Voici un sujet délicat; il y a risque de passer pour un ingrat.
Est-ce que vous faites des dons à des entreprises privées?
Depuis quelques années, il y a une prolifération d’entreprises privées qui demandent qu’on leur verse des dons par-dessus leurs profits capitalistes! N’est-ce pas le monde en l’envers?
Quand je lis le journal auquel j’ai dû m’abonner virtuellement (cessation de la production "papier" de l’information), celui-ci m’invite à faire un don! Que dois-je faire? Donner ou ne pas donner?
Il en est ainsi maintenant de tous les journaux du Québec : tous réclament des dons en argent sonnant. La Presse, Le Devoir, tous les journaux du Groupe Capitales Médias convertis en "coopérative" : ces dernières soustraient même un pourcentage de la paye des salariés pour financer la "coopérative de l’information"! Formule coopérative très douteuse.
J’ai même eu la grande surprise de lire que la Caisse d’économie solidaire Desjardins avait des membres qui "souhaitaient" ne pas recevoir l’intérêt sur leurs dépôts à terme! Pire : la Caisse n’accorde aucune ristourne "individuelle" à ses membres : tout est remis à des entreprises que la Caisse considère "socialement responsables"! Tiens donc : est-ce à dire que les membres de la Caisse ne seraient plus considérés des personnes "socialement responsables"?
La dernière entreprise privée à solliciter les dons fut la quincaillerie Canadian Tire pour les enfants en manque d’activités sportives! Depuis on vous demande sans arrêt : "Voulez-vous faire un don?"
Les coopératives financières, les banques capitalistes milliardaires, les journaux, les partis politiques, les bonnes oeuvres, les religions, les sectes… : les dons sont maintenant partout la meilleure façon de créer la richesse! Même le président Cormier du Mouvement Desjardins s’est octroyé la jolie somme de 100 millions de dollars (issus de l’exploitation des membres des Caisses Desjardins) pour donner, comme ça, à des entreprises qui tendent la main au "seigneur" de la "coopérative financière"! 100 millions de moins en ristourne pour les sociétaires. Dorimène et Alphonse seraient-ils d’accord?
Et les cueillettes dangereuses des dons aux coins des rues se multiplient autant que les banques alimentaires. Il me semble que le système exploite plus que jamais la crédulité de tout un chacun… Nos "gouvernements" complaisants qui donnent sans retenue à toutes entreprises privées qui les sollicitent, jusqu'aux institutions financières qui organisent la philanthropie à leur profit. Est-ce leur rôle? Ne faudrait-il pas y regarder de plus près avant de tirer nos économies par la fenêtre ou de les donner à des gens trop généreux en commandites et subventions de tout genre?
La générosité ne se fait pas qu’en argent. Je veux bien être généreux, mais je sais aussi que la charité bien ordonnée commence par soi-même? C’est Mère Teresa qui me l’a rappelé : il faut savoir arrêter la générosité pour aller prier et se reposer.
Quand l’exploitation de la crédulité atteint ces niveaux, n’est-ce pas là un signe d’un déséquilibre dans l’économie? Qui dit "déséquilibre" dit risque de "chute" à plus ou moins brève échéance. J’ai connu des personnes qui ont tout perdu d’avoir été trop généreuses. La pauvreté est un danger que toutes les sociétés doivent savoir maîtriser adéquatement sinon, c’est la catastrophe humaine. D’ailleurs, Dorimène et Alphonse Desjardins ont créé les Caisses populaires non pas pour faire la charité, mais bel et bien pour nous apprendre à gérer le fruit de notre travail. La charité ne doit-elle pas se faire avec parcimonie?
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