HEC en anglais ouvre la porte à tous les programmes en anglais

Tribune libre

Patry, le directeur des HEC vient de lancer le signal: apprenez l'anglais si vous voulez réussir au Québec dans les affaires. Je pense que tous les parents qui ont des enfants ont reçu le message: oublier le français, l'anglais doit être maîtrisé par les Québécois si vous voulez que votre enfant ait la même chance que les autres dans la société de demain.
Il n'y a plus de doute. Lorsqu'une institution qui a fait la fierté des francophones est rendu à offrir ses programmes en anglais, je crois qu'il ne vaut plus la peine d'espérer quelque chose.
La base de la pyramide va suivre le mouvement. La 6 e année va devenir bilingue. Cette annonce m'a donné tout un choc. C'est comme si toutes mes espérences d'une société française au Québec venaient de disparaître. Ce n'est pas tant la décision que le symbole que cette décision représente qui fait mal. Que pense les immigrants de cet état de fait? Que voient-ils eux dans cette décision? Pourquoi perdraient-ils leur temps dans une société qui elle-même s'anglicise sans que personne ne lui demande? Ne vous demandez pas pourquoi les immigrants travaillent contre nous en général et qu'ils choisissent les cegep en anglais et Concordia.
On voit bien qu'il n'y a aucun consensus pour établir une politique nationale en matière d'éducation en français. Il faut admettre qu'on recule et que les autres avancent sur notre territoire. C'est comme un match de 4 points entre le Canadien et des équipes de la même division. A chaque fois que nous reculons, nos adversaires gagnent le terrain que nous leur cédons. De plus, nos n'avons même plus besoin des autres pour nous faire mal. Nous n'avons même plus besoin du suicide assisté, nous sommes capables tout seul.
Si nous étions un pays indépendant, ceci aurait moins d'impact mais actuellement nous ne sommes qu'un groupe ethnique qui s'en va chez le diable dans un océan qui se remplit à vue d'oeil.
J'étais hier à mon club d'entraînement. Un membre des communautés culturels s'est adressé en anglais à un québécois. Tout de suite ce "bon" québécois a sorti sa langue de shakspeare en essayant tant bien que mal de parler en anglais à ce pauvre membre des communautés culturelles qui ne maîtrisait pas le français.
Moi je vous le demande: pourquoi les communautés culturelles apprendraient le français lorsque nous, les québécois de service, nous répondons en anglais à quelqu'un qui n'est même pas un anglophone? Nous ne sommes pas au bureau entrain de parler à des gens d'affaires de New York. Non nous sommes dans un gym à Québec.
La problème de la langue est réglé au Québec: tout le monde en anglais et on va tous se comprendre!!!
Je hais mon peuple. Je ne le supporte plus dans ses manières de se mettre à genoux.
La fierté d'un peuple et le développement général passe par son pouvoir créatif. Ce qui a fait la renommée des grandes civilisations et leur pouvoir attractif est son pouvoir d'innover: en art, en sciences, à la guerre, etc... Sans innovation, une culture meurt.
Sommes-nous les seuls dans cette situation sur cette planète?
Ce qu'il faudrait examiner si nous sommes le seul peuple dans le monde à vivre un tel problème ou bien des peuples comme les suédois ou les hollandais par exemple subissent ces assaults dans leur pays. En fait est-ce un mouvement mondial? Est-ce que les autres pays ont décidé de faire de 'immersion en anglais en 6 e année ou bien sommes-nous les seuls? Est-ce que les universités offrent des programmes complètement en anglais dans d'autres pays ou bien les HEC sont-ils les seuls à le faire?
L'économie mondiale est entrain de tuer les petits peuples au nom de l'efficacité.
A quand les programmes informatiques de traduction simultanée en anglais pour parler la langue des "affaires"? Et nous foutre la paix avec ce problème de langue qui nous complique l'existence.
Je lance un défi aux informaticiens.


