Keystone XL : après les emplois, le climat

Obama insiste sur l’impact que pourrait avoir Keystone XL sur le climat planétaire

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Obama se prépare à dire non

Washington — Le président américain Barack Obama a évoqué mercredi les conséquences que pourrait avoir l’approbation du projet de pipeline Keystone XL sur le climat de la planète lors d’une réunion générale avec les représentants et les sénateurs démocrates au Capitole, à Washington.

Après la rencontre, le sénateur Ben Cardin a rapporté aux journalistes que, questionné au sujet de son apparente réticence à approuver le projet, M. Obama avait répondu que le débat entourant l’oléoduc proposé par la firme de Calgary TransCanada ne concernait pas seulement les Américains et les Canadiens, mais l’ensemble de la population mondiale.

Par le passé, Barack Obama a répété à plusieurs reprises publiquement qu’il fallait rejeter Keystone XL s’il était prouvé que sa construction augmenterait de manière importante les émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Le président a aussi donné des sueurs froides récemment aux partisans du pipeline en minimisant le nombre d’emplois qui seraient créés par l’oléoduc de 7 milliards de dollars, qui permettrait de transporter chaque semaine des millions de barils de pétrole de l’Alberta et du Dakota du Nord vers des raffineries du golfe du Mexique.

Chiffres contradictoires

Dans une entrevue publiée par le New York Times le week-end dernier, M. Obama affirme en effet que Keystone XL entraînerait la création d’environ 2000 emplois durant sa construction, mais de seulement 50 à 100 postes permanents une fois les travaux terminés.

Ces chiffres contredisent ceux avancés par le département d’État américain dans son évaluation environnementale du projet, dans laquelle il estime que l’oléoduc créerait 42 100 emplois durant la période d’un à deux ans nécessaire à sa construction, puis de 35 postes permanents ou temporaires une fois mis en service.

Les gens pour Keystone XL ont souvent eu recours à l’argument de la création d’emplois pour défendre le projet. Plus tôt cette semaine, le président des syndicats de l’industrie américaine du bâtiment, Sean McGarvey, a publié un communiqué pour réfuter les propos de Barack Obama. « La portion sud du pipeline Keystone XL, qui n’avait pas besoin de l’approbation présidentielle, mais qui a tout de même bénéficié de l’appui du président et est présentement en construction, a déjà généré des millions d’heures de travail et a eu un effet positif sur le plan économique pour les populations locales », a soutenu M. McGarvey.

Keystone XL est un projet d’oléoducs de la société canadienne TransCanada qui relierait, sur un tracé de 1897 km, les sables bitumineux de l’Alberta, au Canada, au Nebraska, en plein centre des États-Unis. Keystone XL ferait plus que doubler la capacité de transports actuellement permise par un circuit, plus long, d’oléoducs.

Mais les associations écologistes s’inquiètent des risques de pollution des nappes phréatiques en cas de fuite et soulignent que l’exploitation des sables bitumineux est extrêmement polluante.L’oléoduc fait présentement l’objet d’un examen de la part du département d’État parce qu’il doit traverser une frontière internationale. Une décision définitive devrait être rendue d’ici la fin de 2013 ou le début de 2014.

Le président avait en janvier 2012 remis toute décision à cette année afin de permettre la réalisation d’une étude sur l’impact écologique.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, l’augmentation de la production pétrolière nord-américaine est telle qu’elle provoque une véritable « onde de choc » planétaire, qui aura pour conséquence de freiner la hausse du cours de l’or noir au cours des prochaines années. Un scénario qui tranche avec ce qu’on prévoyait il y a à peine quelques années. Mais cette ruée vers l’énergie fossile risque aussi de mettre à mal la recherche de sources énergétiques moins destructrices.


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