Jean-Pierre Proulx prend le cardinal Marc Ouellet à partie parce qu’il a traité le gouvernement de totalitaire dans l’imposition d’un cours d’éthique et de culture religieuse et tente de démontrer que le processus de laïcisation est tout ce qu’il y a de plus démocratique au Québec (Le Soleil, 26 & 16 février 2007).
L’histoire ne lui donne pas entièrement raison. La laïcisation des écoles n’a pas fait l’objet d’une plateforme électorale ni d’un référendum et la population n’a pas été suffisamment informée. Les articles de la Charte et de la constitution canadiennes (29 & 93) qui protégeaient le droit à des commissions scolaires (et par le fait même à des écoles et programmes) catholiques et protestantes, ont été abolis en 1997 sans consultation populaire. C’était du jamais vu! À ce moment, la ministre Pauline Marois a assuré les parents qu’ils continueraient d’avoir le choix des cours d’enseignement moral et religieux en fonction de l’article 41 de la Charte québécoise.
Pourtant, en juin 2005, l’Assemblée nationale a aboli à l’article 41 les protections pour les parents en ce qui concerne l’enseignement moral et religieux, sans en informer la population, sans consultation et sans débat. Elle refuse aussi de recourir aux clauses dérogatoires des chartes pour protéger, après 2008, les droits religieux de la majorité.
En contrepartie, environ 80% des parents choisissent chaque année le cours optionnel d’enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants. Le gouvernement ignore ce message clair des parents. Il va abolir ce cours et refuse de rendre optionnel le nouveau cours d’éthique et culture religieuse qui couvre huit approches religieuses, spirituelles et séculières, en passant par le sikhisme, l’islam et les visions athées. Le catholicisme et le protestantisme en sont cependant absents, étant réduits au «christianisme». Il n’accepte d’exempter aucun enfant. Il impose ce cours même aux écoles privées confessionnelles. C’est un abus de pouvoir de la part du gouvernement qui peut ainsi être considéré totalitaire.
«À la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d'un esprit plus élevé que leurs sujets, qu'ils savent donc mieux qu'eux ce qui leur est profitable.» (Ludwig Von Mises, Wikipedia). Le gouvernement pense savoir mieux que les parents ce qui est profitable pour leurs enfants. Par l’imposition d’un cours multi-religieux, il s’immisce dans le rôle des parents et interfère avec l’éducation générale qu’ils donnent, puisque la religion et la moralité guident l’ensemble des comportements de l’enfant.
Une accommodation qui respecterait la liberté de religion reconnue par les chartes permettrait des options d’enseignement religieux pour toute confessionnalité où le nombre le justifie, et accepterait le choix confessionnel des écoles privées.
En ce qui concerne le programme d’éthique et culture religieuse : que le gouvernement en rende publics les éléments de contenus et les thèmes, et la population pourra ensuite se prononcer à son sujet en connaissance de cause ! N’est-ce pas ce qu’un gouvernement démocratique voudrait pour ses citoyens ?
Jean Morse-Chevrier, présidente
Association des parents catholiques du Québec
L'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX
L’État s’immisce dans le rôle des parents
Par Jean Morse-Chevrier
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