Jugement Hilton

L'absurdité a assez duré !

Ceux qui attendaient une conjoncture propice à la relance du combat politique pour l’indépendance sont en ce moment bien servis

PI - Parti indépendantiste


La Cour d'appel charcute de nouveau la Loi 101.

Le charcutier : le juge Allen R. Hilton, ex-avocat de
l'organisation canadienne-anglaise Alliance Quebec
L’absurdité de la situation des Québécois dans le Canada a assez duré.
Ceux qui attendaient une conjoncture propice à la relance du combat
politique pour l’indépendance sont en ce moment bien servis. La Commission
Bouchard-Taylor et le jugement révoltant de la Cour d’appel du Québec
invalidant encore une fois un article de notre Charte de la langue
française rendent le contexte favorable à la reprise de l'initiative
historique par le mouvement national québécois. Devant la démission du
Parti québécois, autant sur la question de l'indépendance que sur celle de
nos grands enjeux nationaux, dont celui du français langue commune, cela
veut dire la création d'un parti politique résolument engagé à réaliser
l’indépendance du Québec dès son élection. C'est ce que se propose d'être
le Parti Indépendantiste.

Bien que presque 100% des Québécois français souhaitent un renforcement de
la Loi 101 et une abrogation pure et simple de tous les « accommodements
raisonnables » de type religieux, ce que propose justement le Parti
indépendantiste, la classe politique refuse de prendre ses responsabilités,
préférant se réfugier derrière une commission inutile et des faux-fuyants
juridiques. N'est-il pas ridicule de voir le gouvernement Charest prétendre
en appeler de ce jugement de la Cour d’appel du Québec auprès de la Cour
suprême du Canada, alors qu'il chante en même temps les vertus du
multiculturalisme et de la Charte canadienne des droits et libertés imposée
au Québec par l'ex-premier ministre Trudeau.

Cela fait 400 ans que les Québécois bâtissent leur patrie. Nous savons qui
nous sommes; nous connaissons nos valeurs et nous sommes fiers de notre
langue, de notre culture et nous voulons que notre identité unique dans le
monde puisse s’épanouir sans l'entrave canadienne. Pourtant, Taylor et
Bouchard, partisans du multiculturalisme (surtout le rhodésien Taylor pour
qui les « séparatistes » sont des ennemis à abattre), vont tenter de nous
laver le cerveau avec leur Commission acquise d'avance au « chartisme » à
la Trudeau, tout en condamnant notre prétendue étroitesse d’esprit et notre
nationalisme ethnique.

Dans le contexte de la mondialisation, l'existence nationale du Québec ne
sera assurée qu’à la condition que nous réalisions l’indépendance. Seul un
Québec indépendant pourra garantir la pérennité du français en Amérique du
Nord.

Notre situation de minoritaires au Canada nous met à la merci de juges
nommés par Ottawa et qui utilisent la Charte à Trudeau pour mener à terme
le projet d’assimilation totale des Québécois hérité de Lord Durham.
Comment tolérer encore et toujours que des non-élus, les juges, viennent
annihiler la volonté politique des représentants du peuple québécois ? La
Loi 101 est l'objet d'un puissant consensus dans la population québécoise
et elle fait l’envie du monde occidental. Plus de la moitié des États de
notre voisin du sud ont adopté des lois similaires afin de préserver leur
langue. En 1977, Camille Laurin, père de la Loi 101, a fait preuve de
courage et d’un sens de l’anticipation hors du commun. Sa vision a fait de
lui un exemple à suivre au niveau du combat international pour la
préservation des identités nationales et de la diversité culturelle. Laurin
avait aussi compris que la Charte de la langue française n'allait porter
tous ses fruits qu’à la condition que le Québec devienne rapidement un État
indépendant.

Trente ans plus tard, nous mesurons toute la pertinence de ses propos.
Trudeau a enchâssé la Charte canadienne dans la Constitution lors du
rapatriement unilatéral de 1982 exprès pour déconstruire l’identité
québécoise en faisant reculer la langue française au Québec. Depuis, la
Cour suprême du Canada a démontré qu’elle était un bon élève. Elle a
invalidé des pans entiers de la Loi 101 et accordé des accommodements à un
nombre croissant de groupes religieux, y compris fanatiques ou extrémistes,
malgré la vive opposition des Québécois, qu'ils soient de souche historique
française ou issus de l'immigration moderne. L’apothéose est survenue avec
la décision de la Cour suprême autorisant le port du kirpan à l’école.

La seule façon pour le peuple québécois de se prémunir contre les attaques
anti-démocratiques menées par les juges nommés par Ottawa (Cour suprême du
Canada, Cour d’appel du Québec et Cour supérieure du Québec) contre son
identité, sa langue, sa culture et ses valeurs, bref contre son existence
nationale, c’est l’indépendance. Ça urge ! Sans un État plein et entier qui
leur soit propre, les Québécois subiront inéluctablement le sort de leurs
frères français de la Louisiane.

Puisque nous ne pouvons plus compter sur le PQ démissionnaire, ni sur les
demi-mesures de l’Action démocratique du Québec, ni sur la tiédeur de
Québec Solidaire, bâtissons ensemble le Parti indépendantiste qui déclarera
l’indépendance et adoptera une Constitution d’État à la suite d’une
victoire électorale. Les adversaires de la Charte québécoise de la langue
française peuvent la charcuter à qui mieux mieux parce qu'ils prennent
appui sur le système constitutionnel canadien. Il faut rompre avec ce
système si nous voulons être gouvernés par notre propre volonté et si nous
voulons que nos propres lois ou chartes priment vraiment sur celles du
Canada anglais.
Éric Tremblay
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2007

    M. François Tremblay écrit : «M. Éric Tremblay, je suis entièrement d’accord avec votre analyse. L’indépendance est l’unique solution pour la survie de notre nation française en terre d’amérique.»
    Je ne crois pas que ce soit entièrement le cas. Combien même le Québec serait entièrement indépendant, si les francophones continuent à se reproduire en nombre insuffisant, la capacité de survivance du français sera toujours en danger parce que les immigrants ont moins de raisons d'adopter le français que les Québécois de longue date.
    Une nation n'a pas toujours besoin d'être majoritaire pour réussir. Prenons l'exemple des juifs, en bien moins grand nombre que les Québécois, ont réussit à prospérer au Canada et aux États, à conserver leur culture et ont une importance élevée dans nos gouvernements par leur approche et contributions dans les diverses caisses électorales, principalement Libérales, provinciales et fédérale. Ils jouissent ici, en plus, d'une plus grande sécurité que dans leur pays indépendant, Israël, selon les apparences. Messieurs Bush et Harper sont à leurs pieds, même après qu'ils aient détruit le Liban qui n'a plus besoin depuis, comme nous, de vérifier la solidité de leurs viaducs et ponts vu qu'ils ont été détruits par les nombreuses bombes lancées des avions Israéliens, achetés des Américains.
    Le Québec, entièrement responsable de l'enseignement sur son territoire, n'a pas eu besoin du fédéral pour mal enseigner le français malgré l'importance primordiale de la chose dont dépend, en partie, sa survie. Pourquoi donc Messieurs Tremblay ?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2007

    M. Tremblay, je suis entièrement d’accord avec votre analyse. L’indépendance est l’unique solution pour la survie de notre nation française en terre d’amérique.
    Ce que je ne parviens pas à comprendre, c’est la résistance de notre nation à réaliser le pays du Québec. Pourquoi cette résistance ? Personnellement, j’en rêve depuis mon adolescence. Donc, depuis plus de 40 ans.
    Ne pourrait-on pas au moins être aussi stratégique que nos voisins du Canada. Je n’en veux pas au Canada anglais qui a sa vision de ce que le Canada doit être. Je ne la partage pas puisqu’à l’évidence, notre assimilation ou leur domination sur notre nation est sa priorité.
    Moi, ce que je veux, c’est que ma nation, riche d’histoire, d’enracinement, d’évolution, d’action de survivance, de progrès, survive. Une nation, un pays où la vie y est cimenté par la langue française, c’est simple comme projet. Un pays démocratique ? Oui, évidemment. Inclusif ? Oui, également.
    Un nouveau parti politique pour y accéder ? Après plus de trente ans de sur place, je pense qu’il est temps qu’un nouveau leardership politique naisse. Pensons de temps à autre à nos pères, nos grands-pères et nos ancêtres qui ont construit le Québec, à leur combat pour survivre comme nation. Si les québécois ne veulent pas d’un pays pour assurer leur survivance en terre d’Amérique, qu’ils le disent clairement et qu’ils disent ouvertement et sans équivoque oui à l’assimilation. La Louisianisation du Québec ou Québec pays, il me semble que le choix est facile quand on a un peu de fierté. Et ce n’est ni Charest, ni Mario Dumont, ni Pauline Marois qui vont nous conduire à la naissance de Québec pays.