Gentilly-2 pour une boulette de fer

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Hydro-Québec se croit roi et maître de nos biens





Dans le cadre de la fermeture et du démantèlement de la centrale nucléaire de Gentilly-2, Hydro-Québec a vendu pour 75 000 $ des équipements neufs qu’elle avait payés 79 millions de dollars.


Vous avez bien lu: Hydro a liquidé des équipements neufs à 1\10 de 1 pour cent du prix d’achat.


À la demande unanime de l’Assemblée nationale, le Bureau du vérificateur général a fait enquête sur cette vente de feu de la part d’Hydro-Québec.


Conclusion de la vérificatrice générale Guylaine Leclerc: non seulement Hydro a fait un appel de propositions restreint pour la vente des équipements sur le marché du recyclage des métaux sur la base d’une évaluation peu rigoureuse de la valeur marchande des biens, dit-elle, mais en plus la sélection des acquéreurs potentiels a été réalisée de façon discrétionnaire et n’a pas fait l’objet d’une révision par les responsables concernés.


Manque d’intérêt


Pourquoi se contenter d’un appel de propositions restreint au lieu d’un appel public de propositions en bonne et due forme? Parce que, selon Hydro, rapporte la vérificatrice, il n’y avait pas d’expression d’intérêt de la part d’autres acheteurs que le fabricant des équipements à vendre.


Malheureusement la vérificatrice n’a pas été en mesure de vérifier ce fait. «Le manque de documentation, dit-elle, permet difficilement d’évaluer si la décision de ne pas procéder comme le prévoyait le processus de vente était appropriée.»


Le rapport de la vérificatrice venait-il à peine d’être rendu public qu’Hydro-Québec publiait subito presto sa défense face aux reproches qu’elle lui adressait.


«Hydro a mené cette transaction efficacement afin de limiter les frais supplémentaires», rétorque la société d’État.


«L’entreprise tient à souligner que c’est après avoir déployé d’importants efforts pour vendre ces équipements, qui avaient été conçus sur mesure pour la centrale nucléaire, qu’elle a décidé de s’en départir sur le marché du recyclage des métaux.»


Au sujet de «l’évaluation peu rigoureuse de la valeur marchande des biens» à vendre que lui reproche la vérificatrice, Hydro rétorque: «Une évaluation plus détaillée de la valeur des métaux aurait occasionné des délais et des dépenses additionnelles de location d’entrepôt, d’assurances et de pesée du métal. Ces dépenses auraient annulé le gain supplémentaire potentiel.»


Que la vérificatrice générale se le tienne pour dit!


Hydro n’a jamais tort


Hydro n’a jamais tort. Même quand elle a vendu pour 34 000 $ un lot de 24 roulottes neuves à un ferrailleur qui les a rapidement revendues pour 375 000 $! Et le nouvel acquéreur, lui, les a fait assurer pour une valeur de 2,3 millions $. Ces roulottes étaient localisées à Gentilly-2.


Pourquoi parler de ces petites ventes d’actifs alors qu’Hydro en a été quitte pour déclarer une perte de 1,8 milliard avec la fermeture de Gentilly-2?


Parce qu’Hydro n’est pas au-dessus de l’État et de ses contribuables!




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