérais pas les Mohawks comme les premiers habitants de ce beau pays.
    Deuzio, il ne faut pas nier que les immigrants ne sont pas exempts de racisme.
    Je connais des familles italiennes qui refusent de considérer les Juifs et des familles juives qui détestent les Québécois de souche qu'ils jugent sans intérêt.
    Par ce texte que j'ai écrit, après dix ans de chroniques sur Internet, j'ai voulu surtout houspiller la commission Bouchard-Taylor qui a tenté de nous faire croire que le peuple québécois était raciste. Ou était-ce justement le contraire?
    Merci de me lire sur Vigile. Mais aussi de lire mes romans.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2009

    Et croyez-vous aussi que les Québécois ne sont pas racistes envers les Amérindiens ? Mais dites-moi, comment avez-vous pu oublier ce groupe ethnique dans vos exemples ?

  • François Munyabagisha Répondre

    8 décembre 2008

    Le racisme n'est pas celui qu'on écrit, qu'on décrit ou dénonce.
    Le racisme est invisible et inconscient. Lorsque un voisin écrivain me dit qu'il est raciste alors qu'il ne sait l'écrire, je lui donne la main et l'invite au bal d'amis. Mais lorsqu'un autre écrit ce qu'il n'est pas, je me méfie. Je ne suis pas raciste, je ne sens jamais le besoin de le dire, de l'écrire, encore moins de le justifier. Donc devrais-je confesser: je suis raciste. Et maintenant que je le sais, je peux me regarder dans le miroir, et apprendre à me soigner. J'en dirais plus, hélas l'espace média est limité pour ce genre d'utilité.

  • Thérèse-Isabelle Saulnier Répondre

    6 décembre 2008

    Ah! Fort bien dit, fort bien exprimé. On ne peut plus clair, et on ne peut plus vrai. Faites circuler!