Une leçon de détermination

Le chemin de Damas d’Enrico Ciccone

Tribune libre

Il est de notoriété publique que le député libéral de Marquette et ex-joueur de la LNH, Enrico Ciccone, avait la réputation de bagarreur au hockey, à preuve sa présence de 1469 minutes au banc des pénalités en 374 parties. Or depuis son accession à l’Assemblée nationale, celui qu’on qualifiait du surnom peu reluisant de «goon» sur la patinoire s’est donné comme défi de combattre le phénomène systémique des bagarres dans le hockey.

Il n’en fallait pas davantage pour que notre premier ministre n’intervienne en chambre en déclarant qu’il «pense que ça n’a pas sa place, ce qu’on a vu avec les deux frères Tkachuk, comme ça n’avait pas sa place, le rôle que jouait le député de Marquette quand il jouait au hockey». Et, pour ajouter à son offense cinglante, Enrico Ciccone prétend que François Legault lui aurait aussi lancé, à micro fermé, qu'il n’aurait même pas eu de réelle carrière de hockeyeur n’eût été son style bagarreur.

«J’ai pris ma retraite à 30 ans. J’ai toujours dû prouver à tout le monde qu'on n'est pas des imbéciles, les joueurs de hockey, qu'on est capables d'avoir une voix, qu'on est capables de faire changer les choses. C’est pour ça que je suis à l'Assemblée nationale aujourd'hui. C'est ma mission», a fait savoir M. Ciccone. «Puis, un chef d'État me dit : toi, tu ne serais pas ici si tu ne t'étais pas battu.» Diplomate, notre premier ministre, non?

En concentrant toutes ses énergies sur son combat contre les coups de poing en plein visage lors des matchs de hockey, le bagarreur Enrico Ciconne a choisi d’entreprendre un long chemin de Damas, sa réputation le devançant étant perçue par certains amateurs de hockey, dont le premier ministre, comme un obstacle à sa crédibilité.

En revanche, je suis plutôt d’avis que son passé, à l’exemple de plusieurs personnalités publiques, tel René Lévesque qui est devenu premier ministre du Québec malgré son expulsion du Collège des Jésuites durant ses études classiques en raison de ses mauvaises notes, lui permet de se conscientiser au phénomène des bagarres et, de facto, d’y apporter des pistes de solutions concrètes et constructives. Persévérez dans votre «mission», M. Ciccone, la qualité du hockey ne s’en portera que mieux.

https://www.journaldequebec.com/2025/02/20/le-coup-vicieux-de-legault-a-ciccone


Henri Marineau, Québec



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2 commentaires

  • François Champoux Répondre

    22 février 2025

    22 février 2025

    Celles et ceux qui ont regardé la partie de hockey entre les joueurs du Canada et ceux des États-Unis le jeudi 20 février 2025 ont pu constater qu’il est possible de JOUER au hockey sans se battre comme des chiens de ruelle, et que le spectacle en valait beaucoup plus que celui d’un Roller Derby stupide ou d’une bataille de lutte à la Vladek «Killer» Kowalski.




    L’agressivité, la robustesse, ce sont des réponses d’une libido détournée vers une imagination constructive au lieu d’être destructive.


    Steeve Bégin a confirmé qu’il souhaitait blesser ses adversaires lorsqu’il les frappait ou engageait une bataille; souhaiter blesser l’adversaire, ça peut aussi dire souhaiter le tuer, car quand on blesse volontairement, personne ne peut présumer jusqu’où ira la blessure volontairement assénée.




    «Peut-on croire qu’on peut être aussi intelligent et aussi stupide en même temps» a déclaré Alexis Klimov, philosophe et professeur à l’UQTR durant de nombreuses années. Oui, l’animal humain par sa testostérone est à la fois créatif, agressif, imaginatif, mais pas toujours conscient de sa bêtise qui ne cesse aussi de l’animer.


    On se fixe des règles et on ne les respecte pas, en demandant à un arbitre de nous surveiller.
Lors de la partie du 20 février 2025, il n’y a eu qu’une seule punition et elle fut décernée pour avoir fait trébucher; celles et ceux qui ont vu l’infraction peuvent témoigner qu’elle fut accidentelle!


    Incroyable comment des agressifs reconnus peuvent devenir de doux agneaux… ou presque! Qui que nous soyons, femme comme homme, soyons conscient que nous avons toutes et tous ce potentiel d’agressivité en notre cerveau qui peut aussi s’appeler violence contre l’autre et même contre soi-même, mais qui peut être détourné vers autre chose plus pacifique et constructif.




    "L’agressivité détournée", c’est le titre d’un petit volume d’Henri Laborit, chirurgien savant et philosophe; là on y découvre que l’animal humain est insatiable et que cette agressivité est le propre de notre race qui s’en est servi pour sauver l’espèce de sa disparition; mais qu’aujourd’hui, alors que notre sécurité de bête humaine a atteint des niveaux très élevés, la bête humaine continue par ses mécanismes fondamentaux, dont l’hypothalamus, le cerveau le plus ancien, le cerveau reptilien, à vouloir agir.




    Mais il est possible de faire mieux que de détruire ou de tuer; il faudrait le rappeler à certains dirigeants.


    Enrico Ciccone est exemplaire d’un humain qui a évolué et qui démontre qu’on peut contrôler soi-même son cerveau reptilien, et le faire produire des actions créatrices bonnes pour l’humanité. Oui, les mauvais peuvent jouer à devenir les bons à l’exemple d’Édouard Carpentier. Mais ça prend l’humilité d’apprendre que c’est aujourd’hui possible; la maturité doit être enseignée pour être atteinte. Plus besoin de tuer l’autre ou le blesser pour s’amuser tous ensemble. La guerre ou la paix? Il faut choisir.


    François Champoux, Trois-Rivières

     


  • François Champoux Répondre

    21 février 2025



    21 février 2025, Ciccone


    Bonjour M. Marineau,

    Rares sont les humains qui apprennent de leurs erreurs; le député Ciccone est de ceux-là. Ce n’est pas facile de reconnaître une erreur, mais pour le bien de la société et celui de son auteur, ça devrait être là notre ligne de conduite à toutes et à tous. Tous les médecins devraient nous enseigner cette prescription élémentaire.




    Si la société est malade, c’est parce qu’elle continue de commettre inlassablement les mêmes bêtises; ça ne donne pas sens à la vie. 


    Le premier ministre François Legault est malheureusement brûlé; il devrait suivre l’exemple de Justin Trudeau et démissionner de son poste; ces erreurs de jugement ne lui permettent plus d’apprendre; il est maintenant irrécupérable pour le bien de la société québécoise.


    François Champoux, Trois-Rivières