Michaëlle Jean a remis mercredi l'insigne d'Officier de l'Ordre du Canada à Bernard Pivot, l'animateur de l'ancienne émission Apostrophes, dont «la passion pour la langue et la littérature françaises a permis des échanges culturels fructueux entre le Canada et la France». (Reuters)
Simon Boivin - L’absence du premier ministre Jean Charest du coup de départ du 400e en France est un «cafouillage majeur», d’après le PQ, qui s’inquiète qu’Ottawa s’approprie les célébrations.
La présence de la gouverneure générale, Michaëlle Jean, à La Rochelle, d’où doit appareiller le trois-mâts Belem, jeudi, ne passe pas inaperçue. La vice-reine du Canada a été reçue par le premier ministre français à l’hôtel Matignon et devait s’entretenir mercredi avec le président Nicolas Sarkozy à l’Élysée.
Les péquistes ragent de voir celle qui souhaite «faire du Canada une authentique nation», selon le quotidien Le Monde, prendre autant de place dans la promotion du 400e de Québec chez nos cousins.
Le gouvernement du Québec a dépêché le ministre responsable de la capitale nationale, Philippe Couillard, comme représentant à La Rochelle. «Imaginez, c’est la représentante de la reine d’Angleterre qui va donner le coup d’envoi des festivités marquant le 400e anniversaire de naissance de la nation québécoise et de sa capitale, a dénoncé la chef péquiste, Pauline Marois. Tous ceux qui souhaitent construire un Canada d’une seule nation doivent se réjouir qu’un premier ministre du Québec défende aussi peu l’identité québécoise.»
La formation souverainiste impute au «faiseur d’image» du premier ministre l’annonce d’un voyage du premier ministre en France du 17 au 19 mai prochain. Accompagné du président de la Société du 400e, Jean Charest doit rencontrer le maire de Bordeaux, Alain Juppé, visiter la ville natale de Champlain, Brouage, avec Jean-Pierre Raffarin, prononcer une allocution devant la Chambre de commerce de Paris et assister à la première française du spectacle de Céline Dion.
La visite du premier ministre n’est pas une réaction aux critiques sur le rôle effacé du Québec en France pour le début des célébrations du 400e, assure-t-on. L’invitation a été acceptée bien avant, indique l’attaché de presse Hugo D’Amour, qui a fait circuler un article du quotidien français Sud-Ouest daté du 18 avril annonçant la venue de M. Charest à Bordeaux pour le 17 mai.
«Pensez-vous qu’on déplace un premier ministre en catastrophe à 10 jours d’avis? demande M. D’Amour. Franchement. Ça fait longtemps que c’est prévu.»
La visite du ministre-président de l’État de Bavière, M. Günther Beckstein, retenait aussi le premier ministre au Québec, dit son attaché de presse. En Chambre, M. Charest a affirmé qu’il n’y a «aucune contradiction entre le fait que la gouverneure générale soit présente en France et que le Québec est une nation qui a des relations directes et privilégiées avec la France». Il a fait valoir qu’en un an, il a rencontré trois fois le président Sarkozy.
Mais le PQ craint que la perception qui se dégage du lancement des festivités soit la célébration de la naissance du Canada, et non la fondation de Québec. Deux perspectives qui ne sont pas «inconciliables», selon le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Benoît Pelletier. «La ville de Québec est le premier effort organisé pour donner naissance à une vie française en Amérique du Nord, mais en même temps, ç’a été fondamental pour la naissance du Canada», souligne-t-il.
«Il ne faut pas voir ça comme une guerre de visibilité ou autre, mais comme un travail d’équipe où chaque partenaire veut s’affirmer dans le processus et célébrer ces Fêtes du 400e», ajoute le ministre Pelletier.
Fêtes du 400e: un «cafouillage majeur», déplore le PQ
L’absence du premier ministre Jean Charest du coup de départ du 400e en France est un «cafouillage majeur», d’après le PQ, qui s’inquiète qu’Ottawa s’approprie les célébrations.
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