Gouvernement Marois - La stagnation

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Quand on n'avance pas, on recule

Les membres du gouvernement Marois se retrouvent ce samedi face aux militants du Parti québécois réunis en Conseil national. À leur ordre du jour, l’adoption d’un plan d’action. Ils conviendront sans doute, à la lumière des résultats du sondage Léger-Le Devoir-The Gazette publiés ce jour, qu’il y a une certaine urgence.
Ce sondage présente un portrait plutôt sombre de la popularité du gouvernement Marois. Les intentions de vote plafonnent à 33 %. Le taux de satisfaction du gouvernement se maintient à 36 %. Quant à l’appréciation de la performance de Pauline Marois, elle est du même ordre.
On peut voir dans ces résultats un verre à demi plein ou à demi vide. À demi plein dans la mesure où le Parti québécois se maintient légèrement en tête quant aux intentions de vote, ce qui peut apparaître bon pour un gouvernement minoritaire. À demi vide, car le Parti québécois n’a pas réussi à se distancer de ses adversaires alors même que le Parti libéral, toujours sans chef, se rapproche dangereusement. En fait, une élection tenue aujourd’hui produirait un gouvernement minoritaire qui pourrait être aussi bien péquiste que libéral. On ne peut qualifier cela de progrès.
Comment faire pour relancer le Parti québécois ? Certains souverainistes, qui désespèrent de la capacité de ce parti et de sa chef à y arriver seuls, prônent la convergence des forces souverainistes. La mathématique parle par elle-même. L’addition des intentions de vote de Québec solidaire (8 %) et d’Option nationale (3 %) à celles du PQ (33 %) pourrait produire sans doute un gouvernement souverainiste majoritaire. Rien n’est toutefois assuré quand on voit que l’option de la souveraineté est aujourd’hui en perte de vitesse et que seulement 30 % des Québécois souhaitent la tenue d’un référendum au cours des cinq prochaines années.
Ce projet de convergence souverainiste, porté par des esprits idéalistes, n’intéresse guère le Parti québécois. S’y associer serait en quelque sorte un aveu de son incapacité à rallier par lui-même les Québécois. C’est là son défi. Ces prochains mois, il doit démontrer qu’il est capable, en dépit des contraintes que lui impose sa situation minoritaire au gouvernement, de produire des politiques qui répondent aux attentes des Québécois.
Ce mardi commence une nouvelle session de l’Assemblée nationale. Elle sera cruciale. La période d’apprentissage du gouvernement Marois est terminée. Il faut que c’en soit fini des errements et des hésitations qui ont marqué ses débuts. Il y a là un préalable à la confiance qui peut lui être accordée. Il faut par ailleurs savoir choisir ses priorités. À cet égard, il semble avoir su tirer quelques leçons de ses erreurs.
Ces dernières semaines, on a assisté à un changement du discours environnemental qu’on marie maintenant aux préoccupations de développement économique. On a compris que les Québécois sont favorables à l’exploitation du pétrole, ce que montre bien notre sondage. Bref, quand on est davantage à l’écoute de la population, les ministres se font moins militants. C’est dans le secteur de l’économie, là où on attend le moins ce gouvernement, qu’il devrait d’ailleurs concentrer son action, au lieu de tenter de mettre en oeuvre une impossible gouvernance souverainiste. Pour le moment, la route économique est certainement la plus sûre pour gagner la confiance des Québécois, surtout qu’en ce domaine, les partis d’opposition seraient bien mal venus de vouloir lui faire obstacle.


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