<i>Moulin à paroles</i>: trop souverainiste pour Labeaume

1759 - Commémoration de la Conquête - 12 et 13 septembre 2009

«Je me suis désisté comme maire parce que j'essaie de ne pas trop me coller à juste une couleur politique, peu importe la couleur. Je suis mal à l'aise», a expliqué Régis Labeaume. Le Soleil, Erick Labbé

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Jean Pascal Lavoie et Jean-François Néron - (Québec) Régis Labeaume ne participera finalement pas au Moulin à paroles. L'événement, qui se tiendra sur les Plaines les 12 et 13 septembre, rassemblera une foule de personnalités qui liront différents textes retraçant l'histoire du Québec. La couleur souverainiste de plusieurs lecteurs est cependant trop prononcée au goût du maire de Québec.
«Ils ont été bien corrects avec moi. Je sais qu'ils ont fait l'effort de trouver des politiciens de tous les horizons», confie le maire Labeaume, en parlant notamment du chanteur Biz de Loco Locass. «Je me suis désisté comme maire parce que j'essaie de ne pas trop me coller à juste une couleur politique, peu importe la couleur. Je suis mal à l'aise.»
En ce qui a trait à la présence du militant nationaliste Patrick Bourgeois, M. Labeaume est plus tranchant. «Moi, je ne suis pas capable. Toute incitation à la violence quelle qu'elle soit [...]», souligne-t-il en référence aux commentaires controversés que M. Bourgeois avait livrés au printemps pour empêcher la tenue des commémorations du 250e anniversaire de la bataille des Plaines.
Une décision qui déçoit Biz, l'un des organisateurs. «Nous nous sommes assurés d'inviter des personnes représentant une multiplicité de points de vue, assure-t-il. Nous attendons encore des confirmations, la liste des lecteurs peut bouger jusqu'à la dernière minute.»
Parmi les invités, on trouve les descendants de Montcalm, le baron Georges de Marestan, et de Wolfe, Andrew Wolfe Burroughs. «C'est difficile d'être plus inclusif que ça! insiste Biz. À un moment donné, les absents ont tort. Si on fait un événement non aligné et que tous les fédéralistes refusent, c'est évident que ça va être teinté bleu. Être souverainiste, ce n'est pas avoir le virus H1N1. Si on n'est pas capable de mettre ça de côté le temps d'une commémoration, ça va mal.»
Ex-ambassadeur du Canada en France, Benoît Bouchard est l'un des rares fédéralistes à avoir répondu présent jusqu'ici. La position du maire Labeaume le déçoit. «L'identité québécoise n'a rien à voir avec l'affiliation politique. Ça m'agace et me déçoit profondément que l'on fixe dans une perspective partisane ce qui ne l'est pas. On nous donne l'occasion de faire un retour sur l'histoire du Québec à travers des textes qui ne sont pas politiques. Si on ne s'approprie pas tous cette histoire, c'est certain qu'il va y avoir juste des péquistes. L'histoire du Québec n'est pas partisane.»
«C'était écrit dans le ciel qu'en réunissant des gens des deux tendances autour d'un événement comme celui-ci, ça mettrait des gens mal à l'aise», réagit Patrick Bourgeois, qui se défend bien d'avoir fait des incitations à la violence.
«Le maire Red Bull est aussi menteur que les radios-poubelles de Québec qui m'ont mis des propos dans la bouche. Ça ne me fait pas de peine qu'il ne soit pas là. Quand on m'a invité, je me demandais ce que je faisais parmi tous ces grands noms. Finalement, ma présence est utile si elle repousse ces gens-là!» lance-t-il.


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