L'indépendance maltraitée par les candidats à la chefferie

Les bottines avant les babines

Tribune libre

L’indépendance dans la course à la chefferie et après …

L’Indépendance du Québec si chère au Québécois a été fort maltraitée dans la course à la chefferie par tous les candidats.

LE TRAVERS

Le grand travers, qui depuis plusieurs années mine l’option indépendantiste, c’est de l’assimilation et la réduction de ce projet de pays à l’enclos et au carcan d’un référendum. La charrue devant les bœufs !

Le tort s’applique dans l’ordre d’abord à Martine Ouellet et à Alexandre Cloutier puis à Jean-François Lisée et finalement en sous-entendus à M. Plamondon.

Ce piège tendu à répétition principalement par l’opposition a pris le caractère d’une névrose obsessionnelle. On a répété à satiété et avec acharnement que «le monde» n’en voulait pas de référendum. Indépendance et référendum deviennent alors deux frères jumeaux identiques indissociables, siamois. Selon une expression connue, on rejette le bébé avec l’eau du bain.

Référendum ou pas

Pendant la campagne, ni Martine Ouellet ni les autres candidats ne se sont appliqué à démonter cet amalgame. Pour Martine Ouellet on convoquera un referendum dans le premier mandat du PQ au pouvoir. Pas de référendum signifie pour elle ne pas parler de l’indépendance et ne pas en parler c’est la mort. Donc…

Pour Alexandre Cloutier c’est le flou qui perdure, on verra…si les « conditions gagnantes » se présentent… On a aucun programme de promotion de l’indépendance.

La convergence, l’anguille sous roche, c’est « venez à nous, et on gagnera le référendum ». Entre les lignes on lit : « on a besoin de vous pour battre Couillard, rangez-vous dernière nous, donnez-nous vos votes » rien que ça.

Jean-François Lisée, a dressé un programme bien articulé de promotion de l’indépendance mais il n’en parle pas trop.

Réaliste et ordonné, il répète que promettre un référendum dans le premier mandat, c’est la mort de l’option et / ou du PQ. Sa stratégie, d’abord battre Couillard puis c’est Québec inc. à pleine vapeur, le référendum viendra à son temps. « Le bon gouvernement » réchauffé.

J’ai peu fréquenté M. Plamondon. Il a le mérite de laisser de côté et l’indépendance et le référendum pour s’attaquer tout azimut à la promotion du Québec. L’indépendance, il est plutôt pour mais elle n’est pas présentement dans sa mire.

LE PQ APRÈS LE 7 OCTOBRE

Que doit faire le P.Q. après le 7 octobre? La suggestion de Martine Ouellet: trois jours, (c’est fort peu) de ralliement des forces péquistes sur le thème de l’indépendance.

Pourquoi faire ? Pour panser les plaies, c’est sûr, mais surtout pour préparer et lancer un vaste programme de promotion de l’indépendance auprès de toutes les instances dynamiques du Québec et dans toutes les régions. On a deux ans pour ouvrir le chantier. La visée : bâtir le Québec des temps nouveaux, le Québec d’un « nous » nouveau, reconnu, dans toutes ses dimensions,

Il ne s’agit pas d’une priorité parmi d’autres, mais d’une option qui rejoint toutes les dimensions d’un Québec en voie vers l’indépendance : l’économie, le politique, l’éducation, la justice, la santé, les organismes sociaux, la culture, les valeurs …

Ce chantier de l’indépendance du Québec devrait pouvoir réunir plus facilement les forces politiques et sociales du Québec de toute allégeance que toute négociation de sacrifice de ses options en vue d’une majorité de votes à un éventuel référendum.

Le Québec souverain ne sera pas monochrome, aussi bien ajuster nos kaléidoscopes tout de suite. Déjà le OUI Québec et plusieurs organisations indépendantistes ont labouré beaucoup de terrains dans ce sens.

Les indépendantistes reconnus, Jean-Martin Aussant et Gabriel Nadeau Dubois pourraient aussi enrichir ce chantier de leur expérience et de leur détermination.
Le moto de ce programme : Les bottines avant les babines


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2 commentaires

  • Florian Jutras Répondre

    5 octobre 2016

    Après tant de temps de tergiversations et d'explications l'heure est à la mobilisation. La mobilisation doit commencer immédiatement et se faire avant le referendum ou avant toute forme de ratification du pays. Autrement c'est mettre la charrue devant les boeufs. Ça ne laboure pas large,
    Un référendum arraché à coup de vote qui ne change pas le pays ça ne vaut pas la peine. C'est de la base, avec la base, pour la base que l'indépendance doit surgir.Cette tâche est trop sérieuse pour la confier aux seuls politiciens souvent empêtrés dans des projets partisans ou préoccupés de se faire élire ou réélire. Alors l'indépendance est prise en otage pour des gains politiques douteux.
    C'est ce que je voulais dire, Un virage important doit être apporté par le PQ dans la tâche première de promouvoir l'indépendance,
    Il y a aussi tous les allophones à harnacher à la cause. Et à côté du politique il y a le social à gagner, les organismes, les régions. La psychose référendaire a réduit l'indépendance et l'a rendue insipide, sans couleurs ni saveur.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2016

    M. Jutras,
    Pendant que vous tergiversez comme tant d'autres sur l'opportunité ou non d'un référendum les membres vont se positionner et vont voter pour deux pro-fédéralistes. On est donc colonisé encore et encore se tirer dans le pied comme ça!!!
    Jamais je croirai que des types comme René Lévesque et Jacques Parizeau n'avaient pas sérieusement envisagé cette question. Il faut être sérieux et être franc avec les électeurs. Il faut aller dans la ligne droite et non vers des raccourcis.
    Vaut mieux un référendum gagné dans l'honneur que des raccourcis qui feront
    que nos opposants se crêperont le chignon pendant des générations.
    C'est simple, il faut bien l'expliquer et démontrer que ce n'est pas une tragédie que d'en faire un. Franchement, alors qu'on doit voter pour un ou une chef et que vous arrivez pour
    discréditer l'approche du PQ, c'est très ordinaire
    .