Justin Trudeau, merci pour le chemin Roxham !

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La fausse générosité de lord Roxham

Un rappel. Le 11 décembre 2015, le premier ministre Trudeau a accueilli à l’aéroport de Toronto un premier groupe de réfugiés syriens.


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Il triomphait puisqu’aux États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, la moitié des États refusait d’accepter des réfugiés. « Quelle leçon de compassion ! », titrait le magazine américain GQ, encensant Justin Trudeau.


En janvier 2017, Justin Trudeau a publié sur Twitter quelques lignes qui ont eu un retentissement mondial : « À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera... »


Dans les cinq ans qui ont suivi, 150 000 demandeurs du statut de réfugié sont arrivés au pays, dont 91 000 qui sont entrés illégalement par le fameux sinon infâme chemin Roxham. Le Québec, qui ne représente que le quart de la population canadienne, comptait ainsi à la fin du mois de décembre 2022 62 % de tous les demandeurs d’asile au Canada.


Pour le seul chemin Roxham, Le Journal notait avant Noël qu’Ottawa a dépensé 500 millions depuis 2017 pour les installations d’accueil devenues permanentes et le remboursement des frais engagés par le Québec, dont l’aide sociale et les séjours dans les hôtels de Montréal.




Intolérable


Le cas rapporté hier dans notre Journal d’un Haïtien mort de froid tentant de retourner illégalement aux États-Unis dramatise bien la situation incontrôlable du nombre de réfugiés, comme ce pauvre Fritznel Richard qui tentait d’aller retrouver sa femme et leur petit garçon en Floride. M. Richard séjournait depuis plusieurs mois à Montréal afin d’obtenir le fameux statut de réfugié promis, la main sur le cœur, par Justin Trudeau.


On apprend aussi que des passeurs sont organisés. Ils ont exigé dans le cas de M. Richard 1300 $ pour le conduire de Montréal à Lacolle, où on l’a laissé dans le bois tout près de la frontière où il a péri.


Les médias dénoncent depuis des années la désorganisation kafkaïenne des ministères à Ottawa qui s’occupent de l’immigration et de l’émission de passeports.


Le chemin Roxham est devenu le symbole de l’hypocrisie canadienne, pays donneur de leçons, s’affichant comme un havre de compassion, d’empathie et d’efficacité.


Laissés pour compte


Le chemin Roxham mène à des situations intolérables. Par exemple, des réfugiés se rendent à Montréal et, dans l’attente d’une réponse du Canada et sans ressources, ils se transforment en itinérants dans les rues de la métropole, où ils côtoient les laissés pour compte de notre société. Ces « damnés de la terre » qu’on a fait rêver y perdent leur dignité et leurs espoirs. Tout comme les Autochtones, premiers habitants du pays, assis dans les portails des commerces ou circulant entre les voitures, la main tendue, à la recherche de quelques pièces de monnaie.


Les réfugiés, souvent des gens sous-scolarisés, sans repères familiers pour comprendre la société qui leur a promis l’espoir, deviennent des victimes sacrificielles d’un discours politique qui relève avant tout du marketing canadien.


Pour le Québec, le chemin Roxham a été une création perverse, un parking de l’échec. Le chemin Roxham est un coup fourré d’Ottawa qu’on n’a pas vu venir et devant lequel nous demeurons, hélas, quasi indifférents, comme cela arrive trop souvent face à des décisions d’Ottawa nous concernant.