Martin Ouellet - L'arrivée massive de soldats francophones originaires du Québec dans le sud de l'Afghanistan représente un «défi» culturel et linguistique pour les opérations quotidiennes de l'armée canadienne dans ce pays, estime le commandant canadien.
«Un problème, ce n'est peut-être pas le bon terme. Il y a toutes sortes de défis à relever et celui de la langue en est un», a lâché l'adjoint au chef d'état major, Kevin Mead, à propos de l'arrivée attendue, aux petites heures du matin mardi, d'un premier contingent de quelques dizaines de militaires du Royal 22e Régiment à la base multinationale de Kandahar.
Au total, 2300 d'entre eux seront déployés en Afghanistan au cours des prochaines semaines. L'interaction entre les francophones et leurs vis-à-vis anglophones sera assurément un défi, pense le major Mead.
«Beaucoup de personnes dans la FOI (Force opérationnelle interarmées) sont bilingues et plusieurs soldats le sont aussi. Les troupes vont passer au travers (le défi que pose la langue)», a-t-il néanmoins tempéré.
De son côté, le chef d'état-major, le lieutenant-colonel Jean Trudel, n'entrevoit aucun problème linguistique entre les deux communautés linguistiques sur la base. Il admet toutefois que les francophones «ont une approche différente» de leurs homologues anglophones d'aborder les dossiers, une façon plus «latine» de voir les choses.
«Il y a des différences, mais les valeurs sont les mêmes. Je ne vois aucune différence en ce qui à trait aux valeurs. Peut-être avons nous une façon autre d'aborder les problèmes ou les défis, nous allons probablement vouloir manger une poutine des temps en temps, mais les valeurs, celles d'un soldat d'Edmonton, de Petawawa, de Valcartier ou de Halifax sont identiques», analyse le lieutenant-colonel, membre lui-même du Royal 22e.
Un premier contingent de 200 soldats québécois a quitté dimanche la base de Valcartier en direction de l'Asie centrale pour prendre en charge, avec les quelque 2000 autres de leurs collègues qui les rejoindront d'ici peu, des activités de la FOI. De cette force dépend notamment les opérations extrêmement dangereuses de lutte contre le terrorisme.
Outre la barrière culturelle et son corollaire, la barrière linguistique, les soldats fraîchement arrivés seront soumis à d'autres défis comme la chaleur accablante qui règne sur l'Afghanistan à ce temps-ci de l'année.
Jour après jour, le mercure atteint les 40 degrés. Même s'ils ont déjà suivi un entraînement intense pour affronter de pareilles conditions, les nouveaux venus pourront bénéficier de quelques jours à leur arrivée sur la base pour s'acclimater à leur nouvel environnement.
«On prend charge d'eux et on s'assure qu'ils aient les outils, le matériel et les dernières touches de formation avant qu'ils sortent (de la base) et qu'ils rejoignent leur unité», a assuré le lieutenant-colonel.
L'arrivée des soldats de Valcartier pose un défi linguistique
L'interaction entre les francophones et leurs vis-à-vis anglophones sera assurément un défi, pense le major Mead
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