L’inuktitut dans un message officiel aux Canadiens

Les minorités et l’immigration s’imposeront dans le présent siècle au Canada

Tribune libre

     La gouverneure générale (GG) du Canada, Mary Simon [1], a prononcé son message du Nouvel An en anglais, en inuktitut (parlé par environ 40 000 personnes [2]) et dans un semblant de français, qu’elle baragouine tout au plus [3]. Je ne me souviens pas que Michaëlle Jean [4] (GG de 2005 à 2010) ait prononcé partie d’un discours officiel adressé à l’ensemble des Canadiens en créole, qu’Adrienne Clarkson [5] (GG de 1999 à 2005) ait fait de même en cantonais [6] et que Ramon John Hnatyshyn [7] (GG de 1990 à 1995) ait fait pareil en ukrainien. [8]


     Non seulement Mary Simon, née au Québec, insulte-t-elle les Canadiens d’expression française en refusant d’apprendre diligemment la langue de Molière (cela fait 30 mois que les leçons ont commencé et 28 000 $ ont déjà été engagés [9]), mais she adds insult to injury (j’aurais aimé donner la traduction en inuktitut, mais Google n’offre pas le service) en s’exprimant dans une autre langue que le français et l’anglais dans un discours officiel.


     En 2019, Justin Trudeau – bon chien chasse de race – a demandé à la GG en poste, Julie Payette [10], de nommer une lieutenante-gouverneure unilingue anglaise au Nouveau-Brunswick, une province pourtant officiellement bilingue (le premier ministre a sûrement estimé qu’elle compensait cette lacune par son orientation sexuelle atypique [11]). Si elle avait été unilingue française, Brenda L. Murphy, la majorité anglophone néo-brunswickoise serait montée aux barricades. Puis il a choisi en 2021 une gouverneure générale qui ne parle pas français, dans un pays officiellement bilingue (le chef libéral a sûrement estimé qu’elle compensait cette lacune par son statut d’autochtone).


     Les minorités et l’immigration s’imposeront dans le présent siècle au Canada, pour la simple raison qu’elles deviennent incontournables pour les partis, politiquement parlant. Les gouverneurs-généraux seront d’origines sikhe, hindoue, arabe, etc., et pourront s’adresser aux Canadiens dans leur langue maternelle, s’ils le jugent pertinent. Les francophones seront bien entendu les grands perdants dans cette affaire, parce que l’anglais, lui, restera toujours la langue prédominante.


Sylvio Le Blanc


















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