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3 commentaires

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    2 mars 2012

    Le problème n'est pas l'anglais qui est un simple outil de communication. Le problème, c'est la domination politique de notre peuple par un autre.
    L'idée est pourtant simple: c'est de s'enrichir de toutes les façons possibles. Or, l'anglais, au Québec, a toujours servi à nous appauvrir alors qu'à l'étranger, il a toujours servi à nous enrichir, notamment quand on y fait des affaires.
    La solution est donc d'apprendre à nos enfants un anglais de qualité pour qu'ils puissent s'enrichir à l'étranger tout en imposant lourdement le français au Québec pour que leur complète domination leur permette encore de s'enrichir. Ce n'est pourtant pas sorcier!
    Riche, riche, riche, riche, riche, riche, riche, riche.
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Tremblay Sylvain Répondre

    1 mars 2012

    Il ne faut pas en faire une dépression. Si toutes ces manifestations de l'anglicisation du Québec existent, c'est parce que c'est permis par l'ensemble de la réglementation québecoise, canadienne et celle des autres provinces et territoires. Donc, du Premier ministre au simple citoyen, en passant par les organisations et les compagnies, s'il y a une chance d'angliciser davantage, ils peuvent la prendre, si tel est leur désir. C'est comme ça que le Canada et les autres provinces et territoires sont devenus anglophones. Que faisaient nos députés? Probablement qu'ils ne voulaient que retirer le meilleur de la Confédération pour le Québec, en ne se souciant peu de ce qui se passait ailleurs, d'abord que nous ça marche.
    Nous sommes à la dernière étape de l'anglicisatioon du Canada. La méthode est à peu près la même, une réglementation pro-anglophone évolutive, dont seuls quelques initiés connaissent le programme. Ça demande des gouvernements pro-anglophonie ainsi que des dirigeants d'organismes et de compagnies également, sinon carrément anglophones quand une faille ou une ouverture quelque part le permet, en attendant que la porte soit grande ouverte.
    Pour nous, le Canada, c'est la continuité de la Nouvelle-France, mais pour les anglophones, c'est celle de la Nouvelle-Angleterre perdue aux mains des indépendantistes de l'époque. C'est pour ça qu'ils ne respectent pas la langue du pays dans lequel ils se sont établis. Pour eux, c'est la continuité de la royauté anglaise sur sa colonie, alors que pour nous c'est un changement de régent. Ce n'est pas nous qui avons restreint le français au seul Bas-Canada, c'est la nouvelle Couronne, alors que dans notre esprit le français était la langue commune de toute la Nouvele-France. Ce n'était que le début du croc-en-jambe qu'on nous a fait, mais qui a permis tout le reste. Seulement ça nous a disqualifié pour diriger toute la Nouvelle-France qui nous restait après la Guerre d'Indépendance américaine, comme nous le faisions auparavant pour sa totalité. Hors le Québec, le français ce n'était plus ici. L'Acte de Québec, dans mon esprit, c'était celà, je pense que ça nous a retiré toute compétence sur le reste du pays, le Haut-Canada, l'Acadie et la Terre de Rupert, que les anglophones se sont empressés de saisir au vol.
    Une petite digression, peut-être, mais quand on parle de quelque chose, il faut essayer d'en comprendre l'origine et la destination, en passant par son comportement actuel, passé récent et futur appréhendé. Moi, rien ne me surprend quand les libéraux sont au pouvoir, de même, d'ailleurs, que le PQ après m. Parizeau. Ça me choque beaucoup, tout comme vous, mais il faut mettre celà en contexte. Je pense que le temps n'est plus aux concessions, des gouvernements mous on n'en a plus besoin. Nous aurons besoin d'un prochain gouvernement qui reconnaîtra les dangers de la langue anglaise, et reformatera la réglementation en conséquence. Qu'un Premier ministre décrète du jour au lendemain que des petits enfants devront parler en anglais pendant 3 mois entre eux et avec leur professeur, toutes les journées de classe, en plus d'un encouragement pour le faire aussi à la maison pour impliquer la famillle, ça devrait être interdit, de même que de donner l'aval à des recteurs de transformer progressivement la langue d'État de leur université en langue d'immigration, ainsi que de confier à des anglophones unilingues la direction d'organismes ou de compagnies spécifiquement francophones.
    Moi, personnellement, l'étude de l'anglais a toujours été un calvaire, je n'ai jamais aimé ça. Si on m'avait obligé à vivre en anglais continuellement, tous les jours, pendant trois longs mois, à l'école, je ne l'aurais jamais accepté et j'aurais eu un dédain et un dégoût pour cette langue dans toute ma vie par après. C'est d'ailleurs déjà pas mal ça sans qu'on m'ait imposé ces travaux forcés. Ça me fait penser aux pauvres petits Indiens du Canada qui devaient être forcés de parler soit l'anglais ou le français dans les pensionnats, avec interdiction totale de parler leur langue entre eux. Quelle punition donnera t-on aux enfants qui voudront parler français en classe et en récréation, dans le monde merveilleux de l'école de Jean Charest? On va leur laver la langue, ou donner la strap, comme on a fait aux petits Indiens?
    Critiquer, oui, il faut critiquer ces décisions ignobles, et j'admire beaucoup les gens qui le font. Quand on ne dit rien, ils pensent que tout est correct et qu'ils peuvent continuer. Je doute seulement que ça donne grand chose tant qu'on leur permettra de le faire. Il faut comprendre qu'il faut légiférer pour protéger le français mur à mur au Québec, et ça il n'y a pas beaucoup de partis politiques qui le proposent. Ça prendra l'Indépendance mais plus que ça, car sans changment de l'état actuel des choses, on va tout perdre, notre langue en premier. Ce n'est pas d'une dictature dont je parle, c'est d'une réglementation pro langue française, progressive mais solidement implantée et réalisable par échelons, autrement dit l'anglicisation sournoise dont on nous soumet, la retourner contre eux et la changer pour une francisation. Ça peut paraître violent mais ce ne l'est pas, car avec une politique bien orientée et des gens qui savent calculer, personne ne va se sentir molester. Pour aller à un endroit, il faut être bien équipé, étudier le trajet et s'arranger pour arriver à bon port. Autrement dit, quand on veut on peut, et on s'organise pour. Actuellement on ne peut pas parce qu'on ne veut pas, et tout ce qu'on fait relève de la désorganisation, l'ignorance totale d'où est-ce qu'on s'en va - sauf pour ceux qui nous dirigent, qui, eux, le savent, sans le dire franchement.
    Un dernier mot sur la langue d'enseignement. Ce n'est pas dans notre mentalité d'exterminer les langues amérindiennes, mais je pense que nos bottines ne suivent pas les babines. Pour qu'une langue ne disparaisse pas, il faut qu'elle soit enseignée à tous les habitants du territoire qu'elle couvre, pas seulement aux descendants de leurs locuteurs. Pourquoi ne pas imposer l'enseignement de l'innu au pays innu, du cri au pays cri et de l'algonquin au pays algonquin, entre autres? Comme langue seconde, régionale, en plus du français, langue d'État. Voyez-vous, si je parle de celà, c'est que si nous perdons notre langue, les indiens perdront la leur aussi. Il ne faut pas oublier que les pionniers qui ont ouvert ces régions parlaient ces langues, de même qu'encore longtemps après les colons qui ont suivi, et même encore présentement ceux qui vivent à proximité ou par alliance. C'est sûr que ce ne serait pas facile après le règne anglais et la politique barbare, inhumaine, des réserves indiennes, mais c'est la condition de leur survivance, je pense, et j'en suis même sûr.
    Et sur la langue du commerce. Les Anglais n'ont pas inventé le commerce, il se pratique depuis la nuit des temps, et dans toutes les langues inimaginables. De même pour les sciences. Cette manie qu'ils ont de s'approprier tout ce qui ne leur appartient pas, soyons en conscients. Le commerce, les sciences, se font dans toutes les langues, et aucune n'en est propriétaire, C'est d'ailleurs indécent. très gênant, de voir ainsi des recteurs induire ainsi en erreur des jeunes gens en prétendant que l'anglais est la langue du commerce - et qu'il faut s'y plier, en plus! S'il y a des cours qui disent le contraire, est-ce qu'il faudrait qu'ils soient corrigés pour correspondre à la pensée de ces grands talents? Crois ou meurs! ... on n'est pas loin de celà.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2012

    Inacceptable. Nous subventionnons notre propre déclin. Il va falloir qu'un gouvernement caquiste, péquiste, ou je ne sais quoi, mette fin à l'anglicisation de nos institutions. Car de toute évidence, elle est permise sous les libéraux.
    Qu'est-ce qu'on attend?