Colisée de Québec

Un brin de nostalgie patrimoniale

Tribune libre

Le triomphe de Joe Malone et des Bulldogs de Québec qui remportent deux coupes Stanley en 1912 et 1913 a, entre autres, profondément marqué la mémoire collective des amateurs de hockey de la vieille Capitale. À la suite de l’incendie du Pavillon de la jeunesse le 15 mars 1949, les Québécois se retrouvent avec deux bonnes équipes de hockey, soit les As et les Citadelles, mais sans amphithéâtre. Or dès le lendemain du sinistre, le maire de Québec de l’époque, Lucien Borne, annonce en grandes pompes que le Colisée sera reconstruit dans les plus brefs délais. Deux raisons expliquent la rapidité avec laquelle s’est construit le nouvel amphithéâtre. D’abord, il faut souligner la volonté politique du maire Borne qui veut agir rapidement. De plus, l’arrivée d’un joueur étoile avec les Citadelles, un certain Jean Béliveau, ajoute à la pression. Le nouveau Colisée est finalement inauguré en décembre 1949. Depuis lors, de Jean Béliveau avec les As de Québec à Guy Lafleur avec les Remparts en passant par Peter Stastny avec les Nordiques, le Colisée a vu émerger une pléiade de vedettes de la LNH.

Québec est une ville de hockey, son passé glorieux en faisant foi, un passé aujourd’hui voué sans vergogne à la démolition. Le maire de Québec, Bruno Marchand, voit poindre dans sa boule de cristal un méga-projet résidentiel et commercial, une idée au goût du jour dans un contexte de pénurie de logements. Encore une fois, le glamour de la modernité éclipse sans coup férir la richesse du patrimoine. Le passé doit inéluctablement céder sa place à l’avenir, c’est la loi du plus fort.

Toutefois, en attendant que les grues géantes se mettent à l’assaut de cet édifice patrimonial qu’incarne le Colisée de Québec, je me permets d’inviter les infortunés nostalgiques à prendre la plume et à faire parvenir leurs doléances au cabinet du maire de Québec en guise de résistance envers l’attrait de la sempiternelle évolution au détriment de la pérennité historique.


Henri Marineau, Québec



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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    25 février 2025

    Oh! M. Marineau! Quelle nostalgie patrimoniale!




    Sauvons toutes les églises catholiques du Québec; elles aussi s’appellent patrimoine et nostalgie.


    J’en appelle plutôt à la logique : de grands espaces VIDES qui ne servent plus à rien. Doit-on rester les bras croisés?




    À Yamachiche, ma place natale, des gens ont voulu arnaquer la population de tout le village en leur faisant sauver l’église (une mise à niveau du bâtiment au coût minimal de 2 millions $) pour faire des locaux locatifs aux organismes du village tout en laissant l’évêque du diocèse approuver ou non le projet qui lui accorderait encore la moitié de la nef pour les offices religieux catholiques. Les promoteurs du sauvage de l’église avaient un projet de fromagerie dans le sous-sol de l’église! Actuellement, ce qu’on apprend, c’est que la municipalité a mis finalement un frein à un referendum sur ce projet de mise à niveau de l’église catholique et un projet de fromagerie.




    Rien n’est permanent; vous vous souvenez certes de cette vérité bouddhiste, n’est-ce pas?


     

    C’est un peu, pas mal, le problème avec l’Histoire : on tombe facilement dans la nostalgie du passé à la Trump et le sentimentalisme à la Musk qui nous disent que ça allait très bien avant. Je veux bien le croire, mais après moi, rien ne garantit que tout ira au pire ni au mieux. Il faut forger pour devenir un vrai bon forgeron. Et qui dit forgeron, dit action raisonnable, et raisonnée...

    Oui, le coeur c’est bien, mais le mariage du coeur avec la raison, c’est mieux; pas parfait, mais mieux.


    François Champoux, Trois-Rivières