L’Education Nationale parle de sanctionner les profs de latin frondeurs

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De la dérive au délire du pouvoir

Encore trop faible ! Il s’agit carrément d’une remise en cause de la démocratie et du droit d’expression !
Voyons les faits : un groupe de professeurs de latin (hommes et femmes) ont décidé de lutter par l’humour contre la prochaine réforme remisant les langues anciennes au placard. Pour cela, ils ont conçu un calendrier loufoque dans lequel drapé dans une toge ou couronné de lauriers, ils mettent en scène des dictons aux résonances modernes. Rien de bien méchant ni d’osé (ils ne sont pas nus !). Il ne s’agit que d’une parodie ! Ils prouvent ainsi qu’ils ne sont pas des dinosaures recroquevillés sur une matière fossilisée. De plus, l’esprit est œcuménique puisque toutes les tendances syndicales sont représentées dans le groupe. Ils vendent par Internet ce calendrier au prix coûtant de 5 euros. Ils en ont déjà écoulé 400.
Mais leurs hiérarchies ne l’entendent pas de cette oreille. Certains d’entre eux ont subi des pressions ou reçu des avertissements (oraux pour l’instant). On a même murmuré les mots « exclusion temporaire » ! On leur reproche, on croit rêver, « un manque au devoir de discrétion » et « une atteinte à la dignité de la fonction publique »! Je ne vois pas en quoi se déguiser en ancien romain est une atteinte à la dignité. Dans ce cas, on doit interdire aux professeurs de participer à des bals masqués. Et reprocher un manque de discrétion est tout bonnement hallucinant. Si cette critique était fondée, un enseignant(ou un fonctionnaire) n’aurait pas le droit de s’exprimer sur quelque sujet que ce soit ! Pire qu’un militaire ! Sans doute, lorsque Najat Vallaud-Belkacem a parlé, les professeurs doivent-ils baisser la tête et applaudir à tout rompre comme en Corée du Nord ? Imaginez qu’un gouvernement de droite ait osé élevé la voix lors des innombrables contestations qui se sont produites contre ses réformes. On aurait entendu à ne plus finir les mots « retour de l’ordre moral », « Vichy au pouvoir » et le pays se serait couvert de barricades.
Ce clash entre des professeurs potaches et directions « père fouettard » n’est ni anecdotique ni négligeable mais fondamental. Il traduit un tournant dans le discours de la Gauche. Elle pense détenir le monopole de la pensée correcte. Jusque-là, elle était suivie sans murmures si on excepte quelques marginaux qu’on pouvait négliger. Maintenant, elle sent que les intellectuels lui échappent, et elle manie la répression pour maintenir, par la force, son emprise. Elle est incapable de se remettre en cause et d’imaginer qu’elle ne détient pas toujours la vérité
Mme Belkacem qui n’a que les mots liberté, démocratie, respect, lutte contre le racisme, à la bouche, peut mettre ses paroles en harmonie avec ses actes en sermonnant et rappelant sévèrement à l’ordre ceux qui ont menacé de représailles ces profs frondeurs. Le fera-t-elle ? Permettez-moi d’en douter !


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