Oh la la! À regarder le travail du premier ministre du Canada, Stephen Harper, une chatte y perdrait ses chatons. Certains diront que Harper est plus mêlé qu'un jeu de cartes, d'autres ajouteront qu'il étire la sauce dans un brouhaha indescriptible. Honnêtement, tous ont raison.
Bien sûr on ne compte plus les dossiers qui sortent de Ottawa avec un net avantage pour les anglophones. J'ai en mémoire ici plus particulièrement les dossiers à l'immigration. Cela pourrait faire l'objet d'un autre texte. Mais pour l'instant, j'aimerais parler des fameuses langues officielles.
Quelles sont-elles ces langues officielles? Dans l'ouest Canadien on parle l'anglais et l'anglais ( il n'y a pas d'erreur ici ). À Vancouver les citoyens parlent l'anglais et le mandarin. Au Nouveau-Brunswick les citoyens parlent l'anglais et le bilingue. Cela vous donne une vue d'ensemble assez juste pour se faire une idée précise. Vous en conviendrez, l'anglophone, contrairement au francophone, n'a jamais besoin de forcer pour se faire comprendre. Cela n'est pas nouveau et ne changera certes pas demain matin.
Oh malheur! Voilà maintenant que le ministère du Patrimoine canadien oblige les maisons d'édition à inscrire une mention BILINGUE sur leur site Web, documents officiels, une mention BILINGUE indiquant le soutien financier du Canada. Voici que Victor-Lévy Beaulieu en pense: «Le noeud du problème, c'est qu'ils veulent qu'on la mette dans les deux langues, explique-t-il. Moi, je dis non parce qu'au Québec, on a la loi 101 et ils devraient la reconnaître, eux qui ont voté une loi fédérale pour dire que le Québec est une nation. Alors, qu'ils ne viennent pas me faire chier avec leurs bebelles!».
À la suite des propos de VLB, permettez-moi d'ajouter que le gouvernement Harper, par l'entremise du Patrimoine canadien, lance un grand paradoxe. On dit et on se dédit! La cohésion intellectuelle n'est plus présente depuis longtemps, peut-on affirmer!
Et VLB d'ajouter: «Je trouve ça tellement biscornu d'autant plus que M. Harper, cette semaine, prenait la défense de la langue française au Québec, s'insurge M. Beaulieu. Il disait à quel point c'était important, alors qu'il fait tout pour entrer son cheval de Troie dans tout ce qui relève du gouvernement fédéral! Ça m'enrage! Ça me met en criss! Il nous prend pour des cons, encore! C'est une politique délibérée en haut lieu pour qu'on finisse par être bilingues. Puis ensuite, quand ce sera bilingue partout, c'est pour que l'anglais devienne prédominant sur la langue française.»
Quand je vous affirmais précédemment que notre ami Harper est mêlé, cela ne s'améliore pas avec le temps. La langue française est visée clairement. L'écrivain VLB renchérit donc en déclarant ceci: «Dans mon idée à moi, c'est un essai qu'ils font, soupçonne-t-il. Si personne ne répond à ça et que ça passe comme du beurre dans le poêlon, ça va les inciter à entreprendre d'autres actions à d'autres niveaux pour que la langue française, qui est la langue de notre culture, soit amoindrie.»
Mais que feront les autres éditeurs qui sont placés devant les faits que VLB déplore? Voici ce qu'il en pense clairement: «C'est bien de valeur, mais j'ai pas une confiance illimitée envers ce qu'on appelle les collègues, admet-il. C'est certain qu'il y en a plusieurs qui diront pas un mot. Moi, j'ai décidé de parler. Puis, à la limite, s'ils nous coupent notre subvention, on fera ce que Jacques Ferron a déjà dit : on imprimera nos livres sur du papier de toilette!»
J'ai bien hâte, tout comme vous de connaître la suite de cette histoire. Espérons des finalités heureuses.
( Les extraits sont tirés du texte de Mme Johanne Fournier du Soleil, 18 juin 2015)
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