Pour des raisons de responsabilité ministérielle...

Geneviève Guilbault doit démissionner

Tribune libre

Les faits sont accablants. La ministre des Transports et responsable de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), Geneviève Guilbault, a été bel et bien informée de la situation problématique de la SAAQ dans le dossier SAAQclic dès le 2 novembre 2022 lors d’une rencontre avec la direction de la SAAQ à son cabinet afin de se faire briefer sur le projet CASA/SAAQclic. Or cette rencontre n’apparaît pas à l’agenda public de la ministre.

Par ailleurs, le rapport de la vérificatrice générale du Québec, sans porter préjugé directement à la ministre des Transports, soulève des questions inquiétantes, voire incriminantes, concernant le déroulement cahotique des événements. Dans cette foulée, de nombreuses révélations se sont succédé dans les médias, ce qui a mené à la démission du ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire.

Comme tous les ministres, Geneviève Guilbault est redevable du principe de la responsabilité ministérielle et, de facto, elle est imputable des décisions reliées aux fonctionnaires de son ministère. «Moi, je n’avais pas la vanité de penser que j’ai suffisamment d’expertise informatique pour me plonger dans le détail de tout ce qui a été élaboré pendant dix ans», argue la ministre. Or un écart béant de l’ordre de 500 millions$ entre les estimations de départ dans le dossier SAAQclic et les dernières données ne nécessite pas d’«expertise informatique».

De toute évidence, Geneviève Guilbault se prête au jeu du chat avec la souris. Son argumentaire basé sur le fait qu’elle a été bernée par les membres du conseil d’administration de la SAAQ ne tient tout simplement pas la route devant sa présence avouée à une rencontre antérieure avec la direction de la SAAQ sur l’état inquiétant de l’évolution du dossier SAAQclic. En conséquence, je suis d’avis que Geneviève Guilbault doit démissionner illico de son poste de ministre en raison d’un manquement grave lié à sa mauvaise gestion des deniers publics.


Henri Marineau, Québec



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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    4 mars 2025

    "Quand la confiance s’érode, c’est qu’elle est atteinte dans sa notion même. La confiance, ça se construit sans arrêt et la moindre faille crée le doute qui l’use de plus en plus. Au fond, la confiance n’est jamais acquise et toujours à prouver, à démonter, à faire."


    "La confiance est comme un arbre, lente à pousser, vite à couper" (pensée personnelle)


  • François Champoux Répondre

    3 mars 2025



    Bonjour M. Marineau,

    Il a été dit depuis des décennies que si nous menions nos finances personnelles comme le font nos gouvernements successifs, nous devrions tous vivre comme des sans-abri.


    C’est bien pour ça que beaucoup vivent passablement au-dessus de leurs moyens financiers et que notre niveau de vie est à crédit sous bien des aspects. La ruine nous guette parce que nous vivons trop à crédit. Et surtout, parce que nos gouvernements (personnes adultes matures, soi-disant) ne nous montrent pas l’exemple.


    Bâtir à crédit, c’est faisable, mais bâtir le Québec en multipliant les dépassements de coûts, c’est en soi, être irresponsable. Pas besoin d’être ministre ou super-ministre pour savoir ça.


    Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Avec la CAQ, le chat absent, c’est François Legault qui ne cesse de nous dire que son intégrité n’est pas négociable! Comme si nous devions l’absoudre sans confession de toutes les négligences de ses ministres. 


    Quand la confiance s’érode, c’est qu’elle est atteinte dans sa notion même. La confiance, ça se construit sans arrêt et la moindre faille crée le doute qui l’use de plus en plus. Au fond, la confiance n’est jamais acquise et toujours à prouver, à démonter, à faire.


    Reste à savoir si l’on continuera à accorder une confiance à celles et ceux à qui nous avons demandé un travail honnête en retour de grandes rémunérations. 


    Le problème devient actuellement au Québec celui de mettre dehors prématurément ces personnes qui ne nous laissent plus croire en leur intégrité: comment mettre le gouvernement sous tutelle? Comment mettre le Québec sous tutelle? L’Éducation, la Santé, les Transports, etc., tout semble basculer dans l’effondrement total d’une malhonnêteté intellectuelle et d'une malhonnêteté financière crasses.


    Et ce ne serait la faute de personne!


    Quel méchant gâchis cette démocratie du Québec. Il y a pourtant moyen de faire mieux, de faire bien mieux…


    François Champoux, Trois-Rivières