Je n’ai jamais apprécié les politiques de Luc Ferrandez. Il appartient à cette gauche radicale qui se prétend humaniste, mais qui respire la suffisance et use de son pouvoir pour imposer ses délirantes élucubrations à des citoyens captifs. Heureusement, il n’a jamais été qu’une figure marginale de l’arène politique. Mais ses récentes déclarations relativement à l’aide médicale à mourir sont trop pestilentielles pour être ignorées.
Immoral
Ainsi, M. Ferrandez demande : « Pourrions-nous, pour des raisons environnementales, sociales et économiques, décider que nous voulons recevoir l’aide à mourir pour ne pas constituer un fardeau pour notre famille et la société en général ? »
Poser pareille question relève de l’immoralité la plus abjecte.
D’ailleurs, n’est-il pas ironique d’entendre un chantre de la solidarité et de la compassion qualifier un malade de « fardeau » ? À écouter M. Ferrandez, n’est digne de vivre que celui qui est productif et paye ses impôts. Autrement, c’est l’abattoir ! Pour ce grand philanthrope, la vie se réduit à des considérations bassement matérialistes, à un calcul strictement comptable.
En fait, par sa question, M. Ferrandez révèle chez lui non seulement l’absence de valeurs humanistes, mais également l’absence d’humanité.
En revanche, il flirte dangereusement avec l’idéologie eugéniste. Le régime nazi pratiquait l’eugénisme racial. M. Ferrandez propose l’eugénisme socio-économique et écologique. Avec sa logique productiviste, pourquoi n’euthanasierait-il pas les déficients intellectuels, les handicapés et les malades chroniques ? Et pourquoi n’inclurait-il pas les assistés sociaux, les chômeurs et toute personne inactive qui consomme plus qu’elle ne produit ?
Mérite
L’ex-maire a toutefois l’immense mérite d’avoir démontré que la gauche postmoderne, pontifiante et moralisatrice, est assoiffée--- d’argent. Elle prétend défendre des valeurs nobles, mais elle méprise l’humain et bafoue son droit à la vie.
M. Ferrandez et les idiots utiles de l’idéologie eugénique sont non seulement les ennemis de la compassion, mais de véritables dangers publics... des fardeaux dont on se passerait bien !