L’orthographe est la clé du succès des études

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Aucun substitut à la rigueur et au travail

La France est un des pays qui consacrent le plus de temps à l’étude de leur langue, mais les méthodes pédagogiques employées sont inefficaces.
Dans le cadre d’une étude – laboratoire de recherche Travail, emploi et politiques publiques (TEPP) du CNRS -, on a réparti 850 étudiants en deux groupes. Les premiers ont été fortement incités à utiliser un logiciel d’entraînement au français, la plate-forme Voltaire (rien à voir avec le Boulevard du même nom !) alors que les membres du second groupe ont été simplement informés de l’existence de cet outil. Les résultats étaient prévisibles, mais il est parfois utile d’enfoncer des portes ouvertes. Le deuxième groupe a délaissé Voltaire (les étudiants n’augmentent jamais spontanément leur charge de travail) alors que les membres du premier ont gagné de 0,5 à 1 point de moyenne dans toutes les matières (les gains les plus importants ont été obtenus en mathématiques). Un correcteur subit un effet de halo : à contenu rigoureusement égal, il surnote (inconsciemment) de 1 à 2 points le travail mieux présenté et celui qui comporte le minimum de fautes, et cela même dans les matières scientifiques. D’autre part, Voltaire permet de mieux structurer sa pensée et, donc, de mieux se faire comprendre. Être à l’aise en français est essentiel pendant les études, quelles qu’elles soient, et encore plus lors de la recherche d’un travail.
Un CV rédigé en langue phonétique (il y en a beaucoup) finit à la poubelle.
La France est un des pays qui consacrent le plus de temps à l’étude de leur langue, mais les méthodes pédagogiques employées sont inefficaces. On privilégie trop l’oral au détriment de l’écrit. La pire des réformes de Mme Belkacem est celle qu’elle a imposée à l’école maternelle. Alors que ses prédécesseurs avaient, avec raison, mis l’accent dans ce cycle sur l’écriture et sur la prélecture et que les connaissances des enfants entrant en CP étaient les plus élevées jamais obtenues depuis 50 ans qu’on les mesure, on est revenu à des exercices purement oraux en maternelle. En revanche, Mme Belkacem préconisait d’effectuer au moins une dictée par semaine en primaire, mais elle a été « trahie » par les enseignants, car le « pédagogisme » qui est en perte de vitesse chez les ministres imprègne toujours les inspecteurs et les formateurs. Nombre d’instituteurs ne font jamais de dictées. D’autres se contentent de listes d’une dizaine de mots à apprendre (méthode inefficace !). Mais qu’attendre de professeurs des écoles dont certains (beaucoup ?) ont une orthographe déplorable ?
Les remèdes sont simples : mettre en place, lors du concours de recrutement des instituteurs, des épreuves de dictée, de grammaire et de conjugaison (dotées de gros coefficients et de notes éliminatoires) ; réintroduire l’écrit en maternelle ; interdire (ou restreindre fortement) les photocopies dans le primaire pour obliger les enfants à tout écrire ; revenir systématiquement aux exercices du Bled et du Bescherelle, faire trois dictées par semaine (et sanctionner les professeurs qui s’en dispensent) et continuer sur cette lancée au collège. Le nouveau ministre de l’Éducation ordonnera-t-il cette salutaire révolution ?


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