Québec a finalement annulé l’appel d’offres lancé en décembre afin d’évaluer le « potentiel économique » des énergies fossiles de deux secteurs du golfe du Saint-Laurent, dont la fameuse structure Old Harry. Aucune soumission n’a été envoyée pour répondre à la demande, a appris Le Devoir. Mais le gouvernement Marois promet déjà de revenir à la charge.
Peu avant le début du congé des Fêtes, le ministère des Ressources naturelles (MRN) avait lancé un appel d’offres dans le but d’obtenir une « étude indépendante sur le potentiel économique des hydrocarbures en milieu marin ». Cette étude devait être menée pour le secteur convoité d’Old Harry et pour le banc des Américains, une zone de 1000 km2 reconnue pour sa grande biodiversité et située tout juste au large de Percé.
Les entreprises souhaitant mener divers travaux d’analyse des données sismiques et de forages existantes avaient jusqu’au 21 janvier pour répondre à l’appel de Québec. Or, aucune soumission n’a été envoyée pour ce contrat évalué entre 200 000 $ et 300 000 $.
Une semaine auparavant, le MRN avait pourtant décidé d’alléger la tâche de l’entreprise qui aurait été choisie. Le ministère avait annulé l’obligation d’évaluer les retombées économiques qu’aurait une éventuelle exploitation d’énergies fossiles en milieu marin pour le Québec.
Partie remise
En entrevue au Devoir mardi, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, s’est dite déçue de l’absence de réponse à l’appel d’offres lancé le 17 décembre. Elle estime que le moment où la demande a été faite, soit la période des Fêtes, pourrait avoir compliqué la tâche des entreprises qui auraient pu être intéressées.
Mais elle a surtout annoncé que le gouvernement reviendra à la charge « dans les prochaines semaines ». Québec lorgne surtout du côté de la structure sous-marine Old Harry, a-t-elle ajouté. Selon certaines estimations, le secteur pourrait receler deux milliards de barils de pétrole. Aucun forage n’a été mené jusqu’à présent pour tenter de vérifier le potentiel réel.
« Nous avons la volonté de nous documenter », a dit Mme Ouellet. Elle a ainsi rappelé que le débat est déjà lancé. Des personnalités publiques, dont l’ancien premier ministre Bernard Landry, ont en effet publié récemment un manifeste pro-pétrole. Le texte a été suivi quelques jours plus tard d’un manifeste d’opposition à l’exploitation pétrolière au Québec.
« Je pense que, si nous voulons être en mesure de mener un débat éclairé, la première étape est d’obtenir des informations et de les partager, a fait valoir Martine Ouellet. Et mon rôle, comme ministre des Ressources naturelles, c’est de faire en sorte que la documentation, tant d’un point de vue économique que des impacts environnementaux et des moyens de mitigation, soit disponible. »
Elle a par ailleurs réitéré mardi que la volonté du gouvernement est de « protéger » le secteur du banc des Américains. L’appel d’offres lancé par Québec prévoyait toutefois d’évaluer le potentiel pétrolier et gazier de cette zone. Ottawa étudie pour sa part l’idée d’en faire une aire marine protégée.
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