Remaniement ministériel

Survol

Tribune libre

Depuis trois mois, le premier ministre François Legault nous annonce un remaniement ministériel, son premier depuis 2021, qui doit insuffler à la CAQ un élan nouveau, et ressusciter la confiance de la population envers son parti qui ne récolte aujourd’hui, selon un récent sondage Pallas Data/L'actualité/Qc125, qu’un maigre 11% des intentions de vote, soit le pire score de sa courte histoire.

Le mercredi 10 septembre 14h, le voile se lève enfin sur le résultat final de ce remaniement ministériel qui avait déjà préalablement été considérablement ébruité. François Bonnardel, fier et fidèle soldat de la première cohorte caquiste, est expulsé du cabinet et devient par le fait même l’agneau sacrifié dans l’épineux dossier SAAQclic. De son côté, Geneviève Guilbault est rescapée du chaos et devient ministre des Affaires municipales à la veille d’une campagne électorale municipale qui risque d’aboutir à la réélection du maire de Québec, Bruno Marchand, avec qui la nouvelle ministre a vécu précédemment des situations conflictuelles notamment sur le chaotique dossier du tramway.

Bernard Drainville hérite du ministère de l’Environnement non sans nous rappeler sa sortie remarquée sur sa défense en faveur du troisième lien alors qu'il avait lancé: «Lâchez-moi avec les GES ». De surcroît, il reçoit comme mandat d’épurer les règles administratives ayant trait aux dossiers environnementaux pour libérer plus d’espace aux dossiers économiques. Sonia Lebel passe à l’Éducation où elle retrouvera les mêmes enseignants qu’elle a affrontés lors de la dernière négociation à titre de responsable du Conseil du trésor. En revanche, France-Élaine Duranceau, reconnue pour son franc parler et sa froideur, est nommée au Conseil du Trésor, un poste qui devrait lui seoir parfaitement.

Par ailleurs, le nouveau cabinet sera composé de 29 ministres, soit un de plus que le précédent. Parmi ceux-ci, 13 gardent le même poste, 11 changent de ministère et 5 font leur entrée au Saint des saints, soit 17% du conseil des ministres, une situation qui peut tout au moins laisser perplexe sur le renouveau promis par le premier ministre.

Enfin dans un contexte où le fondateur de la CAQ, selon un récent sondage de la firme Angus Reid, est de loin le premier ministre le plus impopulaire parmi ses homologues provinciaux, le défi est immense, notamment eu égard à la situation lourdement déficitaire des finances de l’État qui doit gérer dans un climat d’austérité. Quoi qu’il en soit, François Legault a l’intention de se battre jusqu’au bout pour sauver son « bébé » en replongeant son caucus dans son ADN de départ, soit la priorité sur l’économie, l’efficacité, la sécurité et l’identité, le plus redoutable adversaire qui se dresse devant lui étant le court laps de temps avant le déclenchement de la prochaine campagne électorale.


Henri Marineau, Québec



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