L'OQLF enquête sur des cadres unilingues à la Caisse de dépôt

oui, mais...


L'Office québécois de la langue française (OQLF) mène une enquête sur la Caisse de dépôt et placement, après qu'un groupe d'employés s'est plaint que deux cadres d'une filiale de l'institution sont unilingues anglophones.
Ce sont des employés de la filiale immobilière de la Caisse, Ivanhoé Cambridge, qui ont écrit à l'OQLF pour dénoncer la situation. Les cadres visés sont le président de l'exploitation d'Ivanhoé Cambridge, Kim McInnes, et le vice-président principal ressources humaines et services corporatifs, David Smith.
« L'article 4 de la Charte [de la langue française] est clair : les travailleurs ont le droit d'exercer leurs activités en français », a indiqué dans une entrevue au Réseau de l'information la présidente-directrice générale de l'OQLF, Louise Marchand.
« Pour travailler dans l'administration publique, les gens doivent parler français, ça, c'est sûr. » — Louise Marchand, PDG de l'OQLF
« En outre, le gouvernement a adopté une politique linguistique [...] à laquelle sont tenus tous les ministères ou organismes de l'administration publique, qui dit que, de façon générale, l'administration emploie exclusivement le français dans ses documents et dans ses communications, tant à l'interne qu'à l'externe », ajoute Mme Marchand.
La PDG de l'OQLF précise que si Ivanhoé Cambridge a son siège social au Québec [NDLR: il est à Montréal], « elle peut être assujettie à l'obligation d'instaurer au sein de son organisation un programme de francisation, c'est-à-dire d'assurer la généralisation du français, comme toutes les entreprises de plus de 50 personnes salariées. »
La Caisse admet le problème, mais demande « un peu de latitude »
En entrevue à RDI, le premier vice-président affaires publiques à la Caisse de dépôt Denis Couture affirme que les deux hommes ont déjà suivi des cours de français et qu'ils le parlent quelque peu, mais admet qu'il serait exagéré de dire qu'ils parlent bien la langue de Molière.
Ils seront rappelés à l'ordre, dit-il, et la Caisse va « essayer d'accélérer leurs efforts pour mieux parler français ». Une campagne de promotion du français doit aussi avoir lieu, tant à la Caisse que chez Ivanhoé Cambridge, affirme M. Couture.
« Il faut que la Caisse, d'une part, protège toute l'image de l'aspect français au sein de son institution - ce qu'elle veut faire - et d'autre part, il faut essayer de donner un peu de latitude à des anglophones pour qu'ils puissent fonctionner et nous aider à faire de l'argent pour le bénéfice des déposants et des Québécois. » — Denis Couture, VP affaires publiques à la Caisse de dépôt et placement
« Ce sont deux anglophones qu'on n'a pas embauchés dans des postes comme ça sans qu'ils aient des qualifications. C'est des gens qui étaient là avant, des anciens de Cambridge qui étaient là avant qu'il y ait une fusion il y a une douzaine d'années », fait-il valoir.
« On les a fait venir - un de Vancouver, l'autre de Toronto - à Montréal. [...] Ce sont des gens qui ont déménagé au Québec en toute connaissance de cause, en sachant qu'une des conditions de leur emploi, c'était d'apprendre le français », assure M. Couture.
« Nous, on est dans une situation d'exception. On regarde ça et on se dit : il faut essayer d'organiser les choses de telle sorte qu'on ait des francophones qui puissent évoluer, travailler en français[...], grandir dans l'entreprise, mais en même temps, qu'on ait des gens qui ont des compétences [...], qui sont dans l'entreprise, qui connaissent nos éléments d'actifs à l'international [...] et qui ont la capacité de fonctionner dans ce contexte-là », ajoute-t-il.


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