Un nouvel assaut du « politiquement correct »

L'étau de la bien-pensance se referme sur Kanata

Des tentacules jusque dans les milieux financiers

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Tribune libre

« Kanata », le spectacle sur les Amérindiens conçu par Robert Lepage pour le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, ne verra finalement pas le jour et retourne ainsi dans les limbes sans avoir eu la moindre chance de se faire entendre. Selon le porte-parole d'Ex Machina, qui produit tous les spectacles de Robert Lepage, cet avortement a été causé par le désistement des commanditaires nord-américains suite à la controverse suscitée par l'intervention sur la place publique de certains objecteurs, flanqués de leurs « alliés » et prétendant parler au nom des Amérindiens, dans la foulée de celle qui a eu raison récemment de SLAV.


Dans un premier temps, Lepage et Mnouchkine avaient tenu bon face à ce nouvel assaut du « politiquement correct », mais c'était sans compter de se retrouver pris à revers par un véritable coup de Jarnac qui leur coupe les vivres. Ce développement inattendu prouve que la bien-pensance a développé ses tentacules jusque dans les milieux financiers et a obtenu ainsi un droit de vie ou de mort sur la création artistique contemporaine.


Ce dénouement absolument navrant de ce qui se révélait comme une si belle aventure, en plus d'avoir une portée très grave pour l'avenir, ne fait au final que des perdants. En plus des concepteurs eux-mêmes et du public qui les soutient, on peut en effet compter tous les Amérindiens comme victimes collatérales. En voulant à tout prix amener sur la place publique un faux débat aussi futile qu'inutile, cloné sur celui de SLAV, leurs « représentants » autoproclamés non seulement n'ont rien obtenu, mais ils se sont joyeusement tiré dans le pied en amenant bien malgré eux le sabordage d'un spectacle qui aurait fait entendre avec justesse et sans complaisance le drame de leur histoire sur la scène mondiale. Comme gâchis, il est difficile de faire pire.


Depuis l'arrivée en scène des colonisateurs européens, le destin des peuples amérindiens a été marqué au fer rouge de la malveillance, du génocide et de la petite vérole, mais il avait jusqu'à maintenant évité de l'être par celui de leur propre bêtise. C'est maintenant chose faite.



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