La stratégie d'État n'est pas une doctrine pour des adultes qui ne sont que des enfants attardés, des gens trop simples et trop proches de leurs émotions primaires.
Pour jouer le jeu de l'État, il faut un sang froid à toute épreuve, et comme je l'ai déjà mentionné : il faut deux têtes et pas de coeur.
Je relève à froid les récentes mesures du Parti Libéral du Québec et son chef Jean Charest, qui visent à favoriser une certaine minorité huppée de l'ouest de Montréal, au détriment bien entendu de la majorité moins pourvue de moyens mais plus éveillée qu'autrefois en matière de pouvoirs et de politique d'État.
Qu'est-ce que nous allons faire contre toutes ces mesures et surtout contre le méga-hôpital construit pour la minorité Anglo et Allo? Nous allons faire ce que nous avons toujours fait: la pénétrer par l'intérieur et en prendre le contrôle, froidement, sans s'énerver.
Maintenant, trop de Québécois souverainistes sont trop émus par les attaques de Jean Charest contre Vigile et bien entendu contre les "radicaux" du Parti Québécois, (ce qui me fait tordre de rire), dont le gouvernement libéral du Québec craint une "flambée de violence" qui "justifierait" de nouveau selon certains esprits trop sensibles l'envoi de l'armée au Québec.
En réalité, que fait John James Charest dans le contexte actuel?
Réponse: il fait notre jeu.
Il vient d'attirer l'attention sur Vigile comme personne avant lui.
Résultat: la clientèle et les fidèles de Vigile vont augmenter en nombre et les écrits reflèteront une atmosphère de détermination comme nous n'en avons pas eue depuis longtemps.
Il est évident maintenant que le Québec n'a rien à gagner ni avec Ottawa ni avec le Rest of Canada, ni dans les conditions actuelles ni à venir. Les continuités géopolitiques créées par Ottawa avec la prise en charge des communications dès les débuts, avec le chemin de fer et le télégraphe, ne tiennent plus dans les conditions actuelles, alors que, non seulement le Québec mais six autres provinces, ont atteint la stature de véritables États. C'est la réalité qui s'impose de soi: ce n'est pas de l'idéologie ni même du ressentiment mais ce n'est pas tout le monde qui le comprend.
Le Québec est appelé à prendre la première de toutes les décisions qui vont influencer l'avenir, soit: se décider carrément pour la souveraineté et l'indépendance, peu importe qu'il y ait ou non "association" avec les voisins. La nature suivra alors son cours sans idéologie.
L'essentiel consiste à prendre une décision radicale et sans retour, passer aux actes et prendre des mesures diplomatiques et défensives pour décourager d'avance tout recours potentiel au dol ou la force pour nous retenir.
Ne soyons pas ignorants ou naïfs. Le Québec chevauche le Saint Laurent de l'océan Atlantique jusqu'à la frontière de l'Ontario et cette position géopolitique se traduit par un énorme avantage pour un État du Québec souverain et libre.
Ce sera pour nous une grosse responsabilité mais est-ce que justement, nous ne voulons pas la souveraineté et l'indépendance pour devenir libres et responsables de nos Actes? Comme de vrais adultes?
Le Québec n'est déjà plus une province depuis que les Québécois se sont reconnus possédants légitimes du territoire sur lequel nous vivons et que nous avons défriché et mis en valeur au cours des quatre siècles de notre Histoire?
Le Québec possède déjà les assises de son propre État et il ne lui reste qu'à les assumer pleinement.
Tout cela à cause de l'adversité anglaise, loyaliste et orangiste.
En géopolitique, l'adversité est un ingrédient essentiel pour un peuple destiné à devenir Nation et État. L'adversaire, si détestable qu'il soit, nous a fouettés pour que nous nous réveillions et nous prenions en charge. Autrement, si les Anglais, Loyalistes et Orangistes avaient été gentils, nous nous serions laissés faire.
Ce qui ne tue pas rend plus fort, écrit Nieztsche. Nous avons
"presque" été détruits à plusieurs reprises mais à chaque épreuve, nous en sommes ressortis plus forts et grandis.
Entre autres, voyez comment l'Église catholique, qui s'y connaît en matière d'adversité plus peut-être que n'importe quelle autre institution ou État dans le monde, a joué un rôle majeur dans notre survivance et la construction des assises de notre État.
Un ouvrage très récent à cet effet mérite d'être lu: Roberto Perin: Ignace de Montréal. Artisan d'une identité nationale. Montréal. Boréal 2008. 303 pages. Un commentaire à cet effet vient de paraître dans le dernier numéro de l'Action Nationale, octobre 2010, pages 123 à 129.
Voyez le travail accompli à Montréal par le controversé Mgr Ignace Bourget. Il s'agissait pour lui d'atténuer les effets pervers sur Montréal de la "victoire" anglaise sur les patriotes de 1837-39 et de l'extrême arrogance qui s'en suivit envers les Montréalais de souche et de langue française, désormais condamnés à la fossilisation.
Il lui a fallu renforcer sa position en face de Rome, afin que l'Église du Québec ne soit pas inféodée à Ottawa ni à Londres comme l'Église anglicane. Puis, faire venir de France des communautés religieuses en grand nombre pour prendre charge de l'éducation et des services sociaux du Québec, afin que les Québécois soient capables de le faire, c'est-à-dire après 1960.
Ignace Bourget ne craignait pas l'adversité et savait que ce n'est pas par l'agitation stérile mais par l'agir qu'on déplace les rapports de forces d'un peuple. Il lui fallait entre autres inciter la population à ne pas s'agiter, ce qui aurait augmenté le risque que toute l'Église devienne vassale du roi d'Angleterre.
L'agir froid et résolu permet de produire des résultats de grande envergure sans risquer l'intervention armée de l'ennemi. Lorsque le fait accompli s'impose de soi, il est trop tard pour l'adversaire.
Et maintenant, que font les Libéraux du Québec, sinon ouvrir le chemin vers l'Acte final de l'État du Québec et son indépendance prochaine.
Lisez le [National Post du 16 octobre 2010->31693], qui ne se fait plus la moindre illusion sur ce qui s'en vient.
Le temps de passer aux Actes d'envergure est arrivé.
JRMS
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9 commentaires
Donald Rouleau Répondre
25 octobre 2010Un gros Merci à John James Charest pour avoir ravivé la flamme séparatiste au Québec. Sans lui on serait stagnant. On peut pas dire que Pauline Marois est un pétard Indépendantiste en tout cas.
Merci aussi à John James d'avoir mis Vigile.net sur la map comme on dit. Je suis confiant que ce forum sera bientôt une autorité à ce qui a trait aux VRAIES nouvelles politiques.
À quand le journal " Vigile.net " ????
Continuez votre beau travail tout le monde...!!!!
François A. Lachapelle Répondre
25 octobre 2010Monsieur Sauvé,
1. Votre longue expérience de la vie et du Canada, notre voisin, nous réconforte et nous rappelle que le projet de l'indépendance politique du pays du Québec est une possibilité et une probabilité.
2. Devenir un pays reconnu par les autres pays membres de l'ONU fait appel à un grand sens de responsabilité et de maturité.
3. Je ne cesse de le répéter: le Québec est un pays riche en ressources naturelles et en ressources humaines. Cela ne nous met pas à l'abri des échecs et des difficultés. Lorsque je regarde ma petite fille de 6 ans qui apprend à écrire, cela n'est pas évident. Elle ne le réalise pas, mais lorsq'elle aura appris à écrire, cet acquis lui servira pour le reste de sa vie.
4. Combien d'autres sujets éminemment d'actualité mobilisent des milliers de québécois, dont: les gaz de schiste, l'arrêt de la centrale nucléaire Gentilly-2, notre gaspillage de l'eau, cet or bleu indispensable pour toute vie, notre gaspillage de l'énergie en général à rationnaliser, notre système scolaire et l'élection bidon des commissaires, à revoir, les paradis fiscaux et l'évasion fiscale, etc.
5. Encore plus qu'une société juste, le Québec doit devenir une société avec des citoyens "h o n n ê t e s" et généreux pour les plus forts et les plus riches. Oui, c'est possible comme a dit Obama.
6. Plusieurs québécois agissent et pensent en citoyens matures et souverains comme vous. Bravo!
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2010Hastings,
Religion vient de religare, relation avec l'Être par opposition à l'avoir.
L'identitaire et le devenir sont en cause dans la religion.
La première référence historique à l'Être se trouve dans l'Exode,Deuxième Livre de la Bible. Le message adressé à Moïse s'exprime dans un tétragramme de quatre consonnes:
JHWH, traduit en latin par ego sum qui sum et en français par Je-Suis-Celui-qui-Est.
Le livre sur Mgr Bourget apporte un éclairage nouveau sur le problème de la relation entre l'avoir et l'Être.
JRMS
Archives de Vigile Répondre
21 octobre 2010Mgr. Bourget ?
Ce que je savais :
Mgr Bourget était, me semble-t-il, l'ennemi juré des rouges progressistes montréalais après les révoltes de 1837-38. Il avait fait venir des communautés religieuses françaises dont un contexte où on voulait se débarasser d'elles en Europe. Franchement, je suis surpris. Conséquence : la laïcité de l'éducation devra attendre 1960.
Il y a peut-être eu un agenda caché ou un plan B pour Mgr Bourget : c'est fort possible. La recherche historique évolue et c'est bien.
Jean-Paul Gilson Répondre
21 octobre 2010"français encore un effort si vous voulez être républicains", écrivait le divin marquis. Sans me comparer à lui, ni RM Sauvé à un français, il faut bien admettre cependant que le pas à franchir, le mur à sauter, LA manoeuvre à opérer est la déclaration d'indépendance devant laquelle nos élites politiques reculent.
Il faudra donc que nous y suppléions
Point à la ligne.
JP Gilson
Archives de Vigile Répondre
20 octobre 2010Pour lire le compte rendu publié dans L'Action nationale sur Ignace Bourget:
http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=1092&Itemid=48&searchresult=1
Robert Bertrand Répondre
20 octobre 2010L'adresse que demande Monsieur Pomerleau :
http://www.nationalpost.com/news/canada/Sovereign+Quebec+will/3680645/story.html
Archives de Vigile Répondre
20 octobre 2010M. Sauvé
C'est généralement ainsi que ça se passe. On appelle cela "se tirer dans le pied".
Je vous annonce donc encore votre conférence UQÀM du 10 février 2010 pour celles ou ceux qui ne l'auraient pas encore visionné. Vous savez, c'est vous qui m'avez remis dans le ton avec cette conférence.
Téléchargez la conférence de M. René Marcel Sauvé sur :
http://rene-marcel-sauve.ressourcequebec.com/
Et puis, j'invite à visionner mon dernier bébé, cette vidéo qui démontre en partie, il me semble, qu'on s'est fait avoir à l'os, comme on dit. Je me suis un peu servis de vous pour sauver Pauline Marois... des loups dévorants?
http://www.vigile.net/LE-DIABLE-Trudeau-etait-le-diable
Salutations
Pierre Girard
http://horsdutemps.info/
et
http://www.vigile.net/_Girard-Pierre_
Jean-Claude Pomerleau Répondre
20 octobre 2010M Sauvé
Vous nous ramenez à l'essentiel: En toutes circonstances il faut se demander en quoi cela sert notre cause.
Petite question: Avez vous le lien sur l'article du National Post ?
JCPomerleau