GUERRE CULTURELLE

La censure à Radio-Canada

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CBC tente d'imposer le « racisme systémique » à Radio-Canada

Le multiculturalisme est devenu la religion officielle du Canada postnational. La diversité, l’inclusion et l’équité représentent une sorte de Sainte Trinité.  


Depuis deux ans, le service public est soumis à une espèce de code moral woke. En conséquence, CBC/Radio-Canada reconnaît le « racisme systémique » tel que défini par le pape Justin Trudeau. 


Cette vision hautement empreinte d’idéologie teinte la programmation générale et le service d’information des deux composantes du radiodiffuseur national, Radio-Canada et CBC. 


La Presse d’hier décrit les tensions actuelles entre les deux réseaux. Car les journalistes de Radio-Canada vivent au quotidien avec des censures dont ils essaient d’atténuer les conséquences sur leur liberté d’expression. 


SOUS PRESSION


Pour parler clairement, le réseau français résiste aux ingérences répétées de l’organisme fédéral qui tente de les transformer en militants actifs chargés d’épurer la langue en éliminant certains mots proscrits et de lutter contre le péché antiraciste, homophobe, islamophobe, transphobe, etc. 


Prenons le mot en N, devenu tabou. Le CRTC a exigé que Radio-Canada s’excuse publiquement pour avoir manqué de respect, de solidarité et de sensibilité dans une chronique de l’émission Le 15-18 à la radio, où le titre de l’essai de Pierre Vallières, Nègres blancs d’Amérique, a été mentionné. Des têtes d’affiche de Radio-Canada ont signé une pétition dénonçant cet ordre de censure. Céline Galipeau, Anne-Marie Dussault, Patrice Roy et Alain Gravel entre autres parmi les journalistes connus se sont commis publiquement.  


En fait, si la guerre est en quelque sorte déclarée entre le réseau français et le réseau anglais, il est clair que nos confrères de Radio-Canada ne sont pas tous des pleutres, des béni-oui-oui et des lâches qui ferment les yeux pour conserver leurs privilèges.


Cette offensive actuelle est encouragée par la présidente de Radio-Canada, Catherine Tait. Après avoir vécu de nombreuses années aux États-Unis, elle est aujourd’hui complètement séduite par les idées trudeauistes en matière de culture et de diversité. 


On ne signalera jamais assez l’écart qui ne cesse de se creuser entre la vision québécoise et la vision canadienne du vivre-ensemble. C’est un écart qui explique les conflits présents et à venir entre nos deux manières de penser le monde.


Les Québécois francophones sont considérés avec méfiance par les Canadiens anglais qui élèvent le multiculturalisme au-dessus des valeurs communes de la société québécoise. Les médias canadiens considèrent les revendications nationalistes et laïques québécoises comme identitaires, donc racistes. Ils ne supportent pas que nous divergions de leur vision canadienne woke.


Il semble que CBC, comme nombre d’institutions culturelles et académiques à travers le Canada, y compris au Québec, soit désormais un lieu d’intoxication de la pensée libre.


PUISSANTS LOBBYS


La force des lobbys appelant à la censure croît de façon exponentielle. La direction du réseau français de Radio-Canada risque de vivre des années difficiles. Le service d’information, en particulier. Ces directives à saveur bolchévique visent en premier lieu les artisans de l’information, qui, dans ce contexte, travaillent sous surveillance permanente.


Cela risque aussi de créer des conflits de loyauté avec des patrons et entre confrères et consœurs. Un bon journaliste a besoin d’espace et de confiance pour travailler sans peur d’être forcé de s’autocensurer.


Pas surprenant que le Canada de Justin Trudeau, le woke en chef, annonce des temps sombres pour la liberté d’expression au réseau français de Radio-Canada.