Une ex-bloquiste devenue candidate au Sénat clame son soutien à Paul Martin
"Flushée" par le Bloc en 2004, l'ex-députée Jocelyne Girard-Bujold ne croit plus à la souveraineté et professe publiquement sa foi en Paul Martin. Un revirement qui, assure-t-elle, n'a rien à voir avec sa candidature à un poste de sénatrice.
Dans une lettre d'opinion publiée par Le Quotidien, en décembre, l'ancienne bloquiste de Jonquière-Alma vilipende les troupes de Gilles Duceppe et encense Paul Martin, "l'homme de la situation".
Comme elle l'indique au SOLEIL, "beaucoup d'eau a coulé sous les ponts" depuis le temps où elle siégeait aux Communes.
"Je ne suis plus souverainiste, clame-t-elle. Plus du tout. Je pense que c'est dépassé. Le dernier référendum nous l'a prouvé, même si on dit qu'on a été volé. Vous savez, ç'a été comme ça que ça s'est passé. On ne peut pas regretter les choses qui n'ont pas été faites."
Dans un contexte de mondialisation et de concurrence des géants asiatiques, le Québec ne peut plus s'isoler et se marginaliser avec le Bloc, ajoute-t-elle. Maintenant qu'elle ne fait plus partie d'une formation politique, elle dit voir "la forêt plutôt que l'arbre". Et Paul Martin, aujourd'hui, "cet homme-là mériterait une médaille".
"Quand M. Martin est arrivé, il a répondu aux attentes de l'opposition, il a déclenché la Commission Gomery, relate Mme Bujold-Girard. Ce n'était pas facile pour lui. Il a osé le faire. Il a voulu faire en sorte d'assainir l'image des politiciens dans la population."
Aveuglement
La dame lève son chapeau bien haut au chef libéral pour son travail dans les dossiers des congés parentaux, des garderies, des infrastructures municipales. "Il a aussi fait en sorte d'aider les régions, poursuit l'ex-bloquiste. C'est nous qui sommes handicapés par notre aveuglement derrière le Bloc québécois."
Elle a mal à sa région, qui, dit-elle, souffre beaucoup. "Moi, je fais ça pour ma région, lance Mme Bujold-Girard. La mienne a été laissée pour compte. Tout ferme ici, les usines, tout ferme. Nos jeunes s'en vont. Il faut faire en sorte d'être du côté où on va pouvoir aller chercher notre argent et reprendre en main notre économie. (...) Les députés du BQ n'ont absolument rien fait."
Faut-il comprendre qu'à Ottawa, le gouvernement de M. Martin aurait boudé sa région en raison de son penchant bloquiste ? "Non, je ne suis pas d'accord avec ça", répond Mme Bujold-Girard, répétant le travail fait pour les municipalités.
L'ex-députée a décidé de diffuser ses réflexions post-Bloc parce que plusieurs personnes l'interpellaient et lui demandaient de se représenter, indique-t-elle. Elle rejette l'hypothèse de ceux qui pensent que sa volte-face est liée au poste de sénatrice qu'elle convoite. "Oh non, pas du tout."
Sans qu'elle l'ait sollicité, explique-t-elle, un comité de gens avec qui elle a travaillé dans le milieu communautaire a soumis sa candidature. Depuis, elle a eu deux rencontres au bureau du premier ministre. "M. (Paul) Martin n'avait jamais vu un tel dossier, indique-t-elle. Il trouvait que c'était vraiment extraordinaire. Alors ce dossier chemine. Étant une personne qui a des idées et qui a toujours défendu sa région avant tout... Si le premier ministre veut, tant mieux. Mais c'est toujours à sa discrétion."
Sauf erreur, elle serait probablement la première souverainiste repentie à faire son entrée au Sénat.
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