Je suis persuadé que quelqu’un va m’ouvrir les portes de l’enfer avec ses affriolantes diablesses, mais la publicité monstre que l’on fait depuis peu sur la canonisation du frère André laisse tout de même certains points dans l’ombre.
Le coup des miracles attribués à ce personnage me laisse pantois. À l’époque de Montréal, ville aux cent clochers, le pouvoir ecclésiastique était omniprésent et comme dieu, omnipotent. On nous faisant croire n’importe quoi. Si seulement ce dieu mythique connaissait toutes les décisions qu’on a prises en son nom il pourrait ainsi partager avec son comparse Satan, son antithèse philosophique et partager aussi les horreurs qui en ont quelquefois découlé.
Alfred Bessette dit, le frère André, entre au noviciat du collège Notre-Dame chez les frères Ste-Croix. D’humble portier il devient une véritable vedette et la confiance qu’il inspire se traduit, semble-t-il en « miracles » qui, bien sûr, le rendent de plus en plus célèbre. Son oratoire, humble petite chapelle deviendra, avec le temps une véritable cathédrale pléthorique qui attirera les touristes de partout dans le monde. On appelle ça le tourisme religieux. Mais qui dit touristes dit aussi gros sous, ça va avec. Je suis persuadé que cette canonisation va garnir les coffres de l’église d’une manière exponentielle. C’est sûr que ça ne servira pas à conserver des trésors religieux comme l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus et son orgue symphonique. De toutes manières, au lendemain avec une petite jasette avec John James Charest à Québec, Jean-Claude Turcotte qui se dit cardinal à Montréal, a voué cette œuvre d’art aux orties, se foutant éperdument des citoyens, à l’époque croyants, qui ont payé de leur poche pour ce monument. Bref, la trappe à touriste du Mont-Royal, à l’instar de celle du Ste-Anne-de-Beaupré, va attirer, encore pour un temps, les gros sous des…croyants. C’est une belle réussite pour le frère André, c’est une telle réussite que le pape, cet ancien administrateur de l’Inquisition (moderne sans bar-b-cue) va pousser sa réputation aux nues….ou plutôt aux nuées célestes.
Une chose toutefois me turlupine, une chose dont on ne parle pas actuellement. Il est de notoriété publique que le collège Notre-Dame a été pendant longtemps un nid de frères pédophiles s’attaquant à de jeunes garçons. Cela a fait la manchette récemment. C’est étrange mais depuis qu’on parle de la canonisation du frère André, ce scandale de pédophilie a été relégué dans l’ombre, on a mis dessus une chape de plomb. Ce n’est pas une vague rumeur, nous savons maintenant que ce scandale à perduré longtemps. Le frère André vivait là justement. Comment un tel saint homme n’a-t-il pas vu ce qui se passait ? Ça me semble peu probable…et s’il l’a vu, comment se fait-il qu’un tel saint ne l’ait pas dénoncé et ait couvert ses confrères qui sévissaient auprès de leurs élèves ? Je trouve ça quelque peu étrange.
Je sais qu’avec un tel questionnement on va me lancer des hallebardes et autres objets contondants ; j’ose m’attaquer à un saint, enfer et damnation ! Justement pas, je m’attaque pas à lui, je pose des questions. C’est tout. L’Église nous a tellement menti dans le passé qu’un peu plus ou un peu moins, ça ne changerait pas grand-chose sauf que là, nous parlons de personnes qui sont encore vivantes et qui ont subi le dévolu de ces clercs indignes. Et dire que les petites masturbations d’adolescents pouvaient nous mériter les flammes éternelles….eux, qui utilisaient leur pouvoir sur les élèves pour leur changements d’huile personnels, que méritent-ils ?
Je vous le donne en mille, st-Pierre va donner un nouveau travail au frère André, portier au Paradis !
Ivan Parent