Tiens toé !

Ou les malheurs d’une chroniqueure vaincue

Tribune libre 2008

Je sors d’un chaos idéologique. Après 1546 chroniques gratuites sur le Matinternet, le nouveau propriétaire Branchez-vous ! m’a invitée à continuer à écrire une chronique d’humeur quotidienne. On m’a offert un mince salaire, mais je n’ai jamais vraiment eu besoin d’être payée pour donner mon opinion. Première semaine, les internautes me répondaient peu mais ils le faisaient gentiment et intelligemment.
Puis, soudain, un ennemi sous plusieurs pseudonymes se mit à l’attaque. Pas de divergences, pas de mésententes, pas de contradictions, mais des chapelets d’insultes inénarrables, attaquant mon pauvre petit C.V., doutant de mon talent d’écrivaine, me traitant d’épaisse, de matante, de trouduc (dois-je ici écrire trouduque ?). Le maelström, l’épouvante, les coups d’épée malgré les menaces du maître toilier. Mony V. ou Fragments sévissait.
Après deux autres semaines, je suis partie. Bon débarras, a rétorqué mon toé. J’ai appris que des hackeurs ont envahi les blogues de différents chroniqueurs.Qui ne respectent pas la nétiquette. Qui disent d’horribles insanités, qui accusent des personnes réelles, qui initient la bisbille parmi ceux qui opinent et leurs lecteurs. L’anomymat et les pseudonymes ne devraient jamais être admis sur les sites comme ici ou Branchez-vous ! Moi, j’avais 15$ par chronique, mais ceux qui ont le double font comme s’ils ne se passait rien. Moi, j’ai démissionné. Froidement. Je n’aime pas ce que le NET est devenu. Je n’aime pas que les internouilles dérapent et qu’on n’y puisse rien. Je n’aime pas la liberté des autres qui peuvent faire s’effondrer les égos parmi les plus forts. Je déteste Internet. Pourtant, j’y suis accro comme de l’air que je respire. J’en ai besoin pour défendre mon intention de créer un pays. J’en ai besoin pour joindre mes lecteurs.
L’anonymat des blogues constitue à la fois une étonnante libération de la pensée, mais en même temps, elle représente le bâillonnement le plus dramatique quand l’ennemi n’a pas à s’identifier. Il devient alors un fantôme maléfique qui tue le génie.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 octobre 2008

    Mme Allard,
    Sans vouloir vous ramener dans l'horreur que vous avez vécu sur Branchez-vous, j'aimerais partager avec les lecteurs de Vigile.net un de vos billets qui a soulevé plusieurs commentaires.
    Il me semble que la lecture de ce billet et des commentaires nous amène a conclure qu'il y avait une lutte idéologique entre vous et vos lecteurs. Vous avez droit à vos opinions mais vous devez accepter que vos lecteurs pensent autrement. Je n'excuse pas les insultes mais reconnaissons que celles-ci fusaient des deux cotés.
    Je me souviens d'ailleurs, au lendemain de votre démission, vous avez participé aux blogues de vos collègues et que vous ne vous geniez pas pour insulter les participants.
    La chimie n'était pas au rendez-vous. Il est également heureux de voir que vos anciens collègues (Henrard, Vanasse, Gladel et Major) ont une habilité particulière à interargir avec les blogeurs. Et avouons le, la variété des échanges, la virulence des propos, la masse d'information échangé font le succès des blogues de Branchez-vous.
    Au plaisir de vous lire ici.
    Sylvain Boucher
    http://allard.branchez-vous.com/2008/08/piquonsnous-tous-en-choeur.html

  • Archives de Vigile Répondre

    9 septembre 2008

    Chère madame Francine Allard,
    Je compatis et déplore votre désistement. J'ai vécu pareil sort ! ( voir le Forum Luc A. - Paul McCartney. La différence entre vous et moi... c'est que j'étais administrateur du site Internet et pouvais intervenir pour faire la discipline... exiger d'agir à visage découvert, exiger la politesse et le vouvoiement... et le débat d'idée contre les attaques disgracieuses personnelles...
    J'ai été surpris de constater qu'une fois ces exigences... exigées, le ton a changé, sans que j'aie à sévir... je n'ai par la suite que supprimé deux interventions transmises après un premier avertissement...
    En fait... il suffirait de peu pour régler le problème... suffit que l'administrateur du site Internet le veuille... comme cela se passe ici dans Vigile...
    Vous avez raison... de telles pratiques sont inadmissibles... d'autant dans les sites Internet d'opinion et de discussions politiques... et... elles peuvent facilement être changées ces pratiques... suffit de le vouloir... Ne pas le vouloir est suspect de connivence avec celles et ceux qui souhaitent brimer la parole citoyenne.
    Comment se fait-il que le site en question n'ait pas pris ses responsabilités à cet essentiel égard ?
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 septembre 2008

    Mme Francine Allard
    Le hasard a fait que j'ai suivi vos dernières chroniques et j'ai lu les anonymes qui vous ont insulté systématiquement jusqu' à votre départ et même après.
    Je sympathise avec vous et vous souhaite la bienvenue sur Vigile en tant que simple participant qui n'a aucun pouvoir sur Vigile et qui n'en veut pas. Vous avez publié 1546 chroniques? Vous ferez concurrence à Caroline Moreno d'autant plus, à moins que je ne trompe, que vous avez les mêmes opinions que votre éditeur sur le Parti québécois.
    Je partage votre opinion sur le fléau des anonymes sur les blogues. Vous, vous signez de votre vrai nom. Vous êtes écrivain, vous avez publié des livres chez VLB. Et ces inconnus anonymes vous insultent. Ce fonctionnement n'est pas normal. D'un autre côté, pour protéger leur emploi, certains doivent utiliser un nom de plume.
    J'ai vécu moi aussi diverses expériences sur les blogues. Par exemple, sur le blogue de Marco Forcier, un processus de plaintes faites par des anonymes contre moi (ce sont surtout des adéquistes plus ou moins trolls) a abouti au résultat suivant: les plaignards sont publiés instantanément tandis que moi mon message est reçu par: votre message sera validé sous peu ce qui me désavantage par apport aux "penseurs" adéquistes. Je suis, paraît-il, trop virulent et quand les adéquistes (qui voteront conservateurs aux élections fédérales) ne sont plus capables de me tenir tête, ils ou elles se plaignent au modérateur qui est très sensible à leurs arguments ou point que j'ai accusé le modérateur ou la modératrice d'être adéquiste. Je traîne ça de l'année dernière. Je suis publié mais avec un certain retard: ça me frustre beaucoup. Je suis attaqué et je ne peux répondre du tac au tac. Dans le cas de Richard Martineau, tout le monde est sur le même pied, c'est plus juste.
    Dans le cas de Forcier, ça pourrait être aussi parce que j'ai parlé du pont d'or offert à Charest par des hommes d'affaires avec Paul Desmarais en tête quand il a quitté le fédéral. J'ai aussi parlé du Québécois et de ses recherches sur le train de vie de Jean Charest, recherches qui ont obligé Jean Charest à révéler que, depuis dix ans, il reçoit 75,000 $ comme salaire du Parti libéral. Les Editions Le Québécois sortiront un livre cet automne sur ce sujet. Le Québécois a eu les avocats de Jean Charest sur le dos. Le Québécois avait raison.
    Salutations.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 9 septembre 2008