Le multiculturalisme médiatisé
Le cas d’Hérouxville est symptomatique d’une crispation de plusieurs québécois face aux demandes multiples de groupes minoritaires au Québec. La vision de ses conseillers municipaux sur les « accommodations raisonnables » sociaux reflète une crainte, un danger et, dans une certaine mesure, d’une humiliation de ne pas se sentir respectés et considérés par des individus qu’on a accueillis et dont on souhaite une soumission aux valeurs et à l’esprit laïc de la société québécoise.
Contrairement aux journalistes Yves Boisvert et Michel C. Auger de La Presse, je ne me moquerai pas de cette crainte légitime exprimée par les habitants de Hérouxville sur cette question sensible d’un certain multiculturalisme. Bien sûr, les lois canadiennes et québécoises prévoient l’égalité citoyenne, la dignité humaine pour TOUS LES CITOYENS, la liberté de conscience, de parole et de mouvement pour tous et pour toutes, tout en sanctionnant la soumission de la femme à l’homme, le crime d’honneur, l’excision et toutes les autres formes de barbarisme religieux anachroniques.
Cependant, les réalités sociales, culturelles et politiques du monde rapportées par les médias du Québec et d’ailleurs, notamment depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, indiquent une polarisation antagoniste entre l’Occident et le monde arabo-musulman (l’Autre). Les multiples attentats contre des civils, les menaces envers l’Occident, les procès pour complot terroriste au Canada, en France, en Angleterre et en Espagne, les assassinats de Pim Fortuyn et de Théo Van Gogh aux Pays-Bas, les livres de femmes musulmanes telles Hayan Hirsi Ali et Irshad Manji qui dénoncent, dans des livres, à la télévision et dans journaux, le comportement barbare et régressif d’une frange de leur communauté.
La perception des Québécois en ce qui a trait au multiculturalisme devient de plus en plus négative, au fur et à mesure où les groupes minoritaires et immigrants tentent, par des demandes qui vont à sens contraire de la laïcité, de l’égalité entre les hommes et les femmes et de le la mixité basée sur le respect mutuel dans l’espace public, de se soustraire de nos valeurs et de notre mode de vie.
La responsabilité des médias demeure, à ce jour, importante dans la perception qu’ont les Québécois des demandes d’accommodement, lesquelles tendent vers un communautarisme régressif et une exclusion de la société d’accueil. Polarisant le débat vers une crispation des tendances, notamment en offrant une tribune démesurée aux extrémistes religieux (catholiques, islamiques et juifs), les médias réduisent non seulement la réalité à ce type de discours, mais teintent de façon fausse la réalité sociale du Québec, laquelle tend vers une tolérance exemplaire des différences culturelles acceptables dans une société guidée par la laïcité et les droits de l’Homme.
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