L’immigrant idéal

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La compatibilité culturelle, premier critère de sélection de l''immigrant


Le premier ministre Legault est en voyage officiel à Paris. Devant les journalistes, il a souhaité que plus de Français et d’Européens choisissent le Québec comme terre d’immigration.


On imagine déjà les critiques susceptibles de surgir de la part de ceux qui défendent le multiculturalisme et qui, par le fait même, sont des ennemis avoués du nationalisme québécois.




La légitimité même du Québec qui veut choisir ses immigrants est ici en cause. Est-il étonnant et acceptable que la seule minorité francophone en Amérique du Nord, dont l’histoire s’est écrite dans un combat permanent pour sa survie, puisse être libre de choisir des personnes parlant sa langue et partageant des valeurs communes, comme l’égalité des sexes sacralisée chez nous ?


L’on parle ici d’immigrants entrant au Canada en ayant respecté la filière officielle, dont une attente et des frais. Bref, en se soumettant aux lois du pays.


Les réfugiés doivent aussi être accueillis en vertu des accords internationaux signés par nos gouvernements pour des raisons humanitaires. Mais les réfugiés, on le sait, ne représentent pas la majorité des futurs immigrants.


Vraie intégration


Pour le Québec, l’immigrant idéal est une personne qui souhaite vivre dans un contexte de liberté, qui désire s’intégrer à la société qui l’accueille, qui accepte d’apprendre la langue officielle et qui manifeste un minimum d’intérêt pour les Québécois et leur histoire.


C’est une personne qui évite de plaquer des schémas de pensée étrangers sur la culture québécoise. Il est évident que ceux qui s’installent au Québec en se croyant vivre dans l’extension nordique des États-Unis construits en partie sur l’esclavage des noirs auront des difficultés à s’intégrer s’ils traitent les Québécois d’esclavagistes.


Est-ce de l’intolérance que de suggérer à ceux-là d’aller plutôt vivre au Canada anglais ? Comme à ceux qui refusent d’accepter la conception de la laïcité de la majorité francophone, conception qu’incarne le gouvernement Legault qui s’apprête à légiférer sur les accommodements religieux.


Le Québec de l’avenir sera métissé comme tous les pays d’Occident. Mais cela ne signifie pas que ses dirigeants doivent refuser de reconnaître les desiderata d’une majorité non pas blanche, mais francophone, qui veut perpétuer la langue et la culture françaises.


Lèse-vérité


Est-ce un crime de lèse-vérité que d’écrire que les Québécois n’ont jamais colonisé d’autres peuples ? Cela ne signifie pas que des Québécois ne soient pas personnellement racistes, antisémites, sexistes ou islamophobes.


Le Québec n’est pas à l’abri de ces fléaux, mais il manifeste officiellement et culturellement de la compassion, de l’empathie et une ouverture bienveillante aux autres.


Oublions-nous que les Canadiens français se sont rebaptisés Québécois pour inclure tous les habitants du Québec dans la foulée du nationalisme progressiste de la Révolution tranquille ?


Les Québécois sont hypersensibles aux critiques négatives. Ils ont une longue histoire de culpabilisation, héritage du catholicisme, et il leur reste un fond de complexe minoritaire, dont abusent hélas ! les idéologues multiculturels de tous genres. Car les Québécois francophones sont aussi des carencés affectifs – mais ils fondent devant ceux qui les aiment.