Artur Mas est accusé d'avoir organisé une consultation illégale sur l'indépendance de la Catalogne. Alors qu'un nouveau référendum très controversé doit avoir lieu cette année, la tension s'accroît autour de la question de l'indépendance catalane.
Artur Mas, l’ancien président de la Catalogne, comparaît lundi 6 février devant le Tribunal supérieur de justice de Catalogne pour «désobéissance aggravée» et «prévarication», après la tenue, le 9 novembre 2014, d'une consultation sur l'indépendance de la région.
Le résultat du scrutin, jugé anticonstitutionnel, avait été suspendu par le Tribunal constitutionnel, alors que 2,2 millions d'électeurs s'étaient déplacés – et que 80% d'entre eux se sont déclarés favorable à une sécession de la Catalogne. Le parquet général, estimant que l'Etat n'avait pas à participer à l'organisation de ce référendum sans valeur juridique, a donc attaqué Artur Mas en justice, ainsi que son ex-ministre régional de l’éducation, Irène Rigau, et l’ancienne vice–présidente régionale, Joana Ortega, qui comparaissent à ses côtés.
«Nous allons à ce procès, tranquilles, sereins et avec courage», avait déclaré Artur Mas, lors d’une conférence de presse, le 5 février. Il avait aussi indiqué qu'il n'entendait pas «demander pardon pour quoi que ce soit». «Nous avons défendu noblement ce que réclamait une grande partie du pays», a-t-il tenu à préciser.
Alors qu'il risque six à dix années d’inéligibilité, Artur Mas a assuré qu'en cas de condamnation il déposerait un recours devant la justice européenne. «Ils ont voulu nous mettre à genoux, ils nous trouveront debout», a-t-il prévenu, donnant rendez-vous à ses nombreux soutiens devant le Tribunal à l'ouverture de son procès.
Un nouveau référendum, légal et contraignant, sur l'indépendance de la Catalogne, devait avoir lieu en septembre. Le gouvernement catalan l'a finalement avancé à l'été, sans préciser de date. Le procès d'Artur Mas pourrait revigorer les indépendantistes même si le gouvernement espagnol reste farouchement opposé au départ de la Catalogne et met en avant l'inconstitutionnalité d'une telle sécession.
Le 28 janvier, un millier de nationalistes de la Phallange avaient défilé à Madrid, pour défendre notamment «l'unité du pays» et pousser le gouvernement à faire preuve de davantage de fermeté dans son opposition à l'indépendantisme catalan.
